Collaboration CRIBL – UMR LIENSs La Rochelle | Effet du fucoïdan sur le lymphome : une piste à suivre

Le virus d’Epstein-Barr (EBV) infecte 95 % de la population mondiale et persiste de manière latente dans l’organisme. Il immortalise les cellules B et est associé aux lymphomes. Les lignées de cellules lymphoblastoïdes (LCL, cellules B de latence EBV III) inhibent la réponse des cellules T anti-tumorales suite à la surexpression de PD-L1 (point de contrôle immunitaire programmed death-ligand 1). De nombreuses cellules cancéreuses, y compris certains DLBCL (lymphomes diffus à grandes cellules B), surexpriment également PD-L1.

Les immunothérapies sont basées sur l’inhibition des interactions PD-L1/PD-1 mais présentent certaines toxicités dose-dépendantes.
Nous souhaitons trouver de nouvelles stratégies pour améliorer leur efficacité en diminuant l’expression de PD-L1.

Le fucoïdan, un polysaccharide extrait d’algues brunes, présente des activités immunomodulatrices et anti-tumorales en fonction de son degré de polymérisation, mais les données sont rares sur les cellules de lymphome ou les points de contrôle immunitaire.

Des cellules LCLs et DLBCLs ont été traitées avec du fucoidan natif (Fucus vesiculosus) ou des formules originales de fucoidan de très faible poids moléculaire (vLMW-F).

Nous avons observé une diminution de la prolifération cellulaire et une augmentation de l’induction de l’apoptose avec du vLMW-F et aucune toxicité sur les cellules B et T normales.
Nous avons mis en évidence une diminution de l’expression transcriptionnelle et de l’expression de surface de PD-L1, encore plus efficace pour le vLMW que pour le fucoïdan natif. Ceci peut être expliqué par une altération du réseau d’actine, suggérant une moindre fusion des vésicules sécrétoires transportant PD-L1 avec la membrane plasmique.

Nous proposons le fucoïdan de faible poids moléculaire comme adjuvants potentiels à l’immunothérapie en raison de leurs effets anti-prolifératifs et pro-apoptotiques et de leur capacité à diminuer l’expression membranaire de PD-L1.

 

Lien vers l’article : Marine Drugs