Migration et création

L’apartheid des arts apatrides ?

Migration et création – L’apartheid des arts apatrides ?

Université de Limoges, Faculté des Lettres et des Sciences Humaines – 4 avril 2019

Une journée d’étude organisée par le laboratoire EHIC (Espaces Humains et Interactions Culturelles, EA 1087).

Comment l’art exilique fait rimer migration avec création ?

À l’intensification des migrations en Europe, déjà attestée et prévue pour durer, répond une production artistique dont la désignation n’est pas évidente. Pendant que les autochtones guerroient pour asseoir une langue standardisée, les exilés, qui ont bien souvent « besoin d’une carte, ou d’un GPS, mais pas d’un livre » (Nous : 2018), cherchent pourtant la grammaire de leur subsistance, une manière de se dire en migration et, délivrés de la précision normée de leur expression, ils découvrent de nouvelles formes. Certains artistes portent volontairement leur parole dans les lointains, comme JR exposant sur les immeubles du monde les visages de migrants. Ceux qui n’ont pas le choix se déplacent sous diverses contraintes, réfugiés économiques, politiques, climatiques ou sanitaires, et la fonction de l’artiste, exilé ou représentant un exil qui ne se dit pas directement, éclaire le réel, le rend proche et en fait une réalité pour la conscience (Nous : 2018). De ces arts exiliques, certains s’embarrassant moins que d’autres de conventions langagières, risquent peut-être moins, dans la translation, les déperditions de sens et d’intensité. Qu’elle soit choisie ou subie, la migration engendre des émotions que l’exilé peut traduire sous une forme artistique : joie, surprise, mal-être, colère, désespoir. Le papier, le son ou la matière deviennent une forme d’exutoire, de déversoir des souffrances migratoires. Il est temps pour le public de l’exilé d’accéder à ces regards singuliers, à des visions qui modèlent l’horizon d’attente et donc la pertinence, la pérennité et l’intégration de l’œuvre dans le monde des arts. La mise en lumière de ces voix, par exemple en proposant un dictionnaire des auteurs francophones (Chaulet-Achour : 2010), assure d’éviter l’oubli d’exilés faisant briller la diversité de la langue française.

Axes prioritaires :

  • Les représentations artistiques du migrant
  • La langue et la référence dans l’exil
  • L’exil comme contrainte créative
  • Les différentes modalités de l’artiste migrant
  • Intégration des artistes exilés.

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Date limite d’envoi des propositions de communication : 4 mars 2019