Le 11 mars 2020, la flambée du virus du SRAS Cov2 oblige l’Organisation mondiale de la Santé à déclarer l’état de pandémie. Celui-ci suppose alors la définition d’une série de recommandations adressées aux pays pour limiter la circulation du virus et donc la contagion, sans pour cela établir de contrôle aux frontières. Les mesures choisies sont celles de la distanciation sociale, l’utilisation de masques, éviter tout contact physique entre les personnes, le confinement, la cessation totale de toute activité impliquant des conglomérats dans des espaces clos, etc.
La transformation soudaine de l’ordre des choses implique alors de considérer le phénomène de la Covid-19 d’un point de vue sociologique et anthropologique afin d’analyser les nouvelles formes d’ajustement et d’adaptation des relations sociales, ainsi que l’ensemble des pratiques collectives dans chaque contexte. De nombreux travaux tels que Wuhan Soup, The Cruel Pedagogy of the Virus, en particulier, sont publiés, qui analysent et fournissent des clés susceptibles de rendre compte des transformations et des crises de la "normalité".
Aujourd’hui, au bout d’un an et demi de fluctuations entre récupérations et confinements, nous reprenons certains des questionnements posés par des œuvres telles que Posnormales" d’Esteban Rodriguez et d’autres qui proposent des réflexions légitimes sur les scénarios postquarantaine; de même, l’ouvrage de Miguel Wiñazki La posnormalidad: Filosofía y esperanza del fin del mundo nous invite à réfléchir sur ce que sera le monde de la nouvelle normalité.
Cette position a été reprise par des institutions telles que l’UNESCO, l’OIT et certaines Organisations internationales des droits de l’homme afin de rendre visibles les nouvelles conditions, favorables, ainsi que les nouveaux risques, dans le contexte de crise post-COVID19, que nous connaissons. La particularité de cette approche repose sur un retour imposible à un passé immédiat d’avant la crise. Que ce soit en raison de l’explosion de nouveaux risques, de l’aggravation d’anciens conflits ou de l’émergence de nouvelles opportunités, il existe un consensus plus ou moins structuré sur de nouveaux scénarios, qui doivent être discutés.
Dans ce numéro de TraHs, nous nous posons les mêmes questions avant même d’entrevoir une organisation sociale post-pandémique définitive. Nous concentrerons notre attention sur trois scénarios: les Droits de l’Homme, l’Emploi et les Territoires.