Le virus Epstein-Barr (EBV)


Le virus Epstein-Barr (EBV ou herpesvirus humain de type 4) appartient à la famille de Herpesviridae (sous famille Gamma Herpesvirinae, genre Lymphocryptovirus).

C’est un virus strictement humain, transmis principalement par la salive, qui infecte pratiquement toute la population mondiale et reste le plus souvent parfaitement asymptomatique aussi bien pendant la primo-infection qu’au décours de la persistance virale dans les lymphocytes B.

 

La primo-infection peut cependant donner lieu à une maladie infectieuse aiguë généralement bénigne, la mononucléose infectieuse (MNI), principalement chez les adolescent et les jeunes adultes.

Dix à vingt pourcent des patients peuvent présenter une symptomatologie plus marquée, (asthénie ou dysphagie extrême, anomalies hépatique ou hématologique).
Dans de rares cas la MNI peut être à l’origine de complication grave voire potentiellement mortelles (obstructions respiratoires nécessitant une amygdalectomie en urgence, encéphalites, encéphalomyélite, hépatite sévère, syndrome d’activation macrophagique, rupture de rate).
Enfin la MNI peut également être responsable d’une fatigue prolongée particulièrement invalidante. Le diagnostic de MNI repose sur la sérologie.
Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique pour cette maladie.

 

La persistance virale est parfois associée à des cancers chez l’individu immunodéprimé mais également chez le sujet sain.

L’EBV est en effet le premier virus responsable de cancer à avoir été découvert en 1964 par Epstein, Achong et Barr.
Cette caractéristique est étroitement liée à sa capacité d’immortaliser des lymphocytes B in vitro comme in vivo, et d’induire une transformation maligne de certaines cellules épithéliales.

Chez une personne immunodéprimée, le défaut de surveillance immunitaire peut aboutir à des syndromes lymphoprolifératifs caractérisés par une prolifération incontrôlée des lymphocytes B infectés par l’EBV.
La mesure de la charge virale dans le sang par qPCR est indispensable pour la prévention ou le diagnostic précoce des syndromes lymphoprolifératifs post-transplantation, traités le plus souvent pas des anticorps anti-CD20.

Chez l’individu immunocompétent, la persistance virale peut également aboutir à des cancers dits « associés à l’EBV » avec des cellules tumorales contenant le génome viral et exprimant des protéines virales favorisant la transformation cellulaire.

Les principaux cancers associés à l’EBV sont le lymphome de Burkitt, certains lymphomes de Hodgkin et le carcinome indifférencié du nasopharynx.
Pour certains de ces cancers, la sérologie EBV et/ou la mesure de la charge virale sont utiles au diagnostic.
Le traitement de ces cancers se base sur les thérapeutiques anti-tumorales classiques et pourrait mettre en jeu dans l’avenir l’injection de cellules T cytotoxiques anti- EBV ou les vaccins activant l’immunité contre les protéines de l’EBV.