EN-VILLE – CENTRE-VILLE - Fabienne CABORD (Martinique)

1- Foyal, mangrove urbaine1

https://doi.org/10.25965/ebooks.354

p. 130-137

Texte

 

Atelier foyalais de Fabienne Cabord, 20212 (Photo de Fabienne Cabord)

Note de bas de page 2 :

Les photos présentées dans ce troisième volet de l’art-mangrove caribéen sont de l’artiste Fabienne Cabord ou de feus messieurs les photographes Patrick Sorrente et Jean Popincourt que Fabienne Cabord remercie pour leur confiance.

Atelier foyalais de Fabienne Cabord, 20212 (Photo de Fabienne Cabord)

Note de bas de page 3 :

Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence Africaine, 1983 (1939), p. 10.

Dans cette ville inerte, cette foule désolée sous le soleil,
ne participant à rien de ce qui s’exprime,
s’affirme, se libère au grand jour de cette terre sienne

Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal3

Note de bas de page 4 :

Yves Brunet, « Urbanisation circum-caribéenne : antécédent historique et tendances actuelles », Cahiers de géographie du Québec, vol. 23, n°60, 1979, p. 399-417 (p. 399), https://www.erudit.org/en/journals/cgq/1900-v1-n1-cgq2633/021447ar.pdf

Note de bas de page 5 :

Cf. Didier Moullet, Pascal Saffache et Anne-Laure Transler, « L’urbanisation caribéenne : effets et contrastes », Études caribéennes, n°7, Août 2007, http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/342, consulté le 10 janvier 2022. 

Entre dynamiques aquatiques et sylvestres, la mangrove végétale nourrit l’art caribéen contemporain, lui offre l’air de ses poumons et de ses racines multiples ; et ce d’autant plus que tout autour, la ville ronge et enferme, espaces et hommes. Le géographe Yves Brunet note que « les nations circum-caraïbéennes connaissent présentement les plus forts taux de croissance urbaine au monde »4. Même si cette urbanisation est variable selon les îles de l’archipel caribéen, elle marque les paysages et crée des ségrégations socio-spatiales et socio-économiques5.

La ville américano-caraïbe produit donc en son sein de nouvelles formes de marginalisations, questionnées par certain.e.s artistes comme la plasticienne martiniquaise Fabienne Cabord qui nous offre sa représentation de la « folie » de celle que l’on prénomme la « Ville Capitale » de son île, comme le répète à l’envi les choix de communication de la mairie foyalaise. 

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Car les habitant.e.s de Fort-de-France sont encore désigné.e.s en tant que « Foyalais.e.s », comme portant doublement l’héritage des dominations passées (liées à l’ancien nom de cette capitale, à savoir Fort-Royal) et présentes. Ce qui fait dire à Dominique Chancé :

Note de bas de page 6 :

Dominique Chancé, « La créolisation de la ville dans Texaco de Patrick Chamoiseau », La ville caraïbe : baroque et créolité, Pôle « Ville », équipe Représentations, écritures et imaginaire de la Ville, Cahiers de la Maison de la Recherche en Sciences Humaines, n° 35, novembre 2003, p. 75.

La ville de Fort-de-France, dont le nom est pris au pied de la lettre, n’est pas une cité martiniquaise, mais un Fort-de-France. Au mieux, ce pourrait être une cité française, en fait, c’est tout au plus un comptoir. Les textes nous rapportent cette vacuité, absence de ville, impossibilité de nommer ici le siège du pouvoir, impossibilité de fonder une ville et une civilisation. La cité n’est pas fondée, la Ville n’est qu’un viol de la nature par les colons6.

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Note de bas de page 7 :

Ibtissem Sebai Ameziane, La poétique de l’espace dans l’œuvre d’Édouard Glissant : La Martinique, un vaisseau fantôme, thèse de doctorat soutenue en 2014 à l’université de Bordeaux, https://core.ac.uk/download/pdf/46813611.pdf, p. 231 et p. 342.

Note de bas de page 8 :

« Dans une ville ou un village, la dent creuse est un espace non construit entouré de parcelles bâties. Il s’agira de parcelle(s) pouvant résulter d’une ancienne zone agricole où une unique parcelle est restée vierge de constructions, de la démolition d’un édifice, ou encore d’un terrain vague. Mais il peut s’agir également de terrains mutables tels que des friches diverses, d’activités en abandon qui pourraient être reconvertis pour d’autres usages », in https://www.seine-et-marne.gouv.fr/contenu/telechargement/43129/322840/file/cjuris3-DENT+CREUSE.pdf

Alors, « Fort-de-France : une ville-forêt au carrefour du monde » comme le propose Ibtissem Sebai Ameziane7 pour rendre compte des fermetures de cette ville-capitale plantée de bidons-ville, marquée par des dents creuses8 et emmurée dans ses propres limites ? Une ville mangrove en tous les cas.

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Note de bas de page 9 :

Voir François Weigel, « Musseque, favela, bidonville : traductions de romans centrés sur les espaces marginalisés », Les Cahiers de Framespa, n° 33, 2020, http://journals.openedition.org/framespa/6973. On note que chez le Trinidadien Earl Lovelace (1935-) les zones populaires de Port of Spain comme Belmont et Laventille sont tout de même présentées comme très importantes pour la cristallisation de la culture créole urbaine dans While Gods Are Falling (1984).

Note de bas de page 10 :

Cf. Édouard Glissant, Malemort, Paris, Seuil, 1975.

Note de bas de page 11 :

Pedro Juan Gutiérrez, Trilogía sucia de La Havana, Anagrama, Barcelona, 1998.

La ville n’a d’ailleurs pas toujours bonne presse chez les auteurs caribéens9. Beaucoup la décrivent comme le lieu de la perte de la liberté des bois, le lieu des mémoires amnésiques et des aliénations10. Dans sa Trilogía sucia de La Havana/Trilogie sale de La Havane (1998)11 Pedro Juan Gutiérrez décrit ainsi l’ambiguë beauté de La Havane entre misère, sexe, alcool, excréments...

Même les descriptions qui renvoient au passé en disent long comme ce regard porté par Patrick Chamoiseau sur Saint-Pierre, capitale de la Martinique avant la catastrophe de 1902 :

Note de bas de page 12 :

Patrick Chamoiseau, Écrire en pays dominé, op.cit., p. 200-201.

L’En-ville de Saint-Pierre devint un jaillissement de biguines, mazurkas, de chants et de musiques. J’y découvris railleries, moqueries, satyres sociales, chants d’amour détourné, arrogance séductrice, faits et méfaits de vie urbaine, représentations populaires d’une fraîche vitalité. Les immigrants indiens et africains débarqués après l’abolition de l’esclavage y sont décrits sans sympathie. Amérindiens, Chinois et Syro-Libanais y sont presque transparents. Le béké y circule, arrogant, le mulâtre, égoïste, la mulâtresse, séductrice et soucieuse de confort. Le Nègre créole y règne avec de mal manières et des échecs aux amours vraies. La maman créole, dévouée à ses enfants, fait madone sous hautes louanges12.

Note de bas de page 13 :

Pour la transmission générationnelle des blessures, voir le roman de Corinne Mencé-Caster, D’autres vies sous la tienne, Paris, Écriture, 2019.

Aujourd’hui, pour la population martiniquaise, aller à Fort-de-France, c’est aller en ville, se rendre dans l’en-ville comme l’on dit en créole, le centre urbain, politique et économique. L’en-ville est perçu comme écrasant les Nègres, n’ayant pas su les intégrer correctement lors de l’exode rural des années 50-60 et finissant de fracasser les identités de génération en génération en mêlant violences personnelles et collectives13 avec les dérives de la mondialisation.

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Note de bas de page 14 :

Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Paris, La Découverte (« La découverte poche »), 2010, p.110.

Frantz Fanon dénonçait déjà le fait que dans ces villes des « paysans sans terre, qui constituent le lumpen-prolétariat (…) végètent aux frontières du système. (…) ce milieu flottant, louche, inorganisé, dans lequel il n’y a ni travail, ni revenu fixe »14. Aussi, l’En-ville vomit déchets et marginaux.

Le géographe Michel Desse nous retrace les importantes évolutions socio-urbaines de ce XXe siècle :

Note de bas de page 15 :

Michel Desse, « Les nouvelles formes de polarisation urbaine en Guadeloupe, Martinique et Réunion », Cahiers de géographie du Québec, vol. 42, n° 116, 1998, https://www.erudit.org/fr/revues/cgq/1998-v42-n116-cgq2688/022738ar.pdf, p. 223-246, consulté le 13 mars 2021.

Depuis les années 1930, le pouvoir oligarchique des planteurs de la Guadeloupe, de la Martinique et de la Réunion a peu à peu été remplacé par le pouvoir économique urbain. Cependant, si les villes ont accueilli l’exode rural naissant, pendant longtemps elles n’ont guère présenté de caractères urbains et leur rayonnement a été faible. Les difficultés de transport et l’importance numérique des ruraux, ouvriers agricoles dans les plantations, expliquent ce phénomène, tout comme la prééminence de l’agriculture comme source principale de richesse. Toutefois, depuis la départementalisation, la plantation a cessé d’organiser l’espace, l’économie et la vie des hommes. Avec le développement des services, de l’appareil étatique et des collectivités territoriales, les villes insulaires sont devenues les points de départ de la politique d’assimilation. Elles en sont les instruments, le relais, la vitrine. On y construit les grands hôpitaux, les écoles, les collèges, les lycées, les nouveaux logements pour recaser les plus démunis. Les acteurs privés prennent le pas sur ceux de l’État au fur et à mesure que le mode de vie urbain se développe. Aujourd’hui les villes, qui continuent à attirer le trop-plein des campagnes, contrôlent ces espaces insulaires restreints15.

Note de bas de page 16 :

Pierre Alechinsky, L’arbre bleu, 2000?
http://www.voir-et-dire.net/?L-art-contemporain-et-l-arbre

Note de bas de page 17 :

Cf. https://www.parisladouce.com/2019/05/paris-larbre-bleu-ou-larbre-des-rues.html

Les rêves bleus harmonieux, comme « L’arbre bleu16 » – encore intitulé « l’arbre des rues »17du Belge Pierre Alechinsky (2000), pour donner vie à la ville en recourant à l’arbre comme paradigme du vivant que l’on peut trouver dans certaines villes, ne sont pas le quotidien des représentations de l’En-ville foyalais.

Un poème d’Yves Bonnefoy (1923-2016) complète cette œuvre de Street art :

Passant,

regarde ce grand arbre

et à travers lui

il peut suffire.

Car même déchiré, soufflé,

l'arbre des rues,

c'est toute la nature,

tout le ciel,

l'oiseau s'y pose,

le vent y bouge, le soleil

y dit le même espoir malgré

la mort.

Philosophe,

as-tu chance d'avoir l'arbre

dans ta rue,

tes pensées seront moins ardues,

tes yeux plus libres,

tes mains plus désireuses

de moins de nuit.

Note de bas de page 18 :

Voir par exemple : https://www.ricardozierlafontaine.com/laurent-ursulet-texte

Note de bas de page 19 :

Loran Kristian, Les mots du silence, Martinique, K. Éditions, 2021.

Le Martiniquais Loran Kristian (1977-)18 qui a obtenu le prix Carbet en 2021 pour son recueil poétique Les mots du silence19 – illustré par le plasticien Ricardo Ozier-Lafontaine – tient un autre langage :

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Il y a des mangroves bien serties dans la ville

des palétuviers ennoyés d’or

du conflit de goudron 

Note de bas de page 20 :

Raphaël Confiant, Bitako-a, Fort-de-France, GEREC, 1985.

Note de bas de page 21 :

Cf. https://raphaelconfiant.com/article/bitako-1985-mon-deuxieme-roman-en-creole. Voir à ce propos Anaïs Stampfli, « Raphaël Confiant et l’auto-traduction, de la traduction-outil à la création littéraire », Recherches & Travaux, n° 95, 2019, http://journals.openedition.org/recherchestravaux/1748, consulté le 15/10/2021.

Note de bas de page 22 :

Raphaël Confiant, traduction de Jean-Pierre Arsaye, Chimères d’En-Ville, Paris, Ramsay, 1997.

L’en-ville est en tous les cas le cadre de divers romans qui cherchent à dire l’essence populaire des populations noires créoles à la Martinique comme dans Bitako-a20 de l’écrivain Raphaël Confiant, deuxième roman écrit en créole martiniquais21, qui a été traduit par Jean-Pierre Arsaye sous le titre Chimères d’En-Ville22.

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Cap donc sur la Martinique d’aujourd’hui, héritière insulaire des silences d’hier, du poids des fers et des déterritorialisations par voie de mer, toujours à la recherche de ses repères identitaires…

Note de bas de page 23 :

À propos de ces divers rêves et mythes concernant la Martinique, se reporter par exemple à Ma commune, mon histoire – Vol 1 : Le sud de la Martinique de Léo Elisabeth et Cécile Bertin-Elisabeth, op. cit. , p. 30-35.

Ô Madiana, Madinina, Martinique, île aux fleurs, sea, sex and sun d’une Matinino ou île aux femmes selon la perception de Christophe Colomb qui marqua ainsi d’emblée d’un regard eurocentré et rêvé23 cette petite part d’un « Nouveau » Monde assimilé depuis à une sorte de paradis peuplé d’Indigènes ou autres Autochtones aux beaux corps dévêtus et aux accueillantes vertus, source de tant d’exotiques utopies et de tenaces hiérarchies…

Note de bas de page 24 :

Édouard Glissant propose dans le glossaire de son célèbre ouvrage Le discours antillais, pour l’entrée : « assimilation », la définition suivante : « Le principe de toute assimilation est le contact direct et la fusion par osmose. Le délirant dans la théorie de l’assimilation aux Antilles (francophones) est que ce à quoi l’Antillais prétend s’assimiler - la réalité française - n’est en fait que l’écho combien dénaturé de cette réalité, un zombi de culture et de devenir. Ce qui zombifie à son tour le postulant. Il n’a d’autre ressource que celle de clamer fantasmatiquement la « vérité » d’une opération qui est sans cesse déréalisée ».

Note de bas de page 25 :

Néologisme formé à partir du terme « pigmentocratie » qui renvoie à une société hiérarchisée racialement.

Note de bas de page 26 :

Le BUMIDOM, Bureau pour le développement des Migrations dans les départements d’Outre-mer, a été mis en place par l’État (1963-1981) pour accompagner l’immigration des populations issues des départements d’Outre-mer vers la métropole. Réponse à une démographie galopante et aide économique pour certains, exil forcé des forces vives et affaiblissement des réactivités politiques pour d’autres….

Car de la Jouanacaëra ou île aux iguanes des Caraïbes, de la période pré-plantationnaire, puis des violences de l’esclavage au département dit d’Outre-Mer et à l’assimilation24, au-delà des mers et donc loin de la Métropole/Hexagone, ou à la récente Collectivité Territoriale de Martinique aspirant à de nouveaux rapports politiques, on peut se demander où en est le processus de mise en périphérie de ce territoire et de ses populations créolisées, « pigmentocratisées »25 et un temps « bumidomisées »26 ?

La description plastique que propose Fabienne Cabord, de et depuis Fort-de-France, peut par conséquent se lire comme une lecture en images et en couleurs, comme une empreinte socio-picturale, transcription d’une approche de la réalité foyalaise comme macrocosme martiniquais, lieu de concentration d’excès et de déroutes de diverses route(s) de la Folie

Travail sur un support en fer dans l’atelier de Fabienne Cabord (Photo Fabienne Cabord)

Travail sur un support en fer dans l’atelier de Fabienne Cabord (Photo Fabienne Cabord)

Sur « toile » de fond de fers, bois et papiers dont les couleurs aux violences psychédéliques réfléchissent les névrotiques rapports socio-politiques actuels, s’enchaînent familles déstructurées, voitures omniprésentes, presse indigente, corps décharnés de pauvres hères, détritus, ventres vides ou trop pleins mais sans résilience et dents creuses d’un habitat en déshérence… fractions de corps et fractures d’âmes, fêlures et pelures, fols rou(e)-a(â)ges déambulatoires inscrits dans des rues où résonnent pourtant les noms d’abolitionnistes ou de personnalités contemporaines engagé.e.s pour un meilleur vivre-ensemble et le respect de toutes les singularités.

Note de bas de page 27 :

Voir le documentaire de 52 minutes de Laurent Cadoux, 2007, https://www.capuseen.com/films/1946-trenelle-citron, consulté le 03 janvier 2023.

Note de bas de page 28 :

Voir le documentaire de 52 minutes de Laurent Cadoux, 2009, http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/41163_0, consulté le 03 janvier 2023.

Note de bas de page 29 :

Voir https://www.youtube.com/watch?v=eDZ9GTkxEMA, consulté le 03 janvier 2023.

Au cœur de la Martinique : Fort-de-France, ville capitale, propulsée sur le devant de la scène par l’ardente nuée de mai 1902, remplaçante immature, imprévue, ainsi que cité attractive où tant de destinées se sont retrouvées suite à l’effondrement de la culture de la canne dans des quartiers aux noms aigres-doux de Citron, Trénelle27 ou Terres Sainville28… Le marécage des fondements de Fort-Royal ne sue-t-il pas à travers les pores de ses erratiques marginaux actuels ? Misère crasse, lèpre coloniale, impératrice décapitée, puis réduite en miettes29, sur une Savane aux jardins dévastés qui fleurent beurk le cannabis. Retour des temps de chiques, de lèpre, de tinettes et de galetas sous d’apparentes et creuses réjouissances et folles consommations ?… Transition, tension… Attention ! ! ! clame Fabienne Cabord…

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Pour citer ce document

Bertin-Elisabeth, C. (2023). 1- Foyal, mangrove urbaine. Dans L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE. Université de Limoges. https://doi.org/10.25965/ebooks.354

Bertin-Elisabeth, Cécile. « 1- Foyal, mangrove urbaine ». L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE. Limoges : Université de Limoges, 2023. Web. https://doi.org/10.25965/ebooks.354

Bertin-Elisabeth Cécile, « 1- Foyal, mangrove urbaine » dans L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE, Limoges, Université de Limoges, 2023, p. 130-137

Auteur

Cécile Bertin-Elisabeth
Agrégée d’espagnol et professeure des universités à Limoges (EHIC) où elle a co-créé la revue FLAMME, Cécile BERTIN-ELISABETH a œuvré pendant plus d’une vingtaine d’années au sein de l’université des Antilles(-Guyane) au développement de la recherche entre mondes américano-caraïbes et Europe, à la reconnaissance de l’apport de la pensée d’Édouard Glissant et à son inscription dans les enseignements universitaires ainsi qu’au développement de nouvelles formations comme le Master Arts caribéens, la licence d’Art et le Master Études culturelles. Spécialiste de la représentation des Noir·e·s et des picaro·a·s et des questions de marginalisation et de transferts culturels, elle a écrit et dirigé différents ouvrages sur le patrimoine artistique, historique et littéraire de la Martinique et de la Caraïbe comme Le grand livre de ma commune mon histoire, vol. I : Le sud de la Martinique, Orphie-Canopé Éditions, 2017, avec Léo ELISABETH ;  Histoire et mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions en Normandie – Libres de couleur, n° 8, Hommage à Léo ELISABETH, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, février 2019, avec Érick NOËL ;  Zobel’ ami – Lettres de Joseph Zobel, Éditions Ibis Rouge, 2020 ; L’Atlantique, machine à rêves ou cauchemar sans trêve ?, La Crèche, Presses Universitaires de Nouvelle Aquitaine, La Geste, 2021, avec Érick Noël ; Méditerranée-Caraïbe. Deux archipélités de pensées ?, Garnier, 2022, avec Franck COLLIN et  L’œuvre de Raphaël Confiant avant et après L’Éloge de la créolité, Scitep Éditions, 2023, avec Patricia CONFLON et Corinne MENCÉ-CASTER.
EHIC – Université de Limoges
cecile.bertin@unilim.fr
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