Toxicologie et santé environnementale
Pour répondre à ces enjeux, nous combinons des approches de pointe allant l’expérimentation cellulaire (lignées humaines, organes sur puce) jusqu’à la modélisation toxicocinétique et prédictive, en passant par le développement d’approches analytiques innovantes adaptées aux matrices très variées et aux contextes multiples pour répondre aux questions étudiées (LC-MS/MS, GC-MS/MS, HRMS, ionisation douce).
Notre programme se structure autour de projets cliniques et populationnels (exposition et/ou co-exposition aux pyréthrinoïdes, glyphosate, PFAS, NPS…), de collaborations internationales (exposition périnatale au Sénégal), et d’une activité soutenue de recherche translationnelle en lien avec les hôpitaux. Ce champ interdisciplinaire s’inscrit dans les priorités de santé publique et dans la dynamique « One Health » portée par l’Université de Limoges, articulant santé humaine, qualité de l’environnement et innovation technologique.
Souleiman El Balkhi
Co-responsable
Franck Sanit-Marcoux
Co-responsable
Nicolas Védrenne
Co-responsable
Les PFAS sont des polluants chimiques persistants, présents dans de nombreux produits de consommation courante comme les emballages alimentaires, les textiles ou les cosmétiques. Ce projet vise à caractériser les mécanismes de transfert de ces substances à travers la barrière placentaire. En combinant modèles cellulaires humains, outils de modélisation in silico et approches analytiques, il permet de mieux comprendre les facteurs influençant la perméabilité placentaire de ces composés. L’objectif est de prioriser les substances les plus préoccupantes pour la santé materno-fœtale, en fournissant des données utiles à la régulation et à l’évaluation du risque chimique pendant la grossesse.
Nous étudions la transformation métabolique de drogues de synthèse souvent retrouvées dans les saisies. Grâce à la spectrométrie de masse, nous identifions leurs métabolites principaux, nous évaluons leur toxicité sur des modèles hépatiques et rénaux humains et étudions les interactions entre ces nouveaux produits de synthèse (NPS) et les principaux psychotropes consommés par les toxicomanes. Ce projet permet d’améliorer la compréhension des effets des NPS sur la santé et d’anticiper les risques associés à leur consommation. Nos premiers travaux se sont intéressés à la 3-MMC.
L’objectif est de mieux comprendre les interactions entre les organes impliqués dans le métabolisme et l’élimination des médicaments, notamment dans le contexte de la transplantation. En développant des approches combinant modélisation in vitro (organes sur puce, co-cultures dynamiques) et caractérisation pharmacologique, ce projet cherche à décrypter les mécanismes d’effets à distance induits par les immunosuppresseurs, afin d’optimiser leur usage et réduire les effets indésirables.
Ce projet évalue les risques liés aux pesticides pendant les périodes de vulnérabilité comme la grossesse, en combinant des études d’exposition humaine (travailleurs, femmes enceintes, population générale) et des approches mécanistiques. Il comprend l’étude MeriPoPyNs (150 couples mère-enfant) et une thèse codirigée avec l’Université Cheikh Anta Diop (Sénégal) sur l’imprégnation néonatale. Deux études populationnelles ont également été menées : VESTAL (300 personnels hospitaliers du CHU de Limoges) et une enquête MSA sur le glyphosate (700 adultes du Limousin). Toutes ces recherches s’appuient sur un plateau analytique de référence, reconnu LBMR depuis 2021 pour la recherche de pesticides dans les milieux biologiques, doté de LC-MS/MS, GC-MS/MS et HRMS.
Ce projet vise à développer et valider des outils analytiques de nouvelle génération, appliqués à la toxicologie clinique, environnementale et médico-légale. Grâce à des partenariats industriels, le laboratoire bénéficie d’un statut de centre d’innovation et dispose d’un parc analytique de pointe (LC-HR/MS, Q-TOF, PESI-MS) extraction automatisée CLAM 2030). Quatre thèses doctorales ont été portées au cours des années, avec pour objectifs : la constitution d’une base de données de spectres haute résolution ; l’évaluation de techniques d’ionisation directe (PESI) adaptées à de très faibles volumes ; et le développement de méthodes couplant ionisation douce et chromatographie en phase supercritique. Ces outils trouvent leurs applications dans de multiples projets et voire dans des contextes de routine toxicologie hospitalière, médicolégale ou professionnelle.
