Thèse soutenue de Ibinga Euloge

Epilepsie de l’enfant au Gabon : Aspects socioculturels et thérapeutiques

L’épilepsie survient à tout âge, mais les causes, l’expression clinique, les complications et le retentissement social, sont fonction de l’âge des sujets. En Afrique subsaharienne, les données épidémiologiques, les données portant sur la scolarisation et le retentissement de l’épilepsie de l’enfant sont peu accessibles. Afin d’évaluer les aspects socioculturels et thérapeutiques de l’épilepsie de l’enfant au Gabon, nous avons réalisé une revue de la littérature sur l’épilepsie de l’enfant en Afrique subsaharienne et deux enquêtes transversales, l’une sur les connaissances, attitudes et pratiques et les représentations socioculturelles de l’épilepsie de l’enfant auprès des enseignants et des personnels de santé, l’autre sur la qualité de vie des enfants souffrant d’épilepsie et de leurs parents. En Afrique subsaharienne, les données sur l’épilepsie de l’enfant sont diluées dans les études étendues à la population entière. La prévalence de l’épilepsie de l’enfant varie de 2 à 297 ‰ et son incidence de 17 à 930 / 100 000 personnes-années. Les facteurs périnataux, les crises fébriles et les facteurs infectieux sont les plus décrits alors que les facteurs génétiques demeurent peu étudiés. La prise en charge de l’enfant reste limitée à cause de l’insuffisance des ressources humaines, des moyens diagnostics et de l’accès aux traitements antiépileptiques mais aussi à cause de la persistance des préjugés et des croyances négatives sur l’épilepsie communément retrouvées parmi les enseignants, les enfants en âge scolaire et dans la population. Les enfants épileptiques sont une source d’angoisse, de perturbations socioprofessionnelles et scolaires pour leurs parents et de leur fratrie. Les enquêtes ont retrouvé un niveau de connaissance bas, une persistance de croyances négatives, notamment celles qui considèrent l’épilepsie comme une affection contagieuse ou transmissible, une maladie psychiatrique ou un retard mental ou encore une maladie surnaturelle. Ces considérations rencontrées indifféremment en milieu urbain ou rural semblent tenir leur explication dans la conception culturelle de l’épilepsie qui renvoie cette maladie à une cause extérieure ; un animal ou un mauvais esprit. En milieu rural, les enfants n’ont généralement pas d’avis médical, mais la scolarisation reste supérieure à 50 % indépendamment de leur milieu de vie. La non-scolarisation est liée aux comorbidités, à l’attitude réfractaire des parents et de certains chefs d’établissements scolaires. L’anxiété, les troubles du comportement, les troubles cognitifs et les troubles de la sociabilité restent élevés. La qualité de vie des parents de l’enfant épileptique est altérée. Ce travail sera étendu à d’autres localités du Gabon pour inclure plus d’enfants épileptiques et mettre en place une cohorte. Cette cohorte pourra servir à l’évaluation de la fraction attribuable des infections (notamment celle du paludisme grave) dans la survenue de l’épilepsie ; l’évaluation du stigma chez l’enfant épileptique et leurs parents et à la mise en place de programmes d’éducation thérapeutique et de promotion de la santé auprès des familles, des enseignants et des personnels de santé.

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Mots clés : Epilepsie, Enfant, Enquête CAP, Gabon, Qualité de vie, Épilepsie – Chez l’enfant – Aspect social – Gabon, Épilepsie – Chez l’enfant – Thérapeutique – Gabon

Thèse soutenue en 2015

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Ibinga Euloge

PhD

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Sous la direction de

Druet-Cabanac Michel

Directeur de thèse
PU – PH

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