Workshop : Les territoires de la mémoire


Argumentaire

L’ambition de ce programme de recherche est de procéder à une étude des traces des conflits dans l’espace territorial de différents Etats ou parties d’Etats touchés à un moment ou à un autre par la guerre, des massacres, des exactions.

Sont pris en considération les grands conflits des XXe et XXIe siècles ainsi que les guerres coloniales et les massacres intra-étatiques.

Le projet se décline en trois axes :

Axe 1 : Les marqueurs de la mémoire

Ces marqueurs constituent des instruments de pédagogie mémorielle des conflits mais jouent aussi un rôle identitaire essentiel tant à l’échelle nationale que d’une ou plusieurs communautés, renforçant la cohésion nationale ou, à l’inverse, contribuant à la pérénisation de conflits de mémoire.

Il s’agit de dresser pour un territoire donné une typologie des marqueurs mémoriels :

– monuments commémoratifs

– statuaire hagiographique ou non

– plaques de rue ou de bâti spécifique

– stèles

– tombes, tombeaux, ossuaires, cimetières

– ruines

ex-voto, vitraux, art religieux

– patrimoine militaire (vestiges de guerre, constructions militaires ad hoc, sites de combat)

– musées anciens et récents

– mémoriaux et historiaux, centres d’évocation et d’interprétation

– parcours de mémoire et jardins de mémoire

– maisons d’illustres

Axe 2 : Les acteurs de l’inscription mémorielle des conflits dans les territoires

Cet axe fera apparaître la variété des acteurs et la somme des enjeux identitaires en matière de patrimonialisation d’une « mémoire émotionnelle ». On ne se limitera pas à l’action des Etats en tant que garants et gardiens d’une mémoire collective, on insistera sur les acteurs nombreux et peu connus à caractère associatif, religieux, communautaire, dont les motivations sont extrêmement variées et parfois contradictoires.

Axe 3 : Paysages de mémoire et identifiant territorial

Les traces mémorielles jouent un rôle essentiel dans les constructions identitaires de groupes mais aussi d’espaces locaux, nationaux, voire internationaux. Elles contribuent à renforcer une unité, ou, à l’inverse, à affirmer des différences et des oppositions. La structuration d’un espace par la mémoire des conflits n’a jamais été véritablement mesurée tant en ce qui concerne la manière dont ceux qui vivent sur ces territoires en intègrent ou non la dimension spécifique – question de l’entretien et de l’aménagement des sites – qu’en ce qui se rapporte à la place de ces lieux épars dans un ensemble de plus en plus internationnalisé de la mémoire (question du tourisme de mémoire).

Méthodologie

Etudes de cas ou synthèse à l’échelle territoriale : village, ville, région, pays, …

Comparaisons internationales souhaitées.

Les comunications seront accompagnées d’un dossier photographique à même d’enrichir la database de l’Institut International de Recherche sur la Conflictualité (IiRCO).

Modalité de soumission

Les communications retenues feront l’objet d’une publication

Les auteurs s’engagent à réserver à l’IiRCO l’exclusivité de l’article et à autoriser sa publication en ligne. En cas de plagiat, les auteurs seront tenus pour seuls responsables.

Contact :

Pascal Plas, Directeur de la Chaire d’excellence Gestion du conflit et de l’après-conflit :