Axe 3: Espaces des cultures médiatiques (Genres et imaginaires)


Responsables de l'axe

Loïc Artiaga, Thomas Bauer, Irène Langlet, Natacha Levet, Sylvie Lorenzo, Chloé Ouaked, Jacques Migozzi, Frédérique Toudoire-Surlapierre.
Membres associés : Alvaro Luna, Émeline Chauvet, Marc Guillaumie, Alice Jacquelin, Michel Poupin.

Le groupe réuni dans l’axe 3 « Espaces des cultures médiatiques (Genres et imaginaires) » du laboratoire EHIC prolonge une tradition de recherches qui s’est enracinée à l’Université de Limoges depuis quatre décennies.

Jacques MIGOZZI

Professeur des Universités

Frédérique TOURDOIRE-SURLAPIERRE

Professeure des universités

D’abord sous la forme du Centre de recherches sur les littératures populaires, l’équipe s’est étoffée et connaît aussi des permutations (avec Frédérique Toudoire-Surlapierre venant remplacer en 2019 Irène Langlet, partie à l’université Gustave Eiffel de Marne-La-Vallée), jouant notamment un rôle majeur dans l’acclimatation de thématiques issues des études culturelles dans le champ littéraire – et inversement. Ces travaux pionniers ont donné lieu à de nombreuses publications, contribuant à déplacer les problématiques et territoires du médiatique. Cette dynamique se nourrit de l’apport de nouveaux chercheurs.

Membres de l'axe

Loïc ARTIAGA

Maître de conférences HDR

Thomas BAUER

Maître de conférences HDR

Diane BRACCO

PRAG au Département d’Études Ibériques et Ibéroaméricaines

Natacha LEVET

Maître de conférences

Sylvie LORENZO

Maître de conférences

Chloé OUAKED

Maître de conférences

Membres associés

Emeline CHAUVET

Docteure

Marc GUILLAUMIE

Docteur, Chargé de cours

Alice JACQUELIN

Post-doctorante

Alvaro LUNA

Post-doctorant

Michel POUPIN

Membre associé

Lucie AMIR

Doctorante

Thaïs BARBOSA DE ALMEIDA

Doctorante

Flavie FALAIS

Doctorante contractuelle

Komi Martin FOLLY

Doctorant

Continuant de jouer un rôle de premier plan dans les projets nationaux et internationaux (H2020, collaboration aux ANR Numapresse, etc.), les chercheurs de l’axe 3 expérimenteront, dans un cercle élargi aux jeunes chercheurs, doctorants et post-doctorants engagés avec eux, de nouveaux terrains. Ceux-ci ne constituent pas des changements de cap, puisque les dynamiques engagées dans la séquence 2016-2019 seront confortées par des publications inédites. Ils sont des réponses à des problématiques nouvelles, des propositions de perspectives prenant en compte des enjeux qui dépassent le cadre du « médiatique » mais en font un espace où se jouent et se formulent les enjeux politiques, culturels, sociaux du contemporain.

 Pour l’exercice pluriannuel 2022-2025, les chercheur.e.s de l’axe 3 d’EHIC ambitionnent d’inscrire leurs travaux individuels et collectifs selon deux sous-axes décrits programmatiquement ci-après : le premier sera centré sur une investigation des imaginaires médiatiques, analysés selon plusieurs « chantiers de fouille » ; le second visera à tirer parti scientifiquement et à promouvoir les fonds patrimoniaux et les archives rassemblés depuis sa création, voici bientôt quarante ans, par les différentes générations de chercheurs ayant porté à l’Université de Limoges l’étude au long cours des Littératures Populaires et des Cultures Médiatiques.

L’essor des études culturelles a offert des prolongements aux travaux sur les « mentalités » qui ont caractérisé une large part de la production savante de l’après-guerre, dans la ligne d’une école des Annales interrogeant « l’outillage mental » des populations et des sociétés. La notion « d’imaginaire social » s’est imposée, sans d’ailleurs bénéficier de définition claire. L’« imaginaire social » est une construction, qui actualise sans cesse les structures premières d’un imaginaire « primitif » (Kalifa, l’Encre et le sang, 1995), qui sert à donner forme et sens aux actions des individus, à fournir des « modèles sur lesquels se règle la vie collective et même individuelle » (Dumézil, Mythes et dieux des Indo-Européens, 1949). Elle est « une formation discursive polémique » (Duby, Les trois ordres ou l’imaginaire du féodalisme, 1978). Cette notion se trouve au cœur des travaux de Dominique Kalifa. Ce dernier a montré l’importance, pour le XIXe siècle, des productions médiatiques dans la fabrique de cet imaginaire (L’Encre et le sang, 1995, Les Bas-fonds. Histoire d’un imaginaire, 2013), cartographiant leurs circulations élargies, dans l’espace et le temps. Cependant, l’exploration systématique de ces imaginaires reste à faire, dans la perspective d’une anthropologie de la culture médiatique. Celle-ci crée en effet « un régime d’expérience et de pouvoirs », transformant les lecteurs/consommateurs en « canaux traversés, frayés, réorientés, redéployés » par ce qu’ils lisent et consomment (Yves Citton, Médiarchie, 2017). Ce constat incite à reconsidérer l’importance dans les sociétés contemporaines des imaginaires médiatiques, qui participent à la fabrique collective de représentations, de rituels et de stéréotypes. Leur intérêt n’est pas strictement en soi pour documenter et mieux comprendre le régime médiatique, il se situe tout autant en-dehors, pour comprendre ce que le médiatique fait à/de nos sociétés.

3A. 1 Poursuite des investigations sur les fictions criminelles :

Les évolutions socio-poétiques des fictions criminelles : les chercheurs de l’axe 3 poursuivront leurs recherches sur les évolutions des fictions criminelles, selon différentes approches. Les évolutions des formes littéraires du roman policier, vers une hybridité générique plus marquée, mais aussi vers une relative dissolution des traits du genre, historiquement constitués, continuent de faire l’objet d’investigations prenant pour objet la littérature essentiellement (Lucie Amir, Natacha Levet, Frédérique Toudoire-Surlapierre) mais aussi le cinéma et les séries télévisées (Frédérique Toudoire-Surlapierre). Le genre, marqué en France par la période du néopolar, reste souvent perçu, à la fois dans les discours médiatiques et dans les analyses universitaires, à l’aune de sa capacité à porter une parole engagée voire militante. Or ce paradigme, analysé notamment par Annie Collovald, est largement remis en question par les auteurs depuis le début du XXe siècle et ne résiste pas toujours à une analyse attentive des œuvres. Lucie Amir consacre sa thèse à ces reconfigurations du polar, sous la direction de Jacques Migozzi et Natacha Levet. Un travail sur l’évolution des formes du roman noir français, en relation avec l’évolution du secteur éditorial, permettra aussi d’éclairer les reconfigurations génériques et poétiques du récit policier ces vingt dernières années. Enfin, les questions du statut du genre au sein du champ éditorial et des hiérarchisations internes restent un chantier de recherche pour plusieurs membres de l’équipe : le clivage de plus en plus marqué entre une fiction criminelle aspirant à la consécration par des jeux de brouillage des codes poétiques et éditoriaux (très perceptible dans la forme du roman noir) et une fiction assumant son statut de littérature à succès, conçue pour un marché de masse, lorgnant du côté du thriller américain dans ses modes d’écriture et ses thématiques, appelle des analyses plus approfondies.

Les territoires des fictions criminelles : le programme de recherche DETECt a ouvert d’autres champs de recherche au sein de l’axe 3, qui feront l’objet d’approfondissement et de nouvelles collaborations. En effet, les fictions criminelles semblent, en France comme en Europe, de plus en plus liées aux territoires dans lesquels elles sont produites ou dont elles parlent. Les phénomènes d’ancrage territorial sont divers : le développement d’un polar régional est une donnée économique et éditoriale récente, qui a déjà fait l’objet d’études, notamment au sein du consortium de recherche International Crime Fiction Research Group, piloté par la Queen’s University of Belfast, avec la participation de Loïc Artiaga et Natacha Levet. Le programme de recherche DETECt et les projets d’analyse de la reconfiguration du genre et du secteur éditorial permettront en outre d’approfondir l’étude du lien entre polar et territoire. Jadis dominé par quelques aires de production, le roman policier cultive aujourd’hui des ancrages territoriaux d’une ampleur inédite, et des éditeurs se sont spécialisés : Agullo, Matin Calme en sont des exemples, tandis que des collections cultivent au contraire leur caractère cosmopolite, comme Actes Noirs (Actes Sud) ou Asphalte.

Cette articulation entre Polar et territoire va connaître trois déclinaisons :

– le polar régional : Natacha Levet a déjà pris des contacts avec Émilie Guyard de l’Université de Pau, enseignante-chercheuse (MCF-HDR), spécialiste du polar espagnol, afin faire à l’horizon 2021-2022 une demande de financement régional sur le polar et ses territoires (Nouvelle-Aquitaine). Le projet trouve un ancrage régional en raison de la présence de plusieurs maisons d’éditions de la Nouvelle Aquitaine qui publient des polars régionaux, mais entend également analyser plus largement les liens entre polar et territoire, à travers les œuvres elles-mêmes, les structures éditoriales et les structures culturelles locales (rôle des festivals).

– le polar nordique : en collaboration avec le LIS (Université de Nancy), un cycle de journées d’études est prévu (2021-2022) afin d’étudier les exportations spatiales et médiatiques de ce genre fictionnel et de comprendre comment le Nordic Noir circule d’un pays à l’autre et comment ses exportations médiatiques contribuent à son évolution transculturelle. Le Nordic Noir essaime actuellement dans les différents médias contemporains. Cette culture médiatique, particulièrement mobile, a franchi les frontières du Nord pour envahir les différentes productions populaires européennes, sans pourtant se délester des morphèmes nordiques qui l’ont engendrée : neige, glace, froid, rigueur, austérité du climat sont loin d’être un simple aménagement paysager et constituent un noyau sémantique nécessaire pour comprendre le genre et sa prolifération multimédiatique actuelle, à l’instar du genre de jeux-vidéos appelé « Game Noir ». Nous nous intéresserons à la façon dont le polar nordique investit ces nouvelles formes multimédiatiques : série, podcast, jeux-vidéo, escape room, jeux de rôles, applications, sites internet, performances multimédia, littéraTube, blogs, podcasts…L’exportation de ce modèle a encouragé la création de nouvelles fictions transculturelles entre les pays nordiques et d’autres pays européens, comme pour les séries Walhalla Murder (2020) et Jordskott (2015-2017), la série franco-suédoise Jours polaires (2016) ou la série anglaise Marcella (2016) écrite par le suédois Hans Rosenfeldt. Le Nordic Noir s’en trouve conforté et trouve dans le reste de l’Europe des points de relais conséquents. Des phénomènes comme la réécriture et la transcodification sont efficaces en Europe où se multiplient les fictions inspirées des productions nordiques, comme dans le cas des adaptations franco-belges Zone blanche (2017) et Millénium (2013) de Sylvain Runberg. Cette circulation culturelle, destinée à un public de masse, constitue un phénomène économique européen. Le transfert culturel qui caractérise ces transformations et l’insertion des thématiques nordiques dans des contextes culturels différents entraîne également un phénomène de reterritorialisation vers les régions boréales lorsqu’elles se réapproprient du Nordic Noir. La transculturalité pourrait alors expliquer la prolifération de ces fictions criminelles contemporaines dans des formes multimédias ainsi que l’hybridation et l’innovation des supports médiatiques, comme les jeux-vidéos Year Walk (2013) ou Through the Woods (2016).

-le polar méditerranéen : Diane Bracco propose une réflexion sur les fictions criminelles cinématographiques dans l’espace méditerranéen sud-européen / liens créatifs et industriels entre les cinématographies espagnole et italienne / thriller et cinéma policier comme reflets des problématiques historiques et sociétales de l’Espagne contemporaine : émergence d’un modèle générique idéologiquement orienté dans l’immédiat après-guerre civile ; sous-genres et co-productions hispano-italiennes des décennies 1950 à 1970 ; hybridations des modèles espagnols, du giallo et du poliziesco italien ; enjeux politiques du thriller policier pendant la Transition démocratique espagnole (1975-1982) ; résurgence du genre dans les années 1990 et évolutions jusqu’à aujourd’hui, entre problématiques nationales et enjeux de la globalisation.

3A. 2 Culture médiatique, production et représentations des identités sexuées :

À partir de son expertise concernant les formes intermédiales, et dans le sillage de son ouverture plus récente aux corpus non-fictionnels (travaux autour de l’essai médiatique), des chercheurs et chercheuses de l’axe 3 initieront une convergence entre étude des productions multimédiatiques des industries culturelles et approche sur le genre. Les principaux spécialistes de la question ont souligné l’importance de la culture médiatique dans la représentation et la production des identités sexuées (J. Butler, R.W. Connell, S. Bourcier, P.B. Preciado). Des études pionnières ont été menées sur le genre en régime médiatique par des chercheuses de l’axe 3 (Ellen Constans et les autrices de roman sentimental, dans les années 90 ; Natacha Levet et l’écriture féminine du roman noir, dans les années 2000). Mais ces approches n’ont pas étendu les questionnements sur un registre systématique, et ont circonscrit les approches aux femmes. Or, les chantiers qui s’ouvrent aujourd’hui dans la recherche sur les questions des genres dans la culture médiatique balaient à la fois un spectre plus large (déconstruction des masculinités, travaux sur les minorités sexuelles, nouveaux supports du discours, etc.) et détaillent des mécanismes plus précis (visibilisation / invisibilisation, performativité des imaginaires de genre). Le sous-programme de DETECt intitulé « Diversity (Gender, Class, Ethnicity) » manifeste bien cette complexité accrue.

Un certain nombre de recherches entreprises au sein de l’axe ont adopté ce prisme des identités sexuées : analyse de la figure de la sportive et des notions de corps et de performance au sein des récits littéraires et de la non-fiction (Thomas Bauer), étude de l’imaginaire pornographique de l’art et de la littérature (Emeline Chauvet, thèse soutenue en 2019), identification d’un propos féministe transmédiatique chez l’autrice Virginie Despentes et la documentariste Ovidie (Emeline Chauvet et Chloé Conant-Ouaked, article en cours de publication dans l’ouvrage collectif sur « l’essai médiatique »).

Cet intérêt accru envers des stratégies discursives de déconstruction et de critique des assignations sexuées continuera d’avoir recours aux notions classiques de l’étude du populaire, comme celles de légitimité culturelle ou de sérialité, par exemple. Mais, constatant que la question implique des prises de paroles variées, ainsi qu’une forme de porosité entre discours militant (énoncé dans l’espace médiatique) et expression heuristique et réflexive de la recherche, la nouveauté se voudra également méthodologique. Les chercheurs et chercheuses de l’axe 3 feront de ce chantier un laboratoire des formes de diffusion et de restitution de la recherche, mais aussi d’enseignement. Le projet est d’établir des connexions savantes nouvelles ; les événements scientifiques ménageront des rencontres avec la sphère culturelle, artistique et militante ; et des expériences menées à l’aide de supports tels que le podcast et le documentaire sont en préparation.

D’ores et déjà, des chercheurs et chercheuses de l’axe 3 initient de nouveaux travaux sur la question :

–          Loïc Artiaga : l’imaginaire viril dans le cinéma américain, les magazines pour hommes et au sein du New Journalism (2 publications en cours, une monographie et un article dans une revue à comité de lecture), envisagés comme partie prenante de la culture médiatique globale (M. Denning) et de la culture de la célébrité.

–          Emeline Chauvet : la pensée féministe et écoféministe, de l’organisation en collectif (Les Engraineuses, Collectif La Vulva etc.) jusqu’aux manifestations urbaines et populaires que sont les festivals (festival annuel du collectif Gang of Witches, Festival Sauvageonnes – Fabrique des imaginaires et agirs écoféministes, ou « Après la pluie » par exemple). L’un des éclairages consistera à questionner le passage du militantisme théorique à la sphère médiatique (dépolitisation ? Activisme renforcé ? Prise en compte de la différence de public etc.) (article en cours).

–          Chloé Conant-Ouaked : contributions acceptées sur le déploiement des débats féministes dans les supports que sont le podcast (réflexion sur la spécificité des médias au regard des identités sexuées) et la série télévisée.

–          Diane Bracco : travaux antérieurs sur l’esthétique de l’outrance dans le cinéma espagnol contemporain, la reconfiguration des corps et masculinités à l’écran (1975-années 2010) et la visibilisation de nouvelles identités sexuées (Transition démocratique, décennie 1980). Recherches étendues aux filiations entre cinémas espagnol et italien (sous la forme, entre autres, d’un séminaire « Cinéma méditerranéen Espagne-Italie : d’une péninsule à l’autre » 2019-2021) et de l’organisation d’événements avec la Bibliothèque Francophone Multimédia de Limoges) ; analyse des représentations de genre dans le cinéma bis et les productions espagnoles, italiennes et coproductions hispano-italiennes des années 1960-1970 (projet d’étude des métissages horreur / érotisme dans le giallo et le cinéma de sexploitation ; article en préparation sur cet héritage et la reconfiguration des identités genrées dans le cinéma de Michele Soavi). Contexte espagnol : glissement du cinéma de sous-genre vers la création d’un genre pornographique local (franquisme tardif et Transition) ; projet d’étude d’un corpus de coproductions réalisées par Jesús Franco.

-Frédérique Toudoire-Surlapierre et Émeline Chauvet, en collaboration avec Sébastien Hubier (Université de Reims) : lancement d’un projet intitulé HOT POP qui prendra la forme d’une journée d’étude (automne 2021). Parmi les thématiques privilégiées de la culture pop, la prégnance depuis les années 1960 des registres, voisins mais point entièrement synonymes, du hot, du sexy, du glamour et du porn mérite d’être interrogée. Comment la pop culture a-t-elle récupéré des clichés attachés à la culture érotique ? ou à la nouvelle vague de la photographie érotique à la mode de Markus Amon, d’Alethea Austin, de Bruno Bisang, de Didier Carré, de Barney Cokeliss ou de Noritoshi Hirakawa. On pourra aussi se pencher sur la manière dont les codes érotico-pornographiques sont aujourd’hui repris dans la publicité, la mode, la téléréalité, les jeux vidéo et même les arts savants, ainsi que l’a montré Dominique Baqué qui s’attache, dans le post-humanisme qui est le nôtre, au lissé froid des corps pornographiques, à l’enfer esthétique des pratiques extrêmes, aux mutations sexuelles dont témoignent les arts plastiques, la photographie, le cinéma, mais aussi la littérature et la mode – notamment dans le cadre de l’alternaporn, cette contre-culture qui relie étroitement la pornographie à des mouvements alternatifs tels que le gothique, le punk et la cyberculture. S’attachant à ce marquage des corps que sont les piercings, les scarifications ou les tatouages trashes – lesquels sont désormais conçus à la fois comme un « ensauvagement glamour » selon l’expression de Gérard Gromer et comme de véritables mutations posthumaines – le mouvement altporn provient directement de sites web comme GothicSluts.com, et EroticBPM.com qui, faisant partie de la fameuse DIY culture, sont dédiés à la découverte, à l’expression sexuelle de soi. Dans cette optique, on pourra se demander comment et pourquoi la pornographie se trouve prise dans le vaste mouvement postmoderne qui fait éclater les catégories génériques et, ipso facto, insiste sur la nécessité d’hybridation des tons et des registres. Les images pornographiques finissent par s’immiscer dans des œuvres qui, elles, ne sont pas pleinement pornographiques, et, partant, elles sont décontextualisées et recontextualisées. On pourra aussi, dans le cadre d’une logique voisine, étudier la manière par laquelle un large pan de le culture populaire se trouve, curieusement, fondé sur la notion de transgression. Il serait ainsi loisible d’analyser comment (et, là encore, pourquoi) la musique et les spectacles Metal peuvent reprendre des bribes de pensée sataniste pour « mettre le feu » aux stéréotypes du discours mesuré de la notabilité (on pourra ainsi non seulement s’attacher au hard rock seventies, mais aussi considérer la façon dont la scène True Black scandinave réutilise un discours sataniste traditionnel dans ses paroles tout en inventant un style musical proche de Mayhem ou de Darkthrone). Il s’agira de s’attacher, dans tous les domaines et selon des perspectives théoriques variées, à la manière dont la pop culture – qui, étymologiquement, est ce qui pétille – devient brûlante.

3A. 3 Héros, icônes, stars et figures médiatiques

Répondant à l’injonction d’Umberto Eco de ne pas considérer l’imaginaire ni comme universel ni comme intemporel, nous nous proposons d’explorer la culture médiatique contemporaine à l’aune de sa capacité à figurer, à iconiser des personnes en personnages ainsi qu’à se doter de représentants héroïques, bref à fabriquer, stariser et faire circuler des « êtres culturels » (Jeanneret, 2008). Mais pour ce faire, deux figures archétypales sont explorées par Thomas Bauer et Sylvie Périneau-Lorenzo : l’une – le sportif – qui puise son potentiel médiagénique dans la mise en récit du réel et de ses performances (Crosson, 2013 ; Bennet, 2019 ; Sheppard, 2020), l’autre – le zombie – qui le puise dans la sérialité d’une figure fictionnelle. Quand l’une se situe au plus haut curseur de l’incarnation d’un humain qui se dépasse, l’autre se situe au plus haut du curseur inverse de la désincarnation et de la défiguration, se défaisant apparemment méthodiquement de l’humain.

Les héros sportifs, les techniciens exemplaires, les champions olympiques, les stars issues des minorités, sont autant de portraits qui circulent et se (re)construisent dans des espaces ou arènes médiatiques. De Maradona à Zidane, de Jesse Owens à Zatopek, de John McEnroe à Matti Nykänen, toute une constellation de figures modernes, telles des mythologies modernes, circulent dans l’imaginaire collectif. Ces réflexions s’inscrivent dans le prolongement des travaux réalisés sur les fictions biographiques, que ce soit dans le champ cinématographique (numéro spécial « Sport History and Biopics », 2020) que littéraire (« Sport et fictions biographiques », 2020). Afin de mieux cerner le rôle de ces acteurs culturels, plusieurs études seront menées autour des récits articulés sur des disciplines sportives mondialisées, des cinéastes ou auteurs (sans oublier les éditeurs soutenant des collections « sport » comme chez Actes Sud ou chez Stock), mais aussi des séries TV, dans lesquelles on trouve la présence de stars du sport (voir par exemple l’apparition de Neymar en moine dans la saison 3 de La Casa de Papel), les topoï sportifs (les scènes stéréotypées de musculation ou de basket-ball en prison) ou le sport comme intrigue principale (Ballers, Pitch, Friday Night Lights, Last Chance U, etc.). Cette investigation permettra également de conjuguer les approches de deux chercheurs (Thomas Bauer, engagé depuis toujours sur les imaginaires sportifs, et Sylvie Périneau-Lorenzo, auteur en 2020 d’un article sur le film de Gordon et Parreno consacré à Zidane, en cours de publication dans l’ouvrage collectif sur « l’essai médiatique »). Entre ruptures esthétiques, circulations culturelles et fictions transnationales, il s’agit rien moins que d’étudier ici les nouvelles langues du sport.

Concernant la figure du zombie, c’est moins sa définition absolue et positive qui nous intéresse que les sédimentations dont il fait l’objet, dans le médium audiovisuel qui l’a vu naître (1968 avec La Nuit des morts-vivants de George A. Romero), à travers films et séries contemporains. Se peut-il que le zombie, tout au mieux une figure, parcoure un chemin qui irait vers le héros ou l’icône ? Cette dernière nous intéresse en ce qu’elle « est en soi moins le résultat d’une procédure d’iconisation figée qu’une construction poétique continue – inventer un monde possible, réinventer son propre univers – qui reste en dialogue, si ce n’est en contact, avec l’époque et ses publics » (Mathe, 2013 : §20). Par ailleurs, le médium audiovisuel ne peut pas être simplement considéré comme le support circonstanciel du zombie et, même si cette figure est capable de migrer hors du cinéma et des séries, il faut en analyser les apparitions, les développements narratifs (le personnage d’Olivia Moore comme déclinaison du détective dans iZombie 2015-2019), ainsi que le jeu des tonalités et des affects (la nostalgie et l’attachement du père dans Maggie d’Henri Hobson en 2015), en lien avec l’audiovisuel comme phénotechnique (Alloa) autant que comme médiatique symbolique, pour transposer la notion de « médiatique narrative » (Marion, 1993). Mais c’est dans sa confrontation avec l’humain que la figure du zombie est la plus suggestive, en tant qu’il propose une sensorialité inédite, non pas dégradée sur le mode d’un memento mori du cadavre ni même nostalgique à l’instar d’une réécriture des vanités. Le zombie, susceptible à présent d’occuper toutes les positions de la figure à l’icône, propose de réaffirmer l’humain comme essentialité ou de lui indiquer son devenir. C’est notamment le propos de la série Van Helsing de Neil LaBute (2016-) dont les personnages contaminés brouillent les frontières entre deux figures prédatrices, le vampire et le zombie ou dont l’héroïne majeure, Vanessa Van Helsing, questionne tour à tour identité génétique, identité symbolique et identité héroïque voire charismatique.

3A. 4 Médiations médiatiques (instances et formats) :

Le développement des media studies et des sciences de l’information et de la communication témoigne d’une aspiration à refonder la compréhension des industries culturelles contemporaines dans une théorie globale des sociétés médiatiques (de la « médiarchie » selon Y. Citton, 2017 : 25). Celle-ci substituerait à la critique pêle-mêle « des médias » une analyse différenciée des logiques et instances du phénomène médiatique : media (supports), « médiums » (médiations), « médias » (formes) (Citton, 2017 : 27). Tout en faisant nôtre cet avertissement de Michelle Gellereau de 2006, relayé par Vincent Liquète (2010 : 10) selon lequel il ne faut pas « tomber dans une sorte de « médiationnisme » où tout s’explique(rait) par la médiation », nous prolongeons une investigation à la fois précise et longitudinale des médiations médiatiques qui déterminent et règlent l’expérience des formes et des contenus culturels contemporains. Suivant la distinction de V. Liquète entre différents espaces de médiation, nos terrains médiatiques seront constitués par « [d] es espaces de représentation, rendant compte d[e certaines] réalités ou expériences, qu’elles soient sociales, culturelles […] ou esthétiques » ainsi que par l’« espace, immatériel, constitué principalement par les environnements numériques » (2010 : 22).  Pour ce faire, nous analysons :

– les différentes instances engagées par ces échanges (L. Amir, C. Conant-Ouaked, N. Levet, S. Périneau-Lorenzo)

– les formats existants ou nouvellement créés (C. Conant-Ouaked, S. Périneau-Lorenzo)

Nombreuses sont les instances de médiation des produits de la culture médiatique aujourd’hui, et certaines retiendront plus particulièrement notre attention. Ainsi, dans le cadre de l’étude des fictions criminelles (L. Amir et N. Levet ; cf. 1.1.), nous nous intéresserons à deux instances de médiation :

– une instance professionnelle, les maisons d’édition et les collections, en tant qu’elles contribuent d’une part à (re)dessiner les contours des genres de la fiction criminelle et les représentations que le public a de ces genres, d’autre part à proposer des contenus médiatiques à vocation publicitaire et commerciale, telles que les bandes-annonces littéraires, les entretiens et interventions d’auteurs.rices sur leurs parutions, ou bien encore des contenus numériques (images, notamment) qui circulent sur les réseaux sociaux essentiellement.

– une instance en cours d’institutionnalisation : les festivals de polars, qui se développent et se professionnalisent depuis les années 1990. En diffusant une idée du genre et en produisant des cadres de réception originaux, relayés par les médias numériques, ils prennent de plus en plus de place dans les mécanismes de prescription de la consommation littéraire et dans la production du sens des fictions criminelles. Généralement sous la responsabilité des collectivités locales, ces festivals sont fortement imprégnés des discours de politiques culturelles et impliquent aussi les professionnels du livre (éditeurs, libraires, bibliothécaires), dans une large mission de « médiation culturelle » qui prend pour support les genres criminels.

La question des instances de médiation sera également abordée dans le contexte de la création contemporaine, avec la participation de C. Conant-Ouaked à une réponse à l’appel à projets recherche 2021 de la région Nouvelle-Aquitaine. Le projet ICI (Intermédialité Créative et Inclusive) vise à développer des modes de médiation culturelle et des formes d’interactions entre créateurs.rices, chercheur.e.s et publics dans leur diversité.

Dans le cadre des pratiques créatrices des amateurs en contexte numérique (Périneau-Lorenzo, voir ci-après), nous nous intéressons aux instances engagées, non pas en tant qu’entités empiriques mais en tant qu’entités discursives. En effet, la médiation médiatique crée un « système de représentation » (Lamizet  1997 : 11) et, à son tour, « l’émergence de ce système de représentation construit un système social, collectif, de pensée, de relation, de vie : une sociabilité » (ibid.). Cette analyse passe notamment par l’examen des rôles adoptés (la formation de binômes créatifs), des effets de décalages entre la posture d’amateur et le statut effectif de “pro-am” (C. Leadbeater et P. Miller, 2004) ou par le profil énonciatif qu’adoptent les internautes producteurs vis-à-vis de leurs productions et des internautes commentateurs. Ce développement permettra notamment d’explorer le lien entre les contenus, les commentaires et la construction de l’identité numérique (F. George) et notamment les identités juvéniles mais également d’investiguer plus avant sur un faire-amateur qui s’affirme comme une forme d’expertise. Enfin, à hauteur des groupes ou des individus, nous nous intéresserons aux formes de sociabilités traduites par les échanges comme par la consommation, ritualisée ou non, des contenus.

Concernant les formats, en vue de spécifier le travail de l’axe 3 sur les corpus multimédiatiques ou d’emblée transmédiatiques, l’analyse investit en outre la question des formats photographiques et des médias audiovisuels, par exemple en contexte de production et de diffusion numérique amateur. Les UGC (Users Generated Contents), notamment les productions audiovisuelles amateurs sur YouTube témoignent de la fracture capitale dans le paradigme de la réception entre R/O (Read Only) et R/W (Read and Write, Lessig 2008) et traduisent l’essor du vidding (ou pratique vidéo amateur). Prolongeant l’hypothèse d’une créativité vernaculaire (Périneau-Lorenzo 2016 et 2018), nous proposons de catégoriser les formats selon leurs différents modèles de référence (de la liste à la performance). Ceci pourrait permettre d’améliorer la typologie globale des formats amorcée dès 2017 (Périneau-Lorenzo avec B. de Possel Deydier), régulièrement questionnée et enrichie en 2020 d’un focus sur deux formes natives du web, la vidéo de réaction et la crack vidéo.

Parce que les formats ne sont pas simplement conditionnés par leur milieu de diffusion et pour saisir quelles interactions médiatiques et esthétiques s’y nouent ou quelles influences s’y retrouvent, nous conservons des analyses consacrées aux formes brèves, et spécialement :

-aux bandes-annonces dans le domaine classique du cinéma, qui prévaut encore comme référence pour les industries audiovisuelles ; aux bandes-annonces créées au profit d’autres domaines culturels (BD, littérature, opéra, théâtre, etc.).

-aux génériques, aux mini-séries dans le domaine de la télévision et des plateformes de vidéo, en veillant à l’équilibre entre des productions à forte sérialité et des propositions plus expérimentales.

Dans cette réflexion sur les formats continueront de s’inscrire les publications régulières de Chloé Conant-Ouaked sur la phototextualité. Initialement tournées vers des productions de la “culture d’en haut” (Lawrence Levine, Highbrow/Lowbrow, 1988), comme par exemple celles de l’artiste Sophie Calle, impliquant une analyse en termes de champs (art contemporain/littérature) ou la participation à une entreprise de définition d’un genre de la photo-littérature, elles s’orientent également vers une non-fiction d’idées (relevant, de façon expérimentale et créative, de l’essai, du reportage, du témoignage…).

Depuis quelques années, les chercheurs de l’axe 3 sont engagés dans un projet d’archivage patrimonial des productions et des pratiques culturelles populaires. Cette dynamique se comprend dans le temps long de l’histoire du laboratoire et dans l’intérêt renouvelé pour les archives relevant de la culture médiatique (valorisation des fonds de l’INA, patrimonialisation des archives littéraires par la Bnf et l’IMEC). Historiens, sociologues et ethnologues ont souligné que les pratiques culturelles relevant du populaire sont peu documentées et ne bénéficient que rarement d’un archivage patrimonial. Les produits imprimés antérieurs à la domination des médias audio-visuels sont ainsi souvent mal conservés et menacés de disparition, de même que leurs usages sont oubliés. Parmi ces usages, les pratiques culturelles fondées sur la performance, comme le théâtre ou la littérature orale, ont été souvent portées par des amateurs et ont contribué d’une manière décisive quoique méconnue, par leur pouvoir de popularisation des récits, à l’avènement d’une première culture médiatique pré-audiovisuelle. Ces pratiques ont subsisté bien plus longtemps qu’on ne le postule souvent, malgré l’hégémonie médiatique du cinéma et de la radio d’abord, de la télévision ensuite.

L’expertise des chercheurs de l’axe 3 a permis ces dernières années de recueillir des fonds patrimoniaux spécifiques mis à la disposition des chercheurs via les services de la Bibliothèque Universitaire. Ainsi, le fonds Ellen Constans (députée de Haute-Vienne, elle était spécialiste du roman sentimental qui constitue le fonds), qui rassemble des collections de romans sentimentaux, ainsi que des essais et des documents de recherche, est mis à la disposition des chercheurs.

Michel Poupin, chercheur associé, a rassemblé sous la supervision scientifique de Jacques Migozzi un fonds du Théâtre amateur vendéen, d’ores et déjà valorisé sur le portail du Service Commun de la Documentation de l’Université de Limoges et référencé auprès de la Bibliothèque Nationale de France au titre des fonds patrimoniaux spécifiques (https://www.unilim.fr/scd/fonds-specifiques/fonds-du-theatre-amateur-vendeen/). Ce fonds comprend :

-Une collection relativement rare d’environ 300 livrets publiés chez de petits éditeurs spécialisés. Ces livrets ont été collectés par dons auprès de témoins directs.

-Des documents divers valant pour traces matérielles de ces pratiques aujourd’hui disparues : version numérisée de cahiers manuscrits sur lesquels ont été recopiés les différents rôles à tenir avec les didascalies afférentes ; documents iconographiques ; programmes manuscrits ou imprimés de représentations.

-Un premier recensement des pièces jouées (avec mention des titres, auteurs, lieux et dates de représentations) à partir d’un dépouillement de bulletins paroissiaux.

-Des transcriptions d’entretiens semi-directifs réalisés auprès de témoins.

-Un carnet d’enquête, qui spécifie la chronologie de l’enquête et documente les sources et le processus de constitution du fonds.

Ce fonds est désormais valorisé depuis septembre 2020 par un site dédié hébergé sur les serveurs de l’Université de Limoges : https://www.unilim.fr/theatre-amateur-vendeen/

Plusieurs fonds ont été recueillis et sont en cours ou en attente de traitement en collaboration avec les services du SCD.

-le fonds Charles Grivel : consacré à la littérature populaire (fonds comprenant des fictions et des essais).

-le fonds Serge Vacher (des fanzines, des essais sur le polar).

-le fonds de l’Union des Coopérateurs : fonds de fictions populaires issu d’une partie du fonds général de la Bibliothèque populaire de l’Union des Coopérateurs, institution majeure dans la vie sociale de Limoges de 1881 à 1972.

– une partie des archives de l’écrivain Gérard de Villiers, acquises en partenariat avec la Bibliothèque des littératures policières de Paris.

Ces gisements d’archives, de ressources et de documents pourraient représenter un axe majeur de travail pour l’axe 3 et la Bibliothèque Universitaire : déjà reconnus nationalement et internationalement pour leur expertise en matière de cultures et de fictions populaires, les chercheurs de l’axe 3 souhaitent développer les collaborations pour valoriser les fonds patrimoniaux et faire de l’Université de Limoges un lieu de référence en matières de documents et d’archives pour les chercheurs de tous horizons.

Pour cela, différentes modalités sont envisageables et complémentaires : fonds d’archives et collections sur site, valorisation numérique. Divers projets sont envisagés à court ou moyen terme :

-Organisation d’expositions et de séminaires de présentation de ces fonds, en partenariat avec le Service Commun de Documentation Scientifique, pour mettre en évidence les enjeux scientifiques et patrimoniaux de ces collections. Ce cycle pluriannuel sera déployé à compter de 2022, pour marquer symboliquement le quarantième anniversaire de la création du Centre de Recherches sur les Littératures Populaires par Jean-Claude Vareille et Ellen Constans.

-Demande d’allocations de thèse auprès de la Région et collaboration avec l’ENSSIB, afin que de jeunes chercheurs travaillent sur ces fonds spécifiques et collaborent à leur catalogage avec les services de la Bibliothèque Universitaire, avec une expertise scientifique. L’archivage de ces fonds populaires répond à des enjeux et des modalités spécifiques et requiert des moyens supplémentaires.

-Valorisation du Musée virtuel EPOP, issu du programme européen du même nom. Le projet EPOP avait abouti à la création d’un musée virtuel dédié aux grandes figures de la culture populaire européenne de 1850 à 1930, doté d’une collection permanente et d’expositions (Fantômas ; les aviateurs : le gentleman-cambrioleurs), dans lesquelles des documents multi-supports recevaient l’éclairage des chercheurs impliqués dans le projet, pour diffusion auprès du grand public. Si le site du musée existe toujours, le contenu en est devenu invisible car la technologie Flash, qui avait permis de créer les contenus, est désormais obsolète. Les chercheurs de l’axe 3 ont donc besoin de moyens financiers (et humains : temps-agent) pour pérenniser ce musée et envisager son extension par de nouvelles expositions en lien avec leurs recherches.

– Travail autour de l’œuvre de l’artiste Georges Laurent, peintre local, avec une réflexion à mener sur les processus de légitimation des artistes dans le cadre du patrimoine régional.

Ces initiatives visent à ancrer et définir l’Université de Limoges comme lieu central de l’étude du populaire et du médiatique. Les grandes entreprises de numérisation, portant plus volontiers sur les sources imprimées (Gallica, Google Books) rendent plus cruciales encore les initiatives visant les archives documentant le travail d’écriture, d’édition, de diffusion ou de critique.