Sylvain Guyot, Lignes de front : L’Art et la manière de protéger la nature

Habilitation présentée en octobre 2015 par Sylvain Guyot, Professeur des universités.

Lignes de front : L’Art et la manière de protéger la nature

Résumé :

Des fronts écologiques à la mise en art de la nature, approches multiscalaires. Quelle est la géographie politique des appropriations et des instrumentalisations territoriales réalisées au nom de la protection de la nature dans le monde ? Quelles grilles de lecture spatio-temporelles puis-je formaliser pour l’interpréter ? Comment la mise en art de la nature est-elle une composante supplémentaire de ces instrumentalisations territoriales et pour servir quels objectifs politiques ? Pour répondre à ces questionnements, mon travail d’habilitation à diriger des recherches se compose alors de trois parties fondamentales et de trois mises au point réflexives, intégrées au sein de ces dernières. – Les trois parties fondamentales 1/ Un travail de remise en forme théorique et d’application à l’échelle mondiale du concept de front écologique. Je vais développer, en particulier, la manière dont les trois générations impériale, géopolitique et globale de fronts écologiques impriment des logiques de régularités mais aussi de spécificités au sein des différents continents. 2/ Une application comparative du concept de front écologique à l’Afrique du Sud, l’Argentine et au Chili. 3/ Un projet détaillant mes objectifs de recherche pour les années à venir. Il porte sur les liens entre fronts écologiques et la mise en art de la nature. Le résumé de ce projet de recherche est disponible ci-dessous. – Les trois mises au point réflexives 1/ Pourquoi me suis-je tourné vers la géographie politique de l’environnement, et vers ces trois pays de l’hémisphère sud en particulier ? 2/ D’où vient le concept de front écologique ? Je mettrai en exergue ses fondements sur le terrain et au cœur des représentations d’une certaine société civile environnementale internationale. 3/ Pourquoi l’entrée artistique en géographie est-elle pertinente ? Entre aspirations et productions esthétiques personnelles et instrumentalisation de l’art sur le terrain des politiques environnementales, quelle serait la portée d’une géographie politique des liens entre art et nature ? – Résumé de la partie « projet de recherche » de la HDR La « mise en art » de la protection de la nature : pour une political ecology de l’art-in-situ dans les espaces périphériques. La « mise en art » des espaces naturels protégés est incarnée par une multiplication des lieux d’art-in-situ dans le monde. Au cœur du processus d’écologisation contemporaine des espaces périphériques, elle induit leur connexion accélérée à la mondialisation ; et elle constitue un vecteur d’appropriation foncière. Mon hypothèse est que cette « mise en art » renouvelle la perception et la conception de la nature protégée au service de son instrumentalisation. Plusieurs terrains sélectionnés en Afrique du Sud, dans les Amériques et en Europe seront passés en revue afin de nourrir deux débats épistémologiques emboîtés : une political ecology des relations entre nature, culture et territoire; et la production d’une géographie critique d’espaces périphériques devenus artistiques.

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