PIE BWA – ARBRE - Luz Severino (République Dominicaine)

Introduction

p. 75

Texte

Note de bas de page 1 :

Édouard Glissant, Le discours antillais, op. cit. , p. 438. De façon progressive, Édouard Glissant privilégiera ensuite plutôt la racine et plus particulièrement la racine rhizome.

La parole et la lettre mêmes du roman américain
sont nouées à une texture, à une structure mobile de ses paysages.
Et la parole de mon paysage est d’abord forêt, qui sans arrêt foisonne
Édouard Glissant, Le discours antillais1

Note de bas de page 2 :

Voir les travaux de Kenneth White sur la géopoétique comme Le plateau de l’Albatros, introduction à la géopoétique, Paris, Grasset, 1994 et  http://www.kennethwhite.org/geopoetique/, consulté le 19 octobre 2021.

Note de bas de page 3 :

Son lien avec la Martinique ne cesse de se tisser depuis 2000. Les évolutions de sa maison rendent compte de son identité mobile. Cf. L’œil du lézard : Luz Severino, https://www.youtube.com/watch?v=P49Ed4wMfQA, consulté le 23 mars 2022.

L’adage dit que « l’arbre cache la forêt »… L’usage veut que cette formule incite à prendre garde, comme s’il était dangereux de se fixer sur un seul élément, considérant qu’un détail pourrait faire oublier la vue d’ensemble. Luz Severino, en gAR(T)dienne géopoétique2, ne pART-elle pas du principe inverse ? C’est alors le travail du détail qui semble montrer qu’il est possible d’atteindre la globalité, l’essentiel et même l’essence. Chaque être/chaque arbre, convoque par conséquent L’ARTiculation, l’interrelation de multiples hybridations et créolisations. Les AR(T)bres de cette artiste dominicaine vivant à la MARTinique3 se révèlent en effet paradigmatiques de ses recherches sur l’interaction vitale et sociétale. Ils questionnent ainsi à partir du contexte américano-caraïbe ce qui est essentiel, nécessaire même, à nos vies humaines. Ces arbres à la fois concrets et symboliques qui envahissent les toiles sévériennes depuis 2020 servent alors de « passeurs ». Et leur verticale dimension figurée semble traduire une incessante soif d’ascension spirituelle.

En somme, le plaidoyer développé picturalement par Luz Severino pour et par l’arbre n’est-il pas un éloge de toutes les sèves partagées des femmes et des hommes, et plus généralement des éléments féminins et masculins du Tout-Monde ?