Sens mediums, supports numériques, usages


Un colloque organisé par le CeReS (Centre de Recherches Sémiotiques) dans le cadre du cycle « Sens mediums, supports numériques, usages » :
1ère partie : Le sens au cœur des dispositifs et des environnements

Vendredi 4 mars 2016 – 9h à 16h
Salle des Actes – Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de Limoges


Les précédentes journées d’études du cycle « Sens, mediums, supports numériques, usages » consacrées aux fonctions sémiotiques des supports d’écriture, de lecture, ont abouti, entre autres, aux conclusions suivantes :

1. Les supports ne sont pas seulement des plans d’expression de genres et de textes ; ils constituent une sémiose en interrelation avec les textes. En effet, ils modèlent, modulent ces derniers et l’expérience que l’on peut en faire. De l’exposition à l’édition, la réédition, les supports réénoncent ces derniers en leur offrant un nouvel apparaître phénoménologique qui configure des pratiques spécifiques de manipulation, de lecture, de déambulation. En outre, ils sont, en tant que medium, l’objet de représentations, de discours fondés sur des systèmes des valeurs fluctuants.

2.Les supports relient les actes d’écriture, de lecture, de prise de parole à un ensemble plus vaste ; un environnement médiatique qui participe aux orientations et aux choix énonciatifs. Ainsi, les moteurs de recherche infléchissent-ils les choix thématiques mais aussi stylistiques des journalistes, ou encore les choix des mots-clés des usagers, via le service d’auto-complétion (Mitropoulou et Pignier, 2014).
L’environnement médiatique, que nous appelons « dispositif » en croisant les définitions que donnent de ce dernier Yves Jeanneret et, en amont, Michel Foucault reste à interroger de façon approfondie, sous l’angle sémiotique : en quoi et comment les textes (re)-prennent-ils, perdent-ils sans cesse du sens en tant que plan d’expression/plan du contenu, dans un dispositif qui fait interagir différents partenaires, chacun lié à un ensemble de pratiques diverses (Landowski, 2004 : 17) ?

Au fil des différentes opérations médiatico-techniques, les textes changent de statut. Bruno Bachimont a ainsi précisé par ailleurs comment la pratique des big data transforme le texte en données à empaqueter en laissant de côté les processus énonciatif et interprétatif traditionnels. Cela, afin de privilégier une énonciation/interprétation instrumentée dite « transparente » ; les données seules seraient la réalité dans la mesure où leurs captation, analyse échapperaient à la subjectivité humaine. Dans cette énonciation « objectivante », les textes ne sont plus donnés? à saisir comme unité et/ou globalité signifiante au sein d’un espace-temps et d’un dispositif spécifiques mais comme partie d’un ensemble de faits dont l’analyse statistique seule pourrait faire émerger un quelque chose qui fait sens pour nous (Bachimont, 2014 : 70-77).
Mais tout se passe comme si la visée objectivante qui consiste à couper les textes de leurs supports se heurtait aux visées sensibles et intelligibles, esthésiques et esthétiques des énonciateurs/co-énonciateurs. Et pourtant, de façon paradoxale, pour se donner à percevoir, les résultats statistiques nécessitent une ré-in-formation. Il s’agit de faire en sorte que les données se racontent, nous meuvent et nous émeuvent. C’est tout le travail de datavisualisation.

D’un point de vue épistémologique, nous appréhendons ici l’émergence du sens au-delà d’un système sémiotique plus ou moins clos (support-format-texte) en prenant en compte les interrelations des énoncés et des textes avec leur environnement médiatico-technique ou/et vivant. C’est aussi ce à quoi nous invitent des biologistes comme Jean-Claude Ameisen, des bio-acousticiens comme Bernie Krause. Pour ces derniers, c’est dans une interaction permanente avec leur environnement que les êtres vivants s’expriment, non par déterminisme mais avec créativité. Ils ajustent au sein d’un écosystème les signes sonores qu’ils produisent. In vivo, ils les modulent, les modèlent, faisant émerger ainsi un paysage sonore ou biophonie dans lequel les énonciations animales se rencontrent, s’unissent sans jamais se fondre, en tensions coopératives ou compétitives (Ameissen, 2014 : 206-207).

Ces travaux nous invitent, d’un point de vue sémiotique, à ne pas couper, dans l’analyse, les ensembles de signes de leur environnement, du tissu vivant ou/et technico-médiatique dans lequel ils sont énoncés et donnés à interpréter. Cela, afin de saisir ou tout au moins questionner :

– le statut que l’environnement, quelle que soit sa nature, donne aux signes et la manière dont ils sont donnés en expérience ;
– le lien communicationnel qui fait émerger les énoncés et les donnent en expérience, qu’il s’agisse d’une contagion, dirait Erik Landowski (2004 : ), à savoir une communication de corps sensible à corps sensible, d’une programmation ou tout autre type d’interaction.

En partant d’approches pluridisciplinaires, nous interrogerons ainsi le lien entre les environnements technico-médiatiques mais aussi les écosystèmes, et l’évolution perpétuelle des sémioses.

En quoi les big data et les services, pratiques qui lui sont liés telles l’auto-complétion, la datavisualisation, … procèdent-ils de dynamiques énonciatives d’absorption, de conflits, de créations modifiant/modulant les constitutions des plans de l’expression/plans du contenu ?

Intervenants :

Augustin Berque (EHESS, Paris)
Anne-Sophie Bellair (CeReS, Limoges)
Jean-Pierre Deriviere, Nguede Ngono (EHESS, Paris)
Gilles Boeuf (UPMC, Paris)
Michel Lavigne (LERASS,Toulouse)


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