PIE BWA – ARBRE - Luz Severino (République Dominicaine)

1- Une artiste dominicaine à pied d’œuvre qui grave sur le mAR(T)BRE des matières (test)

https://doi.org/10.25965/ebooks.329

p. 76-85

Texte

Note de bas de page 1 :

Cette zone représente un quart des mangroves de la République Dominicaine.

Note de bas de page 2 :

Depuis 1968.

Luz Severino est née en République Dominicaine, à Sabana de la Mar, ville située dans la baie de Samana1. Eloignée de la capitale Santo Domingo, cette région demeure marquée par la prégnance végétale, avec notamment le parc national de Los Haitises. Cette réserve forestière2 présente les plus belles mangroves de la République Dominicaine ainsi que des grottes où l’on peut admirer des peintures rupestres et des pétroglyphes. Ce haut-lieu d’enchevêtrements aquatiques et végétaux, niche vitale de tant d’espèces, peut apparaître comme la trace première de l’empreinte de la Nature mangrovienne chez Luz Severino qui ne dissocie jamais les êtres humains de leur environnement.

Elle nous précise d’ailleurs sa conception de son ancrage caribéen, lors d’une interview en 2016, en indiquant qu’elle préfère le terme « Caribe » (Caraïbe) à « Antillas » (Antilles), car elle considère qu’il véhicule une force qui la relie à ses ancêtres indigènes. Elle ajoute que lorsqu’elle crée, elle pense souvent à l’engagement d’Alejo Carpentier pour la valorisation de la dimension africaine dans la Caraïbe.

Note de bas de page 3 :

Rappelons l’importance de la stratification temporelle dans l’approche géocritique. Voir Bertrand Westphal, « Pour une approche géocritique des textes », https://sflgc.org/bibliotheque/westphal-bertrand-pour-une-approche-geocritique-des-textes/. Nous invitons à utiliser aussi cette approche pour l’art, comme le fait d’ailleurs Westphal lui-même.

Ces présences en palimpseste, ces multiples stratifications3, constituent indéniablement la « marque de fabrique » de la technique de cette plasticienne qui recourt à la superposition de diverses couches de peinture (et autres matériaux), parfois comme scarifiées, et qui tout en occultant pour une part les tracées initiales permettent de découvrir de nouveaux sens. L’œuvre sévérienne fonctionne alors comme une écorce gravée dont la croûte visible invite à réfléchir à des dimensions cachées. Elle peut aussi prendre l’aspect pétrifié d’un mAR(T)BRE qui partage végétal et minéral et où sont creusés les sillons de nos veines vitales.

Pour certaines œuvres comme Los trastes de mi abuela (2002), Luz Severino a même créé un « papier » original, formé à partir de feuilles sèches de bananier, de bagasse et d’enveloppes d’épis de maïs. Ce choix d’une vue et d’un art tournés vers la Nature et le développement durable la pousse en effet à recycler les objets et les matières, à relier ce faisant de façon incessante passé et présent pour mieux envisager l’avenir indissociable des éléments naturels et des êtres humains.

Luz à la frontière de son atelier pour présenter l’intériorité héritée de sa grand-mère de Los trastes de mi abuela (50 cm x 60 cm). (Photo Cécile Bertin-Elisabeth, avril 2016).

Luz à la frontière de son atelier pour présenter l’intériorité héritée de sa grand-mère de Los trastes de mi abuela (50 cm x 60 cm). (Photo Cécile Bertin-Elisabeth, avril 2016).

La technique des reliances superposées qui caractérise la conception artistique de Luz Severino s’inscrit dans l’art de la gravure. Elle aime alors à rappeler qu’il serait erroné de limiter l’usage de la gravure à l’Europe. Ce serait oublier que les Amérindiens de la période précolombienne utilisaient déjà des sortes de « tampons » afin de laisser leur marque tant sur des tissus que des céramiques.

Note de bas de page 4 :

http://www.manioc.org/fichiers/V16059

Diplômée de l’École des Beaux-Arts de Santo Domingo (1985), ayant de surcroît étudié la gravure à New York (1986) et la gravure sur métal à Bogota (1988), Luz Severino mêle donc peinture et gravure, en cherchant à donner de l’épaisseur, de la profondeur, laquelle se lit (n’y voyons aucun paradoxe) chaque fois plus dans son œuvre par le biais de la verticalité, soit une épaisseur étirée vers des espoirs transcendantaux. Dans une présentation à l’université des Antilles-Guyane en 2016, Luz Severino nous avait d’ailleurs précisé : « J’aime beaucoup la gravure, car chaque impression te donne une surprise nouvelle qui te permet de découvrir de nouvelles choses et t’envoie vers un autre monde »4. Elle ne cache pas son rêve d’utopie, d’autre dimension permettant un monde meilleur. Cet élan vital est gravé, tracé incessamment sur la matière – toile, fer, bois… – en l’entaillant ou, comme dans sa production plus récente, en la trouant pour y ajouter la surcouche d’un fil, collage-suture d’un autre type privilégiant le lien et où la Relation multidimensionnelle est assurément mise en exergue.

Ces fils sont même des sources de lumière comme dans sa série Para subir al cielo I/Pour monter au ciel. La structuration qui vise à relier bas et haut s’intensifie et complète ainsi la première recherche en sous-couches horizontales. L’espace sévérien gagne ainsi en profondeur, en une progressive émergence des entrelacs mangroviens.

Para subir al cielo I/Pour monter au ciel I, huile sur toile, 2011, 127 cm x 158 cm (Photo Luz Severino)

Para subir al cielo I/Pour monter au ciel I, huile sur toile, 2011, 127 cm x 158 cm
(Photo Luz Severino)

Ces fils sont aussi présents, certes d’une autre façon, dans son exposition Detrás del velo/Derrière le voile (2011), avec une installation formée d’un amas de chaussures aux couleurs vives, entourées de fils, comme autant d’êtres humains à la fois reliés et déliés. Ces chaussures sont réunies et, pour une part, enfermées dans un tronc de plexiglas transparent pour dire la fermeture sociétale et dans le même temps le désir sévérien, toujours…, d’élévation et donc de liberté vers des sorties socio-politiques et économiques plus optimistes.

Zapatos cerrados, installation à l’Habitation Clément lors de l’exposition Detrás del velo (Photo Luz Severino)

Zapatos cerrados, installation à l’Habitation Clément lors de l’exposition Detrás del velo (Photo Luz Severino)

La photo de cette installation sert de couverture au site de Luz Severino : https://severinoluz.com/, consulté le 08 mars 2023.

Arbre de chaussures et îles-bouteilles qu’il convient de vider de leurs éléments viciés habitent dès lors cette période de la recherche esthétique sévérienne. Chaque chaussure et chaque bouteille convoquent les difficiles interrelations mangroviennes et invitent à questionner nos humaines archipélités malades. La matérialité, réelle ou suggérée, du cuir et du verre, aux opacités à reconsidérer, nous tire vers le bas.

Con las botellas colgadas X (Bouteilles pendues X), 2014, huile sur toile, 76 cm x 76 cm (photo Cécile Bertin-Elisabeth)

Con las botellas colgadas X (Bouteilles pendues X), 2014, huile sur toile, 76 cm x 76 cm
(photo Cécile Bertin-Elisabeth)

Note de bas de page 5 :

Luz Severino continue de proposer des expositions aux titres hispaniques tout en vivant dans une île franco-créolophone comme pour mieux faire résonner les divers échos possibles des altérités caribéennes, entre identités et variations.

Or, Luz Severino recherche l’élévation… pour elle comme pour les autres. Elle explique sa poursuite de « la recherche utopique d’un monde meilleur pour tous ». « Le monde heureux n’existe pas, certes, mais il faut tendre vers lui et c’est ce que j’essaye de faire avec mon travail de gravure en superposant réel et imaginaire, pour inviter à mieux percevoir les liens qui nous réunissent de façon si forte dans cette Caraïbe dont je suis issue ». Aussi, pour nous inviter à repenser autrement un vivre-ensemble présent et futur, cette plasticienne dédie une exposition entière au voile et à sa légèreté, même si nos pesanteurs ne sont jamais très loin... Detrás del velo5/Derrière le voile a ainsi été présentée à l’Habitation Clément, à la Martinique en 2011-2012. Nous avons pu y observer des œuvres dont les titres – à l’instar de Detrás del muro/Derrière le mur ou encore Tras la rendija/Derrière la fente/la fissure – répètent à l’envi que quelque chose demeure caché, soit un véritable programme de pensée pour dépasser les apparences, pour nous dépasser nous-mêmes également. Le trouble accompagne ces brumes et ces voiles, à la fois éthérés et alourdis par nos matérialités et notre matérialisme et rend ainsi compte du flouté de nos mémoires, individuelles et collectives.

Detrás del muro I, 2011, huile sur toile, 102 cm x 102 cm (Photo Luz Severino)

Detrás del muro I, 2011, huile sur toile, 102 cm x 102 cm (Photo Luz Severino)

Luz Severino ne conçoit pas en effet l’individu sans le collectif, sans un groupe sociétal uni, relié. Il importe d’avancer ensemble face aux difficultés comme nous y invite l’installation de l’exposition Salir del hoyo/Sortir du trou présentée au Musée d’art moderne de Santo Domingo en 2007.

Installation Salir del hoyo/Sortir du trou, 2007 (Photo Luz Severino)

Installation Salir del hoyo/Sortir du trou, 2007 (Photo Luz Severino)

Note de bas de page 6 :

Voir pour cette œuvre l’article de la critique d’art Matilde do Santos Ferreira, « Le jardin des sculptures – entretiens d’artistes : Luz Severino », Madinin’art, 20 avril 2021, https://www.madinin-art.net/le-jardin-des-sculptures-entretiens-dartistes-luz-severino/, consulté le 30 mars 2022.

Note de bas de page 7 :

Cette œuvre a d’abord été présentée dans une exposition collective à l’Orangerie du Sénat (Parc du Luxembourg), Paris, 2011.

Comme en écho, l’imposante sculpture Avanzamos todos juntos/Nous avançons tous ensemble6 réalisée en 2011 et qui orne désormais les jardins de la Fondation Clément7 (Le François, Martinique) poursuit cette recherche et semble proposer une solution plus positive. Des personnages de fer noir, agrémentés de couleurs vives, s’y donnent la main. On découvre en somme une agglomération de statues en fer de construction, soit le choix d’un matériau rigide pour symboliser une société qui ne cède pas, qui résiste, présentée donc comme aussi solide que le fer, et ce grâce à sa communauté de force.

Note de bas de page 8 :

Interview de Luz Severino réalisée par Cécile Bertin-Elisabeth en avril 2016.

Le fait de se donner la main, rêve d’utopie assumé par Luz Severino – on l’a rappelé plus avant –, vise à transcrire les ouvertures toujours possibles entre les uns et les autres, les reliances ainsi que les rejets nécessaires pour ce faire de lourds préjugés et de fréquents tabous. Parmi ces tabous de nos cultures – tant dans l’espace caribéen que mondial –, Luz Severino dit vouloir dénoncer « le rapport à la non acceptation des différences, ethniques entre autres ». Elle ajoute : « Il nous faut apprendre à accepter l’Autre tel qu’il est »8.

On notera que dans cette sculpture, la stylisation des corps humains dans leur verticalisation, associée à la rondeur des têtes, permet déjà d’envisager le glissement futur de l’art sévérien, en 2020, vers des représentations de ligneux surmontés d’un cercle-canopée, comme strié à l’instar d’un cerveau nervuré.

Note de bas de page 9 :

C’est pourquoi cette pluie de grains de café a été retenue comme bandeau officiel par la revue FLAMME (EHIC, Université de Limoges). À consulter : https://www.unilim.fr/flamme/

L’empathie de Luz Severino, notamment pour les plus défavorisés, matériellement et spirituellement, se retrouve dans la série !Ojalá llueva café! (Pourvu qu’il pleuve du café !/Souhaitons qu’il pleuve du café !), présentée dans une exposition éponyme au Centro Mirador (République Dominicaine) du 10 août au 25 septembre 2016. Y est dénoncée la misère à partir de l’idée de la soif étanchée par une pluie de grains de café multicolores et multiethniques9 qui abreuve des êtres non genrés, représentés seuls ou à plusieurs, les bras et les mains levés pour recevoir cette manne d’espoir.

Esperanza, 102 cm x 102 cm, huile sur toile, in série Ojalá llueva café, 2016 (Photo Luz Severino)

Esperanza, 102 cm x 102 cm, huile sur toile, in série Ojalá llueva café, 2016
(Photo Luz Severino)

Note de bas de page 10 :

« Así pues, el grano de café, sinécdoque de todo germen de vida, participa de la metamorfosis tan anhelada de la sociedad. Cada grano es como cada hombre o cada isla caribeña, tierra rodeada de mar, microcosmos perdido en el macrocosmos y a la vez archipiélago que reúne a todos, en una verticalidad, descendiente y ascendiente, vaivén entre agua y vapor, entre concreto e imaginario, entre dolor y esperanza. El agua limpia, el agua es pureza, el agua es transparencia y permite reflejar e intentar trascender nuestras opacidades».

Précisons que Luz Severino voyait en chaque grain, un être, un Moi, un Toi…, soit le recours à une image qui permet de convoquer l’au-delà de la globale corporéité humaine, de ramener à la cellule vitale première. Ces grains-cellules-gouttes qui tombent du ciel sont dès lors autant d’individualités réunies dans une même pluie vivifiante, reliant haut et bas, comme différents états de conscience. Les jeux de couleurs vives (jaune, orange, rouge, vert et bleu) se mêlent notamment au blanc et au noir des corps suggérés, se superposent, s’accolent, en continu et en discontinu à la fois. C’est pourquoi on avait proposé dans le livret de cette exposition de lire ces grains de café stylisés comme autant de larmes de souffrance et d’espérances, de germes de vie, de graines d’espoir de changement : « En somme, le grain de café, en tant que synecdoque vitale, participe de la métamorphose si attendue de la société. Chaque grain, à l’instar de chaque homme et de chaque femme ou de chaque île de la Caraïbe est à la fois une terre entourée d’eau et un microcosme perdu dans le macrocosme, soit un archipel qui réunit le monde entier, dans une verticalité descendante et ascendante, en un va-et-vient entre eau et vapeur d’eau, entre concret et imaginaire, entre douleur et espérance. L’eau nettoie, l’eau purifie. La transparence de l’eau reflète nos opacités tout autant qu’elle permet de tenter de les dépasser »10.

Note de bas de page 11 :

 https://www.google.com/search?q=ojala+llueva+caf%C3%A9&oq=ojala+llueva+caf%C3%A9&aqs=chrome.0.0i19i355i512j46i19i512j0i19i22i30l8.4269j0j7&sourceid=chrome&ie=UTF-8#fpstate=ive&vld=cid:35c4d530,vid:suQC8d-YkeU

Rendons notre monde plus humain, plus solidaire, en chantant avec Juan Luis Guerra, compatriote de Luz Severino : « Pour que tous les enfants chantent (…) pour que tous entendent ce chant (…) Souhaitons qu’il pleuve du café (…). Il y en a qui ont tout (…). Il y en a qui n’ont rien (…). Qu’il pleuve du café pour tous ! »11.

Ojalá llueva café (détail), 2016 (Photo Luz Severino)

Ojalá llueva café (détail), 2016 (Photo Luz Severino)

Note de bas de page 12 :

Le livret, réalisé par Sophie Ravion D’Ingianni, est consultable à l’adresse suivante : https://fr.calameo.com/read/003222559137fd374d78d

Note de bas de page 13 :

Cf. https://www.fondation-clement.org/en/discover-the-exhibitions/luz-severino-dentro-del-bosque

Note de bas de page 14 :

Environ 250 tubes de près de quatre mètres.

Ces grains de café sont les fruits d’arbres qui vont désormais occuper les recherches de Luz Severino. Ainsi s’ouvre en octobre-novembre 2019 une nouvelle (et troisième) exposition individuelle à l’Habitation Clément que cette plasticienne intitule Dentro del bosque (À l’intérieur de la forêt)12. On y retrouve l’insertion de l’individuel dans le collectif et la même palette de couleurs. L’aspiration ascensionnelle grandit avec des troncs, que l’on peut envisager symboliquement comme des persona-troncs, union mangrovienne entre terre et ciel, tendant vers une utopie commune de bonheur. Luz Severino y construit une installation13, forêt de longs14 et fins troncs – réalisés à partir de tubes galvanisés, recouverts de sisal et blanchis avec du plâtre et entourés de fils multicolores – qu’elle dispose pour inviter à cheminer entre eux pour une expérience multisensorielle.

Note de bas de page 15 :

Son enracinement latino-américain la rend sans doute encore plus sensible à la déforestation en Amérique du sud.

Note de bas de page 16 :

https://fr.calameo.com/read/003222559137fd374d78d, consulté le 23 mars 2021.

Elle clame ainsi son inquiétude pour la planète face aux destructions humaines, s’insurge contre la déforestation15 et toutes les autres agressions environnementales en faisant appel à la responsabilité collective et individuelle. Car ces fils colorés sont autant de blessures, de sutures, de marques humaines sur cette Nature fragilisée. Comme cela est rappelé dans le livret de l’exposition, « pour Luz Severino, l’arbre est la métaphore de la vie en perpétuelle évolution »16. Ces représentations très cinétiques, si marquantes vu la taille imposante de la plupart des tableaux alors présentés, retiennent assurément l’attention.

Déjame crecer/Laisse-moi grandir. Détail du travail de surfilage des toiles de la série Dentro del bosque (Photo Luz Severino)

Déjame crecer/Laisse-moi grandir. Détail du travail de surfilage des toiles de la série Dentro del bosque (Photo Luz Severino)

Note de bas de page 17 :

Se reporter à l’analyse proposée dans AICA Caraïbe du sud, 18 avril 2020, https://aica-sc.net/2020/04/18/luz-severino-primavera-de-la-serie-los-quatro-estaciones/

Dans cette exposition, la série « Les quatre saisons »17 – qui s’inscrit certes par sa thématique dans une tradition picturale occidentale séculaire – si imposante par ses dimensions, présente un très original travail de jeux de couleurs et de couture-surfilure des fils de nos vies. Ces fils établissent un lien fort dans et entre toutes les œuvres présentées à la Fondation Clément. Dans cette série, Luz Severino ajoute des jeux de carrés qui tout en renforçant l’idée de construction verticale rappellent certains choix de construction de ses productions antérieures.

Primavera/Printemps (Les quatre saisons), détail, 2019, 155 cm x 155 cm(Photo Luz Severino)

Primavera/Printemps (Les quatre saisons), détail, 2019, 155 cm x 155 cm
(Photo Luz Severino)

Les suggestions, floutages et autres rendus d’arbres qui renforcent cette prédominance axiale soulignent dans le même temps les interrelations entre règnes et éléments (eau, feu, terre et air). Les techniques s’entremêlent, en superpositions, en stratifications, en recouvrements, entre opacité et transparence, pour dire nos difficultés et nos espérances humaines et identitaires.

Édouard Glissant avait affirmé avec justesse : 

Note de bas de page 18 :

Édouard Glissant, Mahogany, Paris, Éd. du Seuil, 1987, p. 13. Il est possible d’écouter Glissant parler de cet ouvrage : https://www.youtube.com/watch?v=HJ1y8G-xDDM

Un arbre est tout un pays, et si nous demandons quel est ce pays, aussitôt nous plongeons à l’obscur indéracinable du temps, que nous peinons à débroussailler, nous blessant aux branches, gardant sur nos jambes et nos bras des cicatrices ineffaçables18

Autres versions

Pour citer ce document

Bertin-Elisabeth, C. (2023). 1- Une artiste dominicaine à pied d’œuvre qui grave sur le mAR(T)BRE des matières (test). Dans L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE. Université de Limoges. https://doi.org/10.25965/ebooks.329

Bertin-Elisabeth, Cécile. « 1- Une artiste dominicaine à pied d’œuvre qui grave sur le mAR(T)BRE des matières (test) ». L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE. Limoges : Université de Limoges, 2023. Web. https://doi.org/10.25965/ebooks.329

Bertin-Elisabeth Cécile, « 1- Une artiste dominicaine à pied d’œuvre qui grave sur le mAR(T)BRE des matières (test) » dans L’art mangrove caribéen : DLO*PIE BWA*EN-VILLE, Limoges, Université de Limoges, 2023, p. 76-85

Auteur

Cécile Bertin-Elisabeth
Agrégée d’espagnol et professeure des universités à Limoges (EHIC) où elle a co-créé la revue FLAMME, Cécile BERTIN-ELISABETH a œuvré pendant plus d’une vingtaine d’années au sein de l’université des Antilles(-Guyane) au développement de la recherche entre mondes américano-caraïbes et Europe, à la reconnaissance de l’apport de la pensée d’Édouard Glissant et à son inscription dans les enseignements universitaires ainsi qu’au développement de nouvelles formations comme le Master Arts caribéens, la licence d’Art et le Master Études culturelles. Spécialiste de la représentation des Noir·e·s et des picaro·a·s et des questions de marginalisation et de transferts culturels, elle a écrit et dirigé différents ouvrages sur le patrimoine artistique, historique et littéraire de la Martinique et de la Caraïbe comme Le grand livre de ma commune mon histoire, vol. I : Le sud de la Martinique, Orphie-Canopé Éditions, 2017, avec Léo ELISABETH ;  Histoire et mémoires de la traite négrière, de l’esclavage et de leurs abolitions en Normandie – Libres de couleur, n° 8, Hommage à Léo ELISABETH, Presses Universitaires de Rouen et du Havre, février 2019, avec Érick NOËL ;  Zobel’ ami – Lettres de Joseph Zobel, Éditions Ibis Rouge, 2020 ; L’Atlantique, machine à rêves ou cauchemar sans trêve ?, La Crèche, Presses Universitaires de Nouvelle Aquitaine, La Geste, 2021, avec Érick Noël ; Méditerranée-Caraïbe. Deux archipélités de pensées ?, Garnier, 2022, avec Franck COLLIN et  L’œuvre de Raphaël Confiant avant et après L’Éloge de la créolité, Scitep Éditions, 2023, avec Patricia CONFLON et Corinne MENCÉ-CASTER.
EHIC – Université de Limoges
cecile.bertin@unilim.fr
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