ORATORIO DE HAENDEL MIS EN ESPACE

Dimanche 9 Novembre 2025 à 15h    Tarif étudiant 10 euros
Grand théâtre

Le Messie Les Fils de lumière
Crafting the concert

Oratorio pour chœur, solistes et orchestre de Georg Friedrich Haendel (1741)

Version de Wolfgang Amadeus Mozart(1788)

Livret de Charles Jennensadapté en allemand par Christoph Daniel Ebeling et Friedrich Gottlieb Klopstock

Lodie Kardouss, conception, installation scénographique, costumes, lumières et mise en scène

Nicolas André, direction musicale

Elisabeth Brusselle, cheffe de chant

Arlinda Roux Majollari, cheffe de chœur

Ludovic Pannetier, création et réalisation lumières

Jean Baptiste Pacucci, assistant à la recherche visuelle

Louise Bourgeat, soprano

Juliette Gauthier, mezzo

Éric Carey, ténor

Julien Ségol, basse

Orchestre Symphonique de l’Opéra de Limoges Nouvelle-Aquitaine
Chœur de l’Opéra de Limoges

Remerciements :
Antoine Albertini
Léon Blanchet, maître verrier

Nouvelle production de l’Opéra de Limoges en partenariat avec Clermont Auvergne Opéra.

Le Concours international de Chant de Clermont Auvergne Opéra.

Pour sa 28e édition en 2025, ont été auditionnés 107 candidats de 24 nationalités. 35 solistes ont été retenus par le Jury pour les demi-finales, et 17 solistes pour la finale du 12 avril 2025.

3 Lauréats du Concours chantent Le Messie :

Louise BOURGEAT – Soprano – 28 ans – France

Juliette GAUTHIER – Mezzo – 25 ans – France

Éric CAREY – Ténor – 30 ans – États-Unis

À PROPOS

Le Messie offre la gageure de parler du Christ en l’évoquant relativement peu. L’œuvre questionne sur l’individu qui pourrait sauver le monde, un événement advenu pour les uns, en attente pour les autres.

Haendel et son librettiste Charles Jennens ont choisi des pages de l’Ancien et du Nouveau Testament pour architecturer leur fresque en trois parties. La première chante la préfiguration et la nativité ; la deuxième la passion et la mort ; la dernière, plus brève, loue la résurrection et proclame la foi en la vie éternelle.

GENÈSE DE L’OEUVRE

Le Messie est d’abord l’affirmation d’une résurrection, celle d’un homme. Haendel, surmené de travail, s’était écroulé quatre ans auparavant, victime d’une sévère attaque. Ce foudroiement venait interrompre une carrière époustouflante d’énergie. Durant trois décennies, l’importateur de l’opéra italien à Londres s’était trouvé au cœur des tourbillons de la politique.

Devenu un bourgeois corpulent, il récupère toutes ses capacités après une cure intensive dans les vapeurs soufrées des bains d’Aix-la- Chapelle. Revenu à Londres, il compose de manière très prolifique Six concertos pour orgue, des Sonates pour violon, l’opéra Imeneo et Deidamia

1741 voit l’écriture d’un Messie sorti d’un seul jet comme en témoigne la partition conservée à la British Library.

 HAENDEL ET SON ORATORIO FÉTICHE

Le Messie marque pour Haendel le début d’une nouvelle carrière vouée à l’oratorio, un genre communautaire avec ses chœurs, et dont les histoires, traitées comme des sermons en musique, sont davantage lisibles pour un nouveau public de commerçants juifs et protestants. On s’identifie sans peine aux attachantes Teodora et Susanna, on adhère aux saintes révoltes de Joshua et Judas Maccabeus.

De tous, le généreux Messie va rester le plus cher au compositeur. À partir de 1750, il en destinera l’audition aux seuls concerts de charité. Devenu aveugle, il restera fidèle à sa volonté, réservant le monopole de cette œuvre à l’institution de l’Hospice des Enfants Assistés, le Foundling Hospital.

Huit jours avant de décéder il dirigeait encore son oratorio préféré.

LA TOUCHE MOZARTIENNE

La musique d’Haendel sera, après sa mort, exportée par des amateurs éclairés, tel le baron Gottfried van Swieten, personnalité essentielle de la vie artistique viennoise, en charge de la bibliothèque de la Cour. Ce mécène passionné de musique se procure de nombreuses partitions, et fonde en 1786 l’Associierten Cavaliere, une académie composée de membres de la noblesse viennoise se consacrant à l’interprétation d’œuvres chorales de maîtres anciens, et nomme Mozart directeur musical de l’association.

Celui-ci a accès aux trésors de la bibliothèque impériale. C’est ainsi que Mozart va revisiter quatre œuvres de Haendel, dont Le Messie. L’oratorio, déjà considéré comme de la musique ancienne, est restauré selon le goût du jour. Les paroles du Messie sont transcrites en allemand et l’orchestre devient celui du classicisme viennois, avec ses pupitres de bois et de cuivres particulièrement étoffés.

Mozart produit une version aux couleurs nouvelles. Il la pourvoie de clarinettes, de flûtes, il renforce les bassons et les cors ; cet ensemble remplace l’orgue haendélien qui, originellement, soutenait un sobre orchestre de cordes, de hautbois, bassons, cuivres et timbales. Mozart souligne les angles et adoucit les transitions. Dans cet exercice d’admiration, Mozart s’est nourri d’Haendel ; Le Messie incarne le triomphe pérenne des forces de l’esprit sur la mort et l’oubli.

CRAFTING THE CONCERT

Le Messie est un oratorio profondément abstrait dans le sens où il propose une approche spirituelle plutôt qu’une histoire représentée. La mise en scène cherche à révéler l’essence du livret et de la musique à travers une approche symbolique, tout en préservant l’abstraction nécessaire à la projection du spectateur.

Lodie Kardouss imagine un dispositif de fils tendus, qui, loin d’être de simples éléments plastiques, symbolisent à la fois des chemins, des tensions et des vecteurs d’union entre l’humain et le spirituel. Sur le modèle de l’artisanat, le crafting qui définit la démarche de la conceptrice de l’installation scénographique consiste à façonner, à modeler son travail afin de produire quelque chose d’unique.

Les créations de la plasticienne et metteuse en scène favorisent la porosité entre disciplines, les croisant et recomposant pour offrir une expérience à la fois novatrice et transformatrice.

Être à la frontière de tout, musique, sens des paroles, univers esthétique : une richesse et un défi ! L’installation plastique de Lodie Kardouss se déploie au rythme de l’action scénique. L’acte de tendre les fils en présence du public incarne l’effort humain inhérent à toute création.

Tout comme le récit de la rédemption, le tableau scénique n’apparaît pas d’emblée, mais se construit peu à peu, dans un processus de révélation continue. L’espace scénique, par le biais d’éléments universels tels que la lumière, les ombres et les formes géométriques, invite chaque spectateur à entreprendre une quête intérieure, un voyage initiatique guidé par la musique et le chant.

Ce travail de confection vise à générer de nouvelles images, enrichissant l’expérience visuelle et amplifiant la dimension spirituelle de l’œuvre.

« Ma démarche visuelle s’inscrit en complément du livret écrit par Charles Jennens, qui puise son inspiration dans l’Ancien et le Nouveau Testament. L’œuvre est ainsi ancrée dans la tradition chrétienne, et bien que le livret ne retrace pas l’intégralité de la vie de Jésus, il se structure en trois parties essentielles.

Mon approche cherche à dialoguer avec cette architecture narrative à travers la scénographie, la mise en scène, les lumières et les costumes, afin de nourrir l’expérience spirituelle et émotionnelle du spectateur. » Lodie Kardouss

 + d’infos 

 

 

88 rue du Pont Saint Martial
87000 Limoges
Tél. +33 (5) 05 55 14 92 53
université ouverte 
source de réussites