La plume et la terre : une lignée de notaires en Limousin au XVIIIe sièle

Thèse soutenue par Stéphane Trayaud le 25 février 2005, sous la direction de Michel Cassin

Tout au long du XVIIIe siècle, le pouvoir royal s’attache à encadrer la profession de notaire dont l’influence se révèle fondamentale pour la régulation sociale et la stabilité des relations contractuelles, dans le royaume de France. La fin de l’Ancien Régime voit le nombre de notaires augmenter dans la plupart des élections et des paroisses de la vaste généralité de Limoges. En outre, le fossé se perpétue et se creuse entre les tabellions des villes, organisés en communautés, et ceux des champs, isolés au sein de paroisses rurales. Bien insérés dans la société, les notaires sont désormais des personnages importants dont l’activité professionnelle ne soulève guère de problèmes. Le role incontournable qu’ils jouent grâce au pouvoir de leur plume, les avantages qu’il procure en matière de revenus et d’emprise sur le petit monde qui les entoure, est attesté par l’étude d’une lignée de notaires, les Thoumas de Bosmie, de 1735 à 1808. L’analyse du corpus de Pierre et Jean-Baptiste Thoumas a permis d’apprécier le degré de leurs compétences professionnelles et l’influence qu’ils purent avoir sur leur clientèle. Des actes aussi nombreux que les contrats de mariage, les testaments ont été étudiés, ainsi que la rédaction des actes infrajudiciaires. Les Thoumas de Bosmie ont réalisé une ascension sociale, passant de l’état de laboureur au XVIe siècle à ceux de notaire royal, de commissaires aux tailles et d’échevin de la ville de Limoges, à la veille de la Révolution. Le pouvoir de la plume les a aidés à̧ conforter leurs propriétés foncières et à devenir une famille de bourgeois aisés à la fin du XVIIIe siècle.

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