Autopsie du Méchant : de l’ombre à la lumière

Odile Richard-Pauchet et Frédérique Toudoire- Surlapierre, vous convient à une journée d’étude :

« Autopsie du Méchant : de l’ombre à la lumière »

27-28 janvier 2021, Université de Limoges, FLSH.

Il y a de cela quelques années il était impossible dans une œuvre cinématographique d’imaginer que le héros soit un méchant. Le film Joker a prouvé que la figure du méchant s’offre le premier rôle dans la culture populaire de nos jours. Le personnage du Joker était à l’origine l’adversaire d’un héros, mais son succès et ses réécritures lui ont permis de s’émanciper et de s’imposer sur le devant de la scène.

 

Peut-on saisir une identité du méchant ? L’histoire culturelle et artistique explore différents portraits du méchant ; il est donc difficile de définir ce personnage protéiforme. La figure du méchant peut-elle être cristallisée ? Parallèlement, dans l’actualité, l’instrumentalisation du méchant est omniprésente (tyrans au pouvoir, terroristes, tueurs en série, etc.). Cette figure est-elle en train de s’imposer face aux anciens « gentils » héros ?

 

Il se dégage une forme de fascination pour la figure du méchant, à la fois esthétique et sociale. Mais à quel moment la société a-t-elle commencé à troquer ses héros contre des figures parfois complètement opposées ?

Le temps des bons héros est révolu.

 

Les étudiant.es du Master Lettres et Arts de Limoges et le laboratoire EHIC ont préparé ces journées d’étude sur ce sujet très contemporain et en pleine effervescence, en réunissant des acteurs et actrices de plusieurs disciplines pour répondre aux différentes questions qu’il pose :

 

Philosophie

Naît-on ou devient-on méchant ?

Existe-t-il un lien de causalité entre l’environnement (conditions sociales, matérielles, spirituelles…) et la méchanceté ?

Est-ce qu’être méchant c’est être immoral ou amoral ?

Sciences sociales

Pourquoi et comment défendre un méchant ?

Être méchant n’est-ce pas s’émanciper d’une société corruptrice ?

Quand la prise de conscience n’arrête pas l’acte mais le renforce.

Le méchant a-t-il un rôle social et si oui, lequel ?

Esthétique

Pourquoi aime-t-on les méchants ?

Comment rendre un méchant attractif ?

Comment construit-on et incarne-t-on un méchant ? (Roman, cinéma, théâtre…)

Comment évolue la figure du méchant dans les arts, la littérature et la culture populaire ?

Peut-on parler d’autonomisation de la figure du méchant ?

Le démon de l’enfance : quelles sont les formes de méchanceté dans l’enfance ?

 

La journée d’étude se déroulera en français.

 

Responsables

Odile Richard-Pauchet, Frédérique Toudoire-Surlapierre

(, )

 

 

Partenaires

Université de Limoges, FLSH, Département de Langue et Littérature Française.

Laboratoire EHIC — Espaces Humains et Interactions Culturelles.

ENSA Limoges. Association étudiante La Péponne.

 

Comité Scientifique

Loïc Artiaga, Thibault Catel, Jean-Michel Devésa, Antoinette Gimaret, Till Kuhnle, Odile Richard-Pauchet, Frédérique Toudoire-Surlapierre.

 

Bibliographie sommaire

 

Études récentes :

Stéphane Bourgoin, Le Livre noir des serial killers, dans la tête des tueurs en série, Paris, Points Seuil, 2017.

Jean-Baptiste Causin, Comprendre et prévenir la violence : Apports de la psychiatrie à la compréhension des comportements violents, Mona édition, coll. « La réponse du psy », 2015.

Eugen Drewermann, Le Mal, Desclée de Brower, 3 vol., 1995. (citée par Till Kuhnle).

Gille Kepel, Terreur dans l’hexagone, Genèse du djihad, Paris, Gallimard, 2015.

François Jost, Les Nouveaux méchants. Quand les séries américaines font bouger les lignes du Bien et du mal, Bayard, 2015.

François Jost, La Méchanceté en actes à l’ère numérique, CNRS éditions, 2018.

Sébastien Schehr, Traîtres et trahisons de l’Antiquité à nos jours, Paris, Berg international, 2008.

Adèle Van Reeth et Michaël Foessel, La Méchanceté, questions de caractère, Paris, Plon, 2014.

 

Philosophes :

Platon, La République.

Jean-Jacques Rousseau, Discours sur les Sciences et les Arts ; Discours sur l’inégalité.

Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger.

Nietszche, Par-delà le bien et le mal.

Hanna Arendt, La Condition de l’homme moderne.

Vladimir Jankélévitch, Le Traité des vertus.

Jean-Pierre Changeux, L’homme neuronal.

 

Littérature :

François Villon, Le Testament

Molière, Don Juan, Le Misanthrope

Sade, Les Cent vingt journées de Sodome

Goethe, Faust

Lautréamont, Les Chants de Maldoror

Rimbaud, Une saison en enfer

Lovecraft, Le Mythe de Cthulhu

Dostoievski, Crime et Châtiment

Tolkien, Le Hobbit, Le Seigneur des anneaux

Céline, Voyage au bout de la nuit

Camus, Caligula, La Peste, L’Étranger

 

Cinéma :

Charles Laughton, La Nuit de Chasseur, 1955.

Orson Wells, La Soif du Mal

Ingmar Bergman, L’Œuf du serpent

Pier Paolo Pasolini, Les Cent vingt journées de Sodome

Alfred Hitchcock, Psychose

Alex Haley, Racines

Stanley Kubrick, Shining

Martin Scorsese, Les Affranchis

Jonathan Demme, Le Silence des Agneaux

Steven Spielberg, La Liste de Schindler

Mathieu Kassovitz, La Haine

Quentin Tarantino, Inglorious Bastards

Ladj Ly, Les Misérables

Todd Phillips, Joker

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