Nuit de la Recherche 2025

La phonétique, qui étudie les sons que l’on utilise pour communiquer, touche à plein de domaines. Aujourd’hui nous parlerons du rôle de la psycholinguistique, nous présenterons comment la phonétique peut être accessible aux non-voyants et comment les jeunes apprenants de l’anglais peuvent acquérir des voyelles inconnues grâces aux contes. Le public sera invité à écouter des sons, taper du braille sur des machines à embosser et à écouter un bref conte pour apprendre les voyelles de l’anglais. 

Conférencière : Maelle Amand est agrégée d’anglais et maîtresse de conférences en phonétique anglaise. Son travail de recherche porte sur le rapport entre la société et les langues ainsi que sur l’acquisition de la prononciation des langues.

Figure légendaire des années 1960 aux États-Unis, le nom de Jimi Hendrix convoque tout un imaginaire souvent axé autour de représentations cinématographiques (Forrest Gump, Easy Rider, In the Name of the Father, Woodstock également, etc.) ou bien encore d’images (les photos de Gered Mankowitz ou encore de Linda Eastman par exemple). Mais sa jeunesse à Seattle et ses débuts sur le Chitlin Circuit, le réseau de salles de concert pour les Noirs qui apparaît pendant la période de la ségrégation aux États-Unis, sont généralement moins connus du grand public. 

C’est sur cette période de sa vie que Simon Hierle vous propose de revenir, dans le noir et en musique, afin de mieux comprendre un artiste qui a durablement marqué la mémoire collective.

Conférencier : 
Simon Hierle est enseignant au département d’anglais de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Limoges depuis 2017 et termine une thèse portant sur Jimi Hendrix. Il est également musicien et joue notamment au sein du groupe limougeaud Everest Maria. 

Quels peuvent être les liens entre sens et droit de l’environnement ? Le droit, abstrait et froid, apparait aux antipodes de l’expérience sensorielle. Pourtant, face aux crises climatiques et environnementales auxquelles nous faisons face, la mobilisation des sens, que ce soit des décideurs ou des citoyens, peut constituer un moyen de renforcer l’effectivité des normes environnementales. Expérimentons!

Conférencière : Emilie Chevalier est Maitre de conférences en droit public à l’Université de Limoges, et chercheuse en droit européen de l’environnement et droit animalier. 

De nos jours, la résistance bactérienne est devenue un vrai enjeu de société, avec des impacts sur la santé, la biodiversité et l’économie. Avec plusieurs milliers de morts par an dûs à la résistance aux antibiotiques, l’Europe a lancé un projet visant à trouver des traitements alternatifs. C’est ainsi que nous avons cherché à mettre au point un traitement basé sur la photothérapie dynamique antibactérienne, capable de tuer les bactéries avec un « photosensibilisateur » en présence de lumière et d’oxygène.

Conférencier : Yann Berbiguier est Doctorant en chimie des substances naturelles. Il mène des recherches en chimie verte appliquée à la santé, avec l’espoir de contribuer un jour à l’amélioration du quotidien de chacun.

Qu’est-ce que la méditation ? Comment ça marche ? Quels sont ses effets prouvés sur la santé et sur l’éthique ?

Originaire de traditions spirituelles ou religieuses, la méditation a été laïcisée dans les années 1970 et est aujourd’hui très populaire : elle est enseignée dans les écoles, les prisons, les hôpitaux, les entreprises, etc. pour différentes finalités. Elle est l’objet de centaines de milliers d’études scientifiques. Que nous disent ces études ? Peut-on attendre que la méditation nous aide à devenir plus responsables ? Si oui, comment et pourquoi ? Après un panorama de l’état des connaissances scientifiques sur ce thème, Hélène Hagège nous présentera ses travaux en cours : les hypothèses qu’elle cherche à tester dans ce domaine et les méthodes qu’elle utilise pour ce faire.

Conférencière : Normalienne, agrégée et docteure en biologie moléculaire, Hélène Hagège est professeure des universités en sciences de l’éducation et de la formation.

Découvrir ce que cache précieusement la matière vivante au plus profond d’elle-même occupe de nombreux chercheurs. Les méthodes de microscopie sont utilisées dans de nombreux domaines, chacun ayant ses spécificités, son vocabulaire, ses besoins et méthodes propres. Le son ou le bruit que produisent ces instruments en fonctionnement, parfois complexes, est parfois caractéristique et traduit des étapes expérimentales clés durant le processus d’imagerie. Ces bruits seront présentés et discutés dans le noir.

Conférencière : Claire Lefort est Chargée de recherche CNRS à l’Institut XLIM. Elle travaille sur de nouvelles stratégies photoniques avancées pour des applications à l’imagerie biologique.

Mes recherches explorent comment le cerveau contrôle les muscles du dos à la fois pour maintenir notre posture, mais aussi comment ces derniers peuvent s’activer volontairement. J’utilise des techniques avancées comme la stimulation magnétique transcrânienne (TMS) qui consiste en l’induction d’un léger et bref courant électrique dans le cerveau et l’électromyographie (EMG) qui consiste en la mesure de l’activité électrique des muscles. La combinaison de TMS et EMG me permet d’étudier les circuits neuronaux qui commandent les muscles. Par exemple, j’ai montré que différentes directions de courant électrique appliqué dans le cerveau influence l’activation des neurones, révélant des mécanismes distincts impliqués dans le contrôle moteur des muscles lombaires. Ces travaux aident à mieux comprendre les troubles de contrôle moteur que l’on peut observer chez des patients présentant des douleurs lombaires ou des séquelles d’un AVC. Mon objectif est de développer des méthodes de rééducation plus efficaces, en adaptant les protocoles de stimulation pour cibler les circuits neuronaux spécifiques. En combinant neurosciences et réadaptation, je cherche à améliorer la prise en charge des patients souffrant de troubles moteurs.

Bio
Originaire d’Alpes-de-Haute-Provence, j’ai commencé mes études en STAPS à Montpellier avant de me spécialiser en bio-ingénierie à Marseille. Passionné par les neurosciences, j’ai poursuivi un doctorat à l’Université Laval (Québec), où j’ai étudié le contrôle moteur des muscles du dos. Après ma thèse, j’ai effectué un postdoctorat à l’Université de Brescia (Italie), travaillant sur la plasticité neuromusculaire. Aujourd’hui, je suis enseignant-chercheur à l’Université de Limoges, rattaché à l’ILFOMER, où j’enseigne les neurosciences. Mon parcours allie recherche fondamentale et applications cliniques, avec pour objectif d’améliorer les thérapies pour les patients atteints de troubles moteurs.

Thomas Fromenteze est Maître de Conférences, chercheur à l’institut XLIM et membre de l’Institut Universitaire de France.

Ses travaux de recherche portent sur le développement de nouvelles générations de systèmes d’imagerie qui servent notamment à détecter la présence d’objets dangereux ou illicites enfouis sous les vêtements. Ces systèmes trouvent aussi des applications dans le domaine médical, notamment dans la détection précoce du cancer du sein ou dans la détection épanchements de sang dans le cerveau. 

Dans le cadre d’un projet ANR jeune chercheur, il propose une méthode de génération procédurale inspirée de la morphogenèse pour faciliter/automatiser l’ingénierie des composants électromagnétiques (guides d’onde, antennes, filtres, matériaux …).

Camille Scherrer, est doctorante en biologie cellulaire, au laboratoire NeurIT. Elle travaille sur la maladie de Charcot-Marie-Tooth, une maladie rare du système nerveux périphérique, mais néanmoins assez fréquente, avec 1 individu affecté sur 2,500. Cette maladie atteint les cellules en charge de transmettre l’influx nerveux vers les muscles, à savoir les neurones moteurs, ainsi que les cellules de Schwann, qui protègent ces nerfs. Cette maladie est causée par des mutations dans des gènes, et plus de 100 gènes différents causant la CMT ont été identifiés. Cela rend l’étude de cette maladie complexe, et il n’existe à ce jour pas de traitement approuvé.

Pour comprendre les effets de ces mutations, les chercheurs utilisent des modèles en laboratoire, c’est-à-dire des cellules nerveuses cultivées en boîte car il est impossible de prélever directement ces cellules chez un patient. Heureusement, à partir de cellules de peau de patient, il est possible d’obtenir des cellules dites iPS (induced Pluripotent Stem cells), capables de se transformer par la suite en n’importe quel type de cellules comme des neurones moteurs, des cellules de Schwann et des cellules musculaires portant les mutations à étudier.

Etudier ces cellules séparément nous apprend déjà beaucoup sur la maladie. Mais en combinant des neurones et des cellules de Schwann, nous avons réussi à créer, comme seulement quelques laboratoires dans le monde, une culture mixte complexe, avec des cellules capables d’interagir entre elles : les cellules de Schwann entourent les prolongements des neurones (axones), pour former une gaine de myéline, essentielle à la bonne transmission du signal nerveux. Lorsque ces cellules de Schwann portent une mutation liée à la CMT, ces interactions sont altérées, et la formation de la gaine de myéline ne se fait plus correctement.

La suite du projet implique d’intégrer les cellules musculaires à ce modèle mixte, pour reconstruire un réseau complet, le plus proche possible de ce qui se passe dans le corps. Pour cela, il nous faut un support de culture adapté, appelé chambre microfluidique, en cours de développement avec le laboratoire XLIM de Limoges grâce à une impression 3D.

Enfin, ces modèles complexes constituent une plateforme précieuse pour évaluer l’efficacité de potentiels médicaments. Après avoir évaluer la capacité d’extraits de lichens, des organismes composites issus d’une symbiose entre un champignon et une algue, à limiter les effets délétères des mutations responsables de la maladie, les extraits les plus prometteurs seront testés sur nos systèmes plus élaborés, détaillés précédemment.

Elsa Thune, Maitresse de Conférences – HDR, à l’ENSIL-ENSCI dans le département Céramique industrielle, effectue ses recherches au sein de l’Institut de Recherche sur les Céramiques dans l’axe « organisation structurale multiéchelle des matériaux ». Elle élabore et caractérise des matériaux céramiques nanostructurés en vue de prédire leurs propriétés.

Innovation organisationnelle comme facteur d’amélioration de l’attractivité des métiers de l’accompagnement à l’échelle d’une collectivité territoriale.

Projet de recherche – contrat Doctoral CIFRE à l’Université de Limoges, laboratoire le CREOP, en partenariat avec le Conseil départemental des Landes 

Actuellement, et encore plus de la crise de la COVID-19, nous entendons beaucoup parler des problèmes à l’hôpital, des manques de professionnels dans les structures sociales et médico-social et les difficultés de recrutement pour trouver du personnel. Les gens ne veulent plus travailler dans ce domaine. Mon travail consiste à comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là, et comment nous pourrions redonner envie aux professionnels qui veulent quitter ce domaine, et aux jeunes qui hésitent à s’orienter dans ces métiers. Mon travail consiste à réfléchir avec les acteurs landais comment nous pourrions rendre le travail plus sain et plus attractif dans ce domaine tellement important qu’est notre système de santé. Pour cela, je suis allée sur le terrain pour échanger et observer la réalité du quotidien et comprendre les enjeux de l’écosystème médico-social. Et la situation est plus complexe que nous pouvons imaginer. 

Hélène Hagège est professeure des universités en sciences de l’éducation et de la formation.

Ses recherches portent sur l’éducation à la responsabilité par la méditation et donc sur le développement de l’éthique, de la responsabilité et des compétences douces (« soft skills ») chez les jeunes adultes, en particulier dans le contexte de l’éducation supérieure. Elle explore comment la méditation, associée à une approche explicite de l’éthique, peut favoriser la créativité, la conscience de soi et la capacité à assumer ses responsabilités. Ses études montrent que la combinaison de la méditation et d’un enseignement éthique (programme MBER : Meditation-Based Ethics of Responsibility que j’ai créé) a un impact important sur le sens de la responsabilité et la créativité verbale des étudiants, a priori plus qu’une simple pratique de pleine conscience sans contenu éthique explicite.

Elle y met en lumière l’importance de l’intention éthique dans la pratique de la méditation : si celle-ci est réalisée uniquement pour le bien-être personnel, je suppose que ses effets sur l’éthique et le bien-être restent limités. En revanche, lorsque la méditation est guidée par une intention éthique et une motivation à sortir de la dualité « moi/autre », elle favoriserait un développement plus profond et durable, notamment chez les personnes qui en ont le plus besoin. Ce sont les hypothèses que je cherche actuellement à tester.

Les travaux existant révèlent en effet que la pleine conscience « classique » (sans éthique explicite) peut parfois amplifier les tendances initiales des participants : elle renforce l’éthique chez ceux qui en sont déjà dotés, mais peut au contraire la diminuer chez ceux qui en manquent au départ.

En bilan, elle propose une approche, qui s’appuie sur la complexité de la pensée et la flexibilité cognitive, ouvre des perspectives innovantes pour l’éducation, la formation des enseignants et la recherche en sciences de l’éducation. Elle invite à repenser la manière dont on forme les étudiants à l’éthique et à la responsabilité, en intégrant des pratiques méditatives variées et un enseignement éthique explicite, adapté aux besoins de chacun.

Je suis ingénieure au laboratoire HAVAE depuis 1 an.

J’ai été recrutée pour travailler sur un projet européen qui étudie la faisabilité de l’utilisation d’une technologie de rééducation basée sur des jeux en réalité augmentée et virtuelle (appelée RGS) pour une rééducation à domicile des patients post-AVC. Cette étude est actuellement en cours.

Parallèlement je travaille sur 3 autres projets de recherche.

Les deux premiers ont globalement le même objectif, valoriser scientifiquement l’efficacité des interventions de réadaptation sur la qualité de vie et la santé physique des patients de deux dispositifs. Le premier est l’équipe mobile HEMIPASS du CHU qui travaille avec des patients post-AVC. Le deuxième est la passerelle proposée par le Limousin Sport Santé qui travaille avec des patients souffrant de maladies chroniques et cancers notamment.