Samedi 6 décembre

Ma chère Lucie,Cette fois c'est bien la dernière que je viens te souhaiter ta fête loin de vous ! La première fois, te rappelles tu, c'était en gare de Noisy-le-sec. La deuxième fois nous étions dans la Meuse au repos. La troisième fois nous étions dans la Somme, puis après encore dans la Meuse. Et cette fois, la bonne, nous voilà en Bavière. C'est nous qu'on salue maintenant dans la rue et il faut voir les courbettes que me font les gros commissaires et les grands fonctionnaires quand je viens leur transmettre un ordre puisque je parle allemand ! Voilà la belle revanche. Et j'espère bien pour ma dernière permission pouvoir aller visiter Metz et la tombe de la grand-mère. En voyant ce résultat on s'ennuie un peu moins. On a pas perdu tout à fait son temps. Je charge mes deux petites chéries de bien t'embrasser pour moi, ma chère Lucie, en attendant le bonheur, bientôt, de le faire moi-même.

S.

Expéditeur/auteur :
Simon Jeanjean
Destinataire :
Lucie Jeanjean
Date :
07 décembre 1918 - Pas de samedi 6 décembre en 1918 : c'était le 7
Note :
Lieu d'envoi incertain. Spire, si notre enchaînement est bon.

Images

  • Alsacienne

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Pour citer ce document

SCD - Université de Limoges, Alsacienne [En ligne]. Limoges : SCD Université de Limoges, 2010. Disponible sur <https://www.unilim.fr/jeanjean/881> (consulté le 24/04/2024)