Misopédie rassemble et approfondit les contributions du colloque éponyme qui s’est tenu à Limoges en octobre 2024, réunissant des spécialistes internationaux de la critique enfantiste et de la question de l’oppression des jeunes et de l’adultisme.

Misopédie. Un mot méconnu pour une réalité pourtant extrêmement banale dans notre société. Construite comme le mot misogynie à propos des femmes, la misopédie est ce sentiment de mépris – le plus souvent inconscient – que les adultes ressentent envers les plus jeunes. Elle les conduit à des comportements de violences (petites et grandes), un refus de les associer aux décisions les concernant, leur exclusion des lieux civiques ou encore, plus subtilement, à de l’humour oppressif alimentant cette évidence que les enfants seraient nos risibles et pénibles propriétés. Elle est particulièrement forte en France où, derrière le refrain sonore qu’il n’y aurait plus que des « enfants-rois », on assiste à tout son contraire : des enfants qui sont là pour obéir, avec 80 % d’entre elles et eux qui subissent au moins une violence caractérisée par semaine et un enfant agressé sexuellement toutes les 3 minutes.

À ce jour, les enfants constituent la seule population encore privée de droits fondamentaux, c’est-à-dire cantonnée au statut juridique de « mineur », statut qui était encore celui des femmes en France jusqu’en 1965.

Les textes assemblés ici, issus du premier colloque sur le sujet qui s’est tenu à Limoges en 2024, analysent ainsi les phénomènes de domination, de discrimination adultiste et le climat misopède dont sont victimes les enfants.

Cécile Kovacshazy est maîtresse de conférences habilitée en littératures comparées à l’université de Limoges. Ses recherches sont consacrées à des populations minorées et dominées, par le biais de la fiction littéraire : les Tsiganes, l’Europe centrale, les « sorcières », les bonnes et femmes de ménage, les éco-­anxieux et les humains les plus jeunes.

Parmi ses publications : Littératures romani : construction ou réalité ? (2008, ­2009), Une ou des littératures tsiganes (2010), Simplement double (2012), Précarité (avec R. Böhm, 2015), Serpillières et mansardes (2024), Littératures tsiganes (à paraître en 2026), Dix Questions sur la misopédie (à paraître en 2026).

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