Théologie et érudition de la crise moderniste à Vatican II

Autour du « Dictionnaire de théologie catholique »

Sous la direction de Sylvio De Franceschi

couverture-theologie-et-erudition-de-la-crise-moderniste-a-vatican-iiPubliés de 1899 à 1950 aux éditions Letouzey et Ané et complétés entre 1951 et 1972 par trois volumes de tables générales, les 15 tomes en 30 volumes du Dictionnaire de théologie catholique (DThC) constituent encore aujourd’hui, en dépit d’un indéniable et inévitable vieillissement historiographique, une somme de référence. Dirigée au départ par l’abbé Alfred Vacant (1852-1901), à qui succède Eugène Mangenot (1856-1922) avant qu’il ne revienne à Émile Amann (1880-1948), puis au chanoine Albert Michel (1877-1972), d’assumer l’achèvement du travail, l’entreprise a abouti à un ouvrage qui contient 20 000 pages de textes se répartissant en quelque 9 500 articles rédigés par environ 460 auteurs. Très ambi-tieux, le projet s’inscrivait dans une politique éditoriale qui avait conduit les édi-tions Letouzey et Ané à lancer les publications successives d’un Dictionnaire de la Bible (1891-1912) dirigé par Fulcran Vigouroux (1837-1915), d’un Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie (1905-1953) dirigé par Fernand Cabrol (1855-1937) et par Henri Leclercq (1869-1945), d’un Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques, dont la parution commence en 1912 et qui est toujours inachevé, et d’un Dictionnaire de droit canonique (1924-1965). Il s’agit bien, de la part des éditions Letouzey et Ané, de proposer une nouvelle encyclopédie ca-tholique en cinq dictionnaires, le pendant au début du XXe siècle de la gigantesque entreprise de l’abbé Migne désormais largement dépassée. À la même époque, les éditions Beauchesne s’attellent à la confection d’un Dictionnaire apologétique de la foi catholique publié sous la direction du P. Adhémar d’Alès (1861-1938) de 1909 à 1928. Âge d’or français de la science catholique auquel le DThC participe pleinement et qui reflète la vigueur de la formation théologique dispensée dans les grands séminaires de France. Parmi les collaborateurs du DThC, des noms sont, sinon toujours illustres, du moins très réputés: on peut citer, parmi tant d’autres, ceux d’Henri-Xavier Arquillière, de Joseph Brucker, de Jean Carreyre, de Victor Frins, d’Ambroise Gardeil, de Réginald Garrigou-Lagrange, de Georges Goyau, de Xavier-Marie Le Bachelet, de Pierre-Félix Mandonnet, ou encore de Jean Rivière. L’objectif du colloque organisé à l’Université de Limoges en juin 2013 par l’EA 4270 (CRIHAM) était de permettre de dresser une table d’orientation à l’intérieur du massif foisonnant du DThC, d’étudier les engagements doctrinaux adoptés par les auteurs, de voir dans quelle mesure les contributions reflétaient l’état contemporain de la recherche historique, de relever la volonté des collaborateurs de s’insérer dans l’actualité théologique et d’essayer de cerner l’image qu’ils proposaient des grandes périodes de l’histoire de l’Église et du christianisme, en confrontant aussi, autant que possible, les positions tenues par le DThC avec celles qui étaient exposées au même moment dans les autres grands dictionnaires, et notamment dans le Dictionnaire apologétique de la foi catholique, dont on sait que les articles Immanence et Moïse et Josué, entre autres, ont suscité débats et réactions. Médiévistes, modernistes et contemporanéistes ont été ainsi invités à dialoguer autour de deux imposants monuments de l’érudition catholique d’avant Vatican II.


Voir le site de l’éditeur : http://www.pulim.unilim.fr/index.php/notre-catalogue/fiche-detaillee?task=view&id=803

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