Prix Cassaing 2015 : Marie Lasgorceix

Entrevue avec Marie Lasgorceix lauréate du prix de l’innovation

Marie Lasgorceix a obtenu le prix Cassaing pour sa thèse « Mise en forme par microstéréolithographie et frittage de céramiques macro-micro poreuses en hydroxyapatite silicatée et évaluation biologique » menée au sein du SPCTS. Le prix de l’innovation est remis par le Conseil Régional du Limousin et récompense l’originalité des travaux de thèses selon plusieurs critères : innovation, nouvelles applications techniques, nouveaux champs de recherche, création d’entreprises.

Quel est l’objet de votre thèse ?

Le secteur médical représente un champ d’application important  dans le domaine des matériaux, dont je suis issue. On constate une recrudescence importante des traumatismes osseux. L’ingénierie des tissus osseux présente donc un besoin de développement et d’innovation en sciences des matériaux. En cas de perte osseuse importante, le processus naturel de remodelage osseux ne permet pas la restauration complète des tissus endommagés. On a donc parfois recours à des substitutions osseuses. La technique la plus répandue consiste à prélever un greffon sur le patient lui-même, mais le prélèvement du greffon constitue une source de douleur supplémentaire pour le patient et la forme du greffon n’est pas forcément adaptée au défaut.  La deuxième technique consiste à combler les défauts osseux avec  des implants synthétiques poreux qui servent de support à la repousse osseuse, c’est là qu’interviennent les matériaux. Il existe des céramiques biocompatibles qui ont  la capacité de conduire la repousse osseuse à leur surface de par leur composition chimique proche de celle du minéral osseux. Les  substituts en céramique présentent également  des limitations. J’ai donc travaillé sur l’amélioration de l’intégration biologique de ces implants poreux en céramique en modifiant leur composition chimique et leur architecture.

Quel effet cela fait de recevoir ce prix ?

Je suis très étonnée. C’est une belle reconnaissance d’un très long  travail pluridisciplinaire avec le concours de nombreuses personnes !

Quels sont vos projets professionnels ?

J’ai terminé un post-doctorat toujours au sein du laboratoire SPCTS. Je suis partie en Belgique répondre à un appel d’offres pour monter un projet de recherche qui correspond exactement à ce que j’ai envie de faire. C’est un projet dans le même domaine – visant également à améliorer la performance biologique des implants osseux – mais avec d’autres méthodes de mises en forme. Si cela se concrétise, de nombreux partenaires régionaux, nationaux et internationaux y interviendront ! Parmi eux, la Région Limousin et en particulier le Laboratoire SPCTS.

Que souhaiteriez-vous dire à ceux qui sont tentés par le doctorat ?

Il faut être très intéressé par son sujet. Il  ne faut pas hésiter à frapper aux bonnes portes, communiquer et partager ses idées avec le plus de monde possible !