L’art mangrove caribéen | Cécile Bertin-Elisabeth

EN-VILLE – CENTRE-VILLE - Fabienne CABORD (Martinique)

2- Sur les murs de la route de la folie

https://doi.org/10.25965/ebooks.353

p. 138

Texte

Note de bas de page 1 :

Cité par Auguste Joyau, Panorama de la littérature à la Martinique – XIXe siècle, Morne-Rouge-Martinique, Éditions des Horizons Caraïbes, 1977, 2e tome, p. 17-18.

« Quand, au sortir du Moyen Age, les populations de l’Occident eurent été mises en servitude par la féodalité, il y eut, depuis le XIVe siècle, entre les grandes puissances de la société, la religion, les mœurs, l’autorité royale et les institutions judiciaires, un admirable concert pour rendre aux serfs la liberté. C’est un concours semblable qui doit maintenant affranchir les esclaves des colonies européennes et faire disparaître de nos possessions d’outre-Mer ce dernier vestige de la barbarie des temps passés »1
Alexandre Moreau de Jonnès, Histoire physique des Antilles françaises,
savoir la Martinique et les îles de la Guadeloupe,
1822

 

Note de bas de page 2 :

Aimé Césaire, Discours sur l’art africain (1966), in Revue Études Littéraires, vol. 6, n° 1, avril 1973, p.102.

« Comme l’homme a besoin d’oxygène pour survivre, il a besoin d’art et de poésie. Il sait, en effet, au contraire de la pensée conceptuelle, au contraire de l’idéologie, que l’art et la poésie rétablissent la dialectique de l’homme et du monde. Par l’art, le monde réifié redevient le monde humain, le monde des réalités vivantes, le monde de la communication et de la participation. D’une collection de choses, la poésie et l’art refont le monde, un monde plein, un monde total et harmonieux. (…) Si bien que sauver la poésie, sauver l’art, c’est en définitive sauver l’homme moderne en repersonnalisant l’homme et en revitalisant la nature »2
Aimé Césaire, Discours sur l’art africain, 1966

 

Note de bas de page 3 :

http://www.ac-nice.fr/lettres/valbonne/file/Camus_Discours_de_Suede_1957.pdf, op. cit., consulté le 19/05/2018.

« L’artiste se forge dans cet aller-retour perpétuel de lui aux autres, à mi-chemin de la beauté dont il ne peut se passer et de la communauté à laquelle il ne peut s’arracher. C’est pourquoi les vrais artistes ne méprisent rien ; ils s’obligent à comprendre au lieu de juger. Et, s’ils ont un parti à prendre en ce monde, ce ne peut être que celui d’une société où, selon le grand mot de Nietzsche, ne régnera plus le juge, mais le créateur, qu’il soit travailleur ou intellectuel »3
Albert Camus, Discours de Suède, 1957

 

Note de bas de page 4 :

La isla que se repite, El Caribe y la perspectiva postmoderna, Colombia, Puerto-Rico, Panamericana Formas e Impresos S.A, Editorial Plaza Mayor, 2010, p. 246 : « toda ciudad caribeña lleva en sus entrañas ciudades minúsculas, fetales, nódulos turbulencia que se repiten, cada copia diferente por marinas, plazas y callejones ».

« Chaque ville de la Caraïbe a dans ses entrailles de minuscules villes, des villes fœtales, des nodules de turbulence qui se répètent, chaque copie étant différente selon les marines, les places et les allées »4
Antonio Benítez Rojo, La isla que se repite, 1992

 

Note de bas de page 5 :

Alfred Alexandre, Bord de canal, Paris, Dapper, 2005, p. 80-81.

« (…) il y en avait des dizaines comme lui, ou comme nous, sur le Bord du Canal et dans tout le pays. On les comptait à la pelleteuse, partout, dans toute la Caraïbe, dans toutes les villes, des gens qui marchent sans destination précise. C’est comme des embarcations à la dérive, des îles disloquées de leur fond. Personne ne sait où elles vont. Elles avancent sans amarre. Elles vont par nécessité du mouvement, l’important, c’est de bouger. De se perdre dans l’agitation, en cris, en chants, paroles, promenades, projets ou théories plus fumeuses les unes que les autres, qu’importe, du moment que ça bouge, pour brûler toute l’énergie pas bonne à contenir »5
Alfred Alexandre, Bord de canal, 2005

 

« Les pulsions qui sont le ressort de notre activité n’apparaissent pas dans la conscience dans leur nudité furieuse […]. C’est pourquoi elles ne sont connues de nous que dans leur transposition en symboles, métaphores ».
René Ménil, Tracées : identité, négritude, esthétique aux Antilles, 1981.