Découverte majeure sur le mécanisme de l’allergie

Si l’on comprend comment ces cellules s’autodétruisent, on peut induire la mort de cellules dont on ne veut pas et traiter les allergies, les maladies auto immunes et les lymphomes. Michel Cogné

Rencontre avec Michel Cogné, Directeur du laboratoire « Contrôle de la réponse immune B et lymphoproliférations » et Brice Laffleur, post-doctorant ayant travaillé sur ces recherches.

Le laboratoire « Contrôle de la réponse immune B et lymphoproliférations » (CNRS/CHU/Université de Limoges) vient de découvrir le fonctionnement des cellules productrices des anticorps impliqués dans les phénomènes d’allergie (des lymphocytes), des cellules extrêmement rares et indétectables. Cette découverte mondiale ouvre des perspectives considérables pour le traitement des allergies, des maladies auto-immunes et de certains cancers comme le lymphome.

En quoi consiste votre découverte ?

MC : Notre équipe travaille sur les anticorps. Le plus puissant des anticorps est l’anticorps de l’allergie appelé IgE. Il nous protège contre les venins en général, les parasites et les toxines. La nature nous a dotés de cet anticorps pour nous protéger mais comme toute arme, il peut être dangereux. Cet anticorps peut avoir une réponse protectrice très forte mais peut également déclencher un choc allergique dont on peut mourir. Il est très rare (100 000 fois moins abondant que les autres anticorps) et les cellules qui le produisent sont quasiment indétectables. C’est pourquoi elles sont peu étudiées.

BL : Nous avons donc mis en place des approches détournées pour générer ces cellules en créant des modèles qui les forcent à exister, ce qui nous a permis de les étudier et de découvrir leur fonctionnement et leurs anomalies. Dès qu’un lymphocyte possède cet anticorps sur sa membrane, celui-ci est paralysé et ne peut aller aux bons endroits pour se développer. Il est donc condamné à vivre quelques heures ou quelques jours, contrairement aux autres cellules qui deviennent des « cellules mémoires » (par exemple si vous contractez la grippe en 2015, vous conserverez des lymphocytes spécifiques de la grippe jusqu’à vos 90 ans).

Notre corps a donc développé un système d’autocensure autour de cet anticorps surpuissant : la cellule porteuse de l’IgE est paralysée mais survit ponctuellement, le temps d’assurer son rôle protecteur contre une toxine ou un venin. Quelques temps plus tard, elle s’autodétruit limitant la production d’IgE dans le corps humain et le risque d’allergie.

Qu’est-ce qui découle de ce phénomène d’autocensure ?

MC : Si l’on comprend comment ces cellules s’autodétruisent, on peut induire la mort de cellules dont on ne veut pas et traiter les allergies, les maladies auto immunes et les lymphomes. J’espère que cela sera la prochaine étape, mais il faut des financements et avoir la chance que des gens comme Brice viennent dans les laboratoires.

Cette découverte doit vous permettre des collaborations universitaires et industrielles, non ?

MC : Brice est modeste mais un de ses modèles fait l’objet d’un brevet en extension internationale. Il permet de produire facilement des IgE. Ce que l’on a breveté est un système simple et peu coûteux exploité par la société B Cell design, start up issue du laboratoire. Ces IgE seront à visée thérapeutique, ou pourront servir de réactif de laboratoire.

BL : Par ailleurs, nous avons eu la chance de travailler avec des universitaires de Rennes I qui nous ont aiguillés et fourni du matériel. Nous développons également des collaborations avec l’Institut Pasteur.

Êtes-vous la seule équipe au monde à avoir fait cette découverte ?

BL : Il y a eu des travaux autour de l’identification de ces anticorps mais notre approche se démarque car nous avons montré qu’en dehors de la réponse immunitaire – lors d’une piqûre d’abeille ou d’une attaque parasitaire par exemple – les cellules productrices de cet anticorps ne peuvent pas survivre et ne génèrent pas de cellules mémoires.

MC : L’autre aspect original dans l’approche de Brice est d’avoir analysé l’effet de l’arme sur le soldat. L’arme elle-même suffit à paralyser le soldat et à le détruire indépendamment des conditions dans lesquelles elle survient.

Quels sont les retours sur votre travail ?

MC : Globalement très positifs. Ce travail a été présenté lors de congrès internationaux à New York et en Suède où 5 équipes concurrentes étaient présentes. Notre travail fait l’objet d’une publication dans le magazine Cell Reports, petit frère du plus grand journal de biologie Cell.

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