Prix Cassaing 2015 : Sophie Desmoulin

Rencontre avec Sophie Desmoulin lauréate du prix de thèse

Sophie Desmoulin a reçu le prix Cassaing pour sa  thèse en littérature française : « Albert Londres et le grand reportage : autopsie d’un mythe » menée au sein de l’équipe Espaces Humains et Interactions Culturelles (EHIC). Le prix de thèse remis par l’Université de Limoges récompense les aspects scientifiques des travaux de thèse et la capacité du docteur à communiquer sur ses travaux scientifiques à un public, non spécialiste.

Quel effet cela fait de recevoir ce prix ?

Je ne m’y attendais pas du tout. J’étais vraiment contente que la recherche en lettres soit valorisée par l’université car il est parfois difficile de faire entendre à l’opinion commune que nous sommes de « vrais » chercheurs et que notre démarche est tout aussi scientifique et rigoureuse que celle des sciences dites « dures ». Nous prenons un objet de recherche – pour nous, ce sont souvent des textes – et appliquons des protocoles pour l’analyser. Nous validons ou invalidons des hypothèses et tout ce que nous démontrons est scientifiquement vérifiable.

Et puis, le fait que l’université ait récompensé une thèse sur un journaliste compte tenu des évènements récents, c’est un beau symbole.

Quels sont vos projets professionnels ?

Durant ma thèse j’ai pu échanger avec le prix Albert-Londres. Ils m’ont permis d’exploiter les archives, ses documents privés et de les reproduire. À l’initiative de Bernard Cahier, un comité Albert Londres en collaboration avec ce prix et d’autres chercheurs est en train de voir le jour. Nous souhaiterions publier une revue qui donnerait l’actualité d’Albert Londres et rassemblerait des articles le concernant. J’ai aussi le projet de publier ma thèse, je participe actuellement au prix Le Monde de la recherche universitaire et souhaiterais poursuivre ma carrière à l’université.

Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui sont tentés par le doctorat ?

Je les encouragerai à condition qu’ils sachent bien dans quoi ils s’engagent. Il faut être conscient que cela demande un investissement et des efforts très importants. Au début, je n’ai pas mesuré l’exigence que cela impliquait… On apprend beaucoup et c’est une énorme satisfaction de la finir. Nous avons besoin de thèses en lettres et sciences humaines. Nous apportons quelque chose. Nous prenons du temps pour penser et analyser la société – cela me semble essentiel.