Axe 1 : Gestion de l’après-conflit


Le premier axe est consacré à l’étude de la gestion de l’après-conflit (paysages et patrimoine de l’après-conflit, lien entre document et fiction, rôle des littératures minoritaires dans la gestion de l’après-conflit). Cet axe associe des chercheurs littéraires et civilisationnistes.

Dans le cadre d’une coopération avec plusieurs équipes de l’Institut de Recherche des Sciences de l’Homme et de la Société de Limoges (les juristes de l’OMIJ, surtout), EHIC participe activement à un programme interdisciplinaire « conflit et après-conflit ». Elle privilégie la dimension de l’après-conflit.

L’étude des œuvres artistiques évoquant les crimes de guerre et les génocides est un champ bien établi : il évalue leur rôle dans l’établissement d’une mémoire collective, analyse leur dimension argumentative et de témoignage, et prend place dans le débat éthique sur la légitimité de la fiction à s’emparer d’expériences à la limite du dicible. Le recensement de telles œuvres (consacrées en l’occurrence au Rwanda et à l’ex-Yougoslavie) dans un système à plusieurs entrées permet d’entamer une réflexion sur la part du contenu documentaire des œuvres et sur la valence des lieux impliqués (lieux évoqués, lieux de tournage/de prise de vues/d’écriture). Les outils méthodologiques de la géocritique sont d’un grand secours en la circonstance. L’idée est de parvenir à une interaction (des entrées communes) entre les documents recensés par les juristes et les créations recensées par les littéraires, mais aussi d’identifier des complémentarités possibles : dans quelle mesure une œuvre d’imagination, quelles que soient ses sources – et il s’agit parfois de procédures juridiques –, peut-elle être considérée comme un témoignage ? Quelle est la part de représentation, de scénographie, de subjectivité dans les restitutions d’événements juridiques ? De façon plus large, nous comptons questionner le rôle de la création artistique en contexte d’après-conflit (conformément au programme scientifique élaboré au sein de l’axe 1 d’EHIC), rôle sans doute comparable en bien des points à celui du passage de la justice.

La question de l’après-conflit est abordée dans d’autres contextes, comme la commémoration du centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale. Elle l’est également dans les contextes irlandais et latino-américain, qui retiennent traditionnellement l’attention des chercheurs de l’équipe.

La méthodologie géocritique, développée à Limoges depuis une bonne dizaine d’années, constitue l’un des outils théoriques permettant aux chercheurs d’aborder la thématique centrale. La géocritique a fait l’objet d’une réflexion spécifique à l’occasion du congrès de l’Association Internationale de Littérature Comparée qui s’est déroulé à Paris du 18 au 24 juillet 2013, sous l’égide du CRLC de Paris 4, dont EHIC a pour la circonstance, été l’un des partenaires officiels.