Appel à communication I « Jardins » – Colloque international et pluridisciplinaire

Unité de Recherche sur l’Histoire, les Langues, les Littératures et l’Interculturel (UR 4030)
Centre d’Études et de Recherche sur les Civilisations et les Littératures Européennes

Espaces Humains et Interactions culturelles (EHIC, EA 1087), Université de Limoges

APPEL À COMMUNICATION

L’histoire des jardins traverse celle des civilisations et des cultures en raison de la relation que l’homme entretient avec la nature et de la représentation qu’il s’en fait. Situé aux confins de la nature et le premier des arts, dans cette lutte entre l’esprit et la matière décrite par Hegel, à savoir l’architecture, le jardin est un espace à l’image de l’homme qui cherche à le retrouver après en avoir été chassé en raison de la Chute. Le jardin peut être à l’image de l’idéal, comme dans Les Affinités électives de Goethe, ou à l’image d’une nature qui s’affirme au sein même de la civilisation, comme le jardin abandonné de la rue Plumet dans Les Misérables de Victor Hugo : « Ce jardin ainsi livré à lui-même depuis plus d’un demi-siècle était devenu extraordinaire et charmant ». Le jardin peut être complice de l’utopie, mais dans tous les cas il s’agit d’un « lieu autre », d’une hétérotopie (Foucault), où le désir reprend son pouvoir, comme au Paradou dans La Faute de l’abbé Mouret de Zola. Étroitement lié à une habitation, le jardin est tantôt extension ou lieu de transition vers la nature, tantôt il fait partie d’un monde transformé en intérieur (Benjamin). Ce dernier connaît les jardins de plantes sous des serres. C’est dans une serre qu’a lieu cette transgression qu’est le quasi-inceste décrit par Zola dans La Curée. Le jardin en tant que lieu du désir, voire du crime (cf. Meurtre dans un jardin anglais de Peter Greenaway), ou en tant qu’expression de la volonté de dominer la nature, comme ce jardin qu’il nous faut cultiver, selon le Candide de Voltaire, est toujours à une certaine image de ses créateurs : à Versailles par exemple il articule la souveraineté du Roi soleil.

Le jardin a toujours intéressé peintres et poètes, écrivains et dramaturges, architectes, tapissiers et compositeurs. De la Bible à Rabelais, de Voltaire à Proust, de Flaubert à Anatole France, de Novalis à Jean-Jacques Rousseau en littérature, de Claude Monet à Camille Pissarro, de Jérôme Bosch à Camille Corot en passant par Eugène Delacroix, de Vincent van Gogh à Gustav Klimt et Matisse en peinture, de Le Nôtre à Niki de Saint Phalle dans la conception de jardins, de Clément Janequin à Charles Trénet, en passant par Jean-Philippe Rameau ou Maurice Ravel, le jardin est omniprésent dans l’histoire de la musique, tout comme dans les verdures du maître tapissier Jean Lurçat : les jardins sont de tout temps un topos récurrent.
Dans un esprit de pluridisciplinarité, littéraires, civilisationnistes, linguistes, historiens, historiens d’art, musicologues, juristes, théologiens, philosophes, scientifiques… sont invités à soumettre des propositions retraçant l’histoire, l’esthétique et la poétique (Bachelard) du jardin et du parc (titre provisoire, résumé, laboratoire de rattachement, CV succinct) d’ici le 16 juillet 2023.
Ce colloque international et pluridisciplinaire s’inscrit dans une série de manifestations scientifiques organisées à Boulogne-sur-Mer par l’équipe C.E.R.C.L.E. de l’UR H.L.L.I. de l’Université Littoral Côte d’Opale.

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