Insectes d’origine exotique observés en Limousin depuis 2000 Alien insects observed in Limousin since 2000

Laurent Chabrol 

https://doi.org/10.25965/asl.1174

Une quarantaine d’espèces d’insectes exotiques est recensée ces dernières années en Limousin. Après un rapide point sur les définitions des différents statuts d’indigénat et de naturalisation, les espèces sont passées en revue. Il ressort qu’une majorité de ces espèces ne se rencontrent qu’en milieux perturbés par l’Homme ou restent inféodées à leurs plantes hôtes d’origine, souvent exotiques elles aussi. Ces espèces sont qualifiées de naturalisées, les espèces occasionnelles tout comme les envahissantes sont en moindre nombre. Près de la moitié de ces espèces proviennent du continent asiatique.

Some forty species of exotic insects have been recorded in recent years in Limousin. After a quick update on the definitions of the different natives and naturalization statuses, the species are reviewed. It appears that a majority of these species are only found in environments disturbed by humans or remain dependent on their original host plants, which are also often exotic. These species are qualified as naturalized, both occasional and invasive species are fewer. Almost half of these species come from the Asian continent.

Sommaire
Texte intégral

Introduction

Par le passé, les arrivées d’insectes exotiques en France étaient plutôt limitées : le Phylloxéra (Hémiptère : Daktulosphaira vitifoliae (Fitch, 1855) arrivé au cours du 19ème siècle ; le Doryphore (Coléoptère : Leptinotarsa decemlineata) arrivé dans la région de Bordeaux dans les années 1920, deux exemples parmi les plus marquants pour les insectes.

Depuis quelques décennies, le nombre d’espèces exotiques (hors migrateurs reconnus), tant animales que végétales, signalées en France est en augmentation spectaculaire, principalement en raison de l'augmentation massive des échanges intercontinentaux. Le taux d’introduction d’insectes exotiques arrivés en France entre les périodes 1994-1999 et 2000-2005 été évalué à près de 500 % (STREITO & MARTINEZ 2005).

De nombreux travaux ont été réalisés sur le sujet, principalement sur la flore. La biologie des invasions, nouvelle discipline scientifique, propose d'étudier les phénomènes de prolifération, de dispersion et d'acclimatation de ces organismes dans un nouveau contexte écologique. Une des bases de cette discipline est d'établir en premier lieu une typologie des statuts d'indigénat et de naturalisation. Ces deux notions, souvent confondues, doivent être dissociées pour mieux comprendre ces phénomènes. Ainsi, dans un territoire donné, une espèce sera caractérisée par un double statut : son indigénat, selon son origine biogéographique et sa naturalisation, selon son niveau de présence et ses capacités à se reproduire ou non.

Rappels et contexte

Nous reprenons les définitions et terminologies des statuts d’indigénat et de naturalisation proposées par Richardson et al (2000) pour la flore et applicables à la faune, sur des pas de temps différents.

Les statuts d'indigénat

Espèce indigène (native species) : espèce présente dans un territoire depuis des millénaires et qui a co-évoluée avec son environnement (sol, climat, végétation, faune…) en établissant des relations fortes et équilibrées (prédation, parasitisme, alimentation…) tant qu’il n’est pas perturbé.

Espèce exotique (alien species) : espèce n’appartenant pas au domaine biogéographique dans lequel elle vient d’arriver, par conséquent elle n’a pas co-évolué avec son nouvel environnement. Une fois arrivée sur un nouveau territoire, les espèces exotiques peuvent avoir différentes manières de se comporter pouvant aller de la disparition plus ou moins rapide (quand les conditions climatiques et environnementales ne correspondant pas à ses exigences écologiques) jusqu’à la naturalisation, quand l’espèce trouve dans le nouveau territoire des conditions favorables à son développement, à sa reproduction, voire sa dispersion plus ou moins vaste dans le nouveau territoire d’accueil. Elles acquièrent alors différents statuts de naturalisation.

Une troisième catégorie peut être ajoutée, elle concerne les espèces cryptogènes, espèces largement répandues à l’échelle planétaire, sans qu’une région d’origine n’ait pu être identifiée à ce jour. On parle aussi d’espèces cosmopolites. Il s’agit le plus souvent d’espèces commensales de l’homme qui vit à ses côtés depuis des millénaires.

Le statut de naturalisation

Les différentes étapes de la naturalisation d’une espèce dans un nouveau territoire ont été bien étudiées et sont synthétisées dans les travaux de Richardson et al. (2000). L’espèce arrivée sur un nouveau territoire doit franchir plusieurs étapes avant d’être qualifiée d’envahissante, elles sont détaillées ci-dessous et résumées dans le schéma 1.

Espèce occasionnelle (casual species) : espèce exotique récemment arrivée dans un nouveau territoire et climat d'accueil mais qui ne se reproduit pas ou qui ne se maintient pas sur un grand nombre de génération. Plusieurs barrières ont été franchies par l’espèce : (a) barrière géographique (franchie la plupart du temps avec l’aide intentionnelle ou non de l’Homme), (b) barrière environnementale locale (l’espèce n’a pas la capacité de se reproduite dans son nouvel environnement pour diverses raisons : climat inadapté, absence de sa plante hôte, prédation…). L’espèce ne se reproduit pas encore dans le nouveau territoire, il est peu probable qu’elle s’installe (prédation, climat, parasitisme…), sauf en cas d’apports réguliers qui permettraient une adaptation aux nouvelles conditions écologiques.

Espèce naturalisée (naturalized species) : espèce occasionnelle qui se reproduit dans le territoire d'accueil et qui se maintient depuis plusieurs générations sans aucun intervention humaine et sans impact néfaste sur l’environnement ou les activités humaines (agriculture, sylviculture etc.). Elle a franchi diverses barrières (c) reproductive, (d) de dispersion et (e) environnementales. Elle se maintient dans des habitats fortement anthropisés (jardins, zones urbaines et péri-urbaines, zones portuaires ou aéroportuaires, cultures…) et ne se retrouve pas dans les habitats naturels ou semi-naturels.

Espèce invasive (invasives species) : espèce naturalisée qui s’est répandue largement à l'échelle d'un territoire, ayant potentiellement un impact sanitaire, agricole, écologique ou économique, souvent difficile à évaluer. L’espèce peut se développer dans de vastes territoires au-delà de sa zone d’introduction et coloniser de nouveaux territoires, plus ou moins activement, voire de nouveaux hôtes (relation f, du schéma 1).

Deux critères majeurs permettent donc de qualifier ce statut de naturalisation : reproduction dans le nouveau territoire de vie et extension rapide dans le territoire d'accueil au-delà du secteur d’arrivée.

Figure 1 : Les barrières à franchir pour une espèce exotique nouvellement arrivée sur un territoire (Richardson et al. 2000)

Figure 1 : Les barrières à franchir pour une espèce exotique nouvellement arrivée sur un territoire (Richardson et al. 2000)

Nous passons en revue quelques cas d'insectes exotiques, d’arrivée ou de signalement récents en Limousin. Les espèces sont nommées selon le référentiel TAXREF14, élaboré par le Muséum national d’histoire naturelle de Paris. Cette liste résulte des prospections réalisées par quelques entomologistes de la région et de recherches bibliographiques, elle n’est bien sûr pas exhaustive, les observations pouvant compléter leur répartition en Limousin ou préciser des dates d’arrivée de ces insectes dans notre région seront les bienvenues.

Toutes les observations sont de l’auteur sauf mention spéciale, dans ce cas, l’observateur est signalé après la date d'observation. Si la donnée est issue d’une plateforme de dépôt de données, cette dernière est mentionnée. L’ensemble des données mentionnées dans cette note sera déposé sur l’observatoire Fauna, plateforme labellisée du SINP en Nouvelle-Aquitaine (https://observatoire-fauna.fr/).

Lépidoptères

Cacyreus marshalli Butler 1898 (Lycaenidae) - Le Brun du Pélargonium
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Ce petit papillon est originaire d’Afrique du Sud d’où sa plante hôte naturelle, appartenant au genre Pelargonium (Géranium des balcons) est également originaire. Il est arrivé en France en 1997 (TARRIER 1997) et s’est peu à peu propagé vers le nord, atteignant le Loiret en 2005 (BINON 2005). Il est resté inconnu en Limousin jusqu’en 2006 où il a été trouvé dans plusieurs localités du bassin de Brive-la-Gaillarde (Corrèze). Il pourrait pondre sur des Géranium indigènes, mais nous n’avons pas encore d’observations formelles en Limousin. L’espèce, qui se reproduit en Limousin, est naturalisée, elle se rencontre pour le moment uniquement dans les zones urbaines ou semi-urbaines sur une plante-hôte horticole, il ne peut donc être considéré comme envahissant. Nous donnons quelques localités à titre d’exemple, de nombreuses autres localités ont été citées sur la plateforme faune-limousin.eu.

Corrèze
Brive-la-Gaillarde : parc autour de l’hôpital (08-2006, C. Sarlandie) ; parc de l’hôpital (26-10-2010, P. Deschamps) ; Sèchepierre (01-09-2007, B. Duprez). Voutezac : Lycée agricole (12-09-2017, P. Deschamps) ; Le Saillant, 3 chenilles (13-10-2017, P. Deschamps).

Creuse
Chambon-sur-Voueize : centre bourg (26-08-2021, J. Barataud) / Evaux-les-Bains : centre bourg (régulièrement observée depuis le 21 juillet 2020, P. Duboc).

Haute-Vienne
Limoges : jardin botanique de l’Evéché (14-09-2021) ; cimetière de Louyat (16-08-2017, J. Barataud, faune-limousin.eu) / Panazol : parterre de Géranium horticoles, immeuble SAFRAN (14-09-2021).

Cameraria ohridella Deschka & Dimić, 1986 (Gracillariidae) - La Mineuse du Marronnier
Statut en Limousin : espèce naturalisée

Ce petit papillon est originaire des Balkans où il a été découvert en 1984 et décrit en 1986. Sa présence est attestée dans l'Est de la France dès 2000. La chenille se développe dans l’épaisseur des feuilles de Marronniers d’Inde (également espèce exotique en Limousin) où elle creuse une mine circulaire bien reconnaissable qu’il convient de distinguer des taches plus anguleuses provoquées par le champignon Guinardia. La présence de ce papillon en Grèce dès 1879 a été récemment attestée par l'observation de mines et de chenilles dans des feuilles de Marronniers conservées dans un herbier ancien (LEES et al. 2011). Les premières observations limousines datent de 2004 (AUGUSTIN 2004), l’espèce est aujourd’hui naturalisée en Limousin et largement répandue, et reste cantonnée sur le Marronnier. Nous indiquons ci-dessous quelques stations.

Corrèze
Argentat : bords de la Dordogne (15-08-2011) / Ayen : arboretum de La Tuillière (22-09-2011) / Malemort-sur-Corrèze : bords de la RD 1089, ex RN89 (15-08-2009) / Tulle : quai des bords de la Corrèze (24-07-2008) / Voutezac : lycée agricole (2005 : J.-R. Savini).

Creuse
Bourganeuf : bord de route (10-09-2012) / Chambon-sur-Voueize : dans le bourg (10-08-2012) / Colondanne : sortie est du bourg (17-07-2012) / Evaux-les-bains : parc autour de l’église (07-2011).

Haute-Vienne
Condat-sur-vienne : île dans le lit de la Vienne (26-07-2012) / Cromac : allée du château de Las Croux (24-08-2012) / Limoges : jardin d’Orsay (18-07-2005) / Rochechouart : parc autour du château ( 25-08-2010) / Saint-Junien : grand parking du centre-ville (19-09-2009) / Saint-Laurent-sur-Gorre : bord de la Gorre, moulin de Raymondaud (17-07-2005) / Saint-Yrieix-la-Perche : parc devant la mairie (26-07-2012).

Choreutis nemorana (Hübner 1799) (Choreutidae) – la Mineuse du Figuier
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire des régions méditerranéennes, cette espèce commence à se répandre en Limousin depuis son premier signalement (Deschamps, 2011) sous le double effet du réchauffement climatique et de l’engouement récent pour les plantes méditerranéennes dans nos jardins (Figuier, Olivier, Palmiers…). La chenille ronge les feuilles de Figuier, laissant des traces caractéristiques, la nymphose se déroule dans un cocon tissé dans les feuilles de Figuier. L’espèce se reproduit dans nos régions, et peut donc être considérée comme naturalisée en Limousin.

Corrèze
Ayen : Puy Guimont (14-10-2013)/ Brive-la-Gaillarde : Puy de la Chassagne (22-08-2010).

Haute-Vienne
Nexon : jardin des sens (09-09-2010, P. Deschamps) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse, tous les ans depuis 2015 (R. Chambord).

Cydalima perspectalis (Walker 1859) (Crambidae) - La Pyrale du Buis
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Papillon nocturne originaire d’extrême orient (Chine, Corée, Japon), détecté en France en 2008 en Alsace (FELDTRAUER et al., 2009) puis s’est rapidement répandu dans toute la France aussi bien sur les buis ornementaux que dans les buxaies naturelles. En Limousin, l’espèce est naturalisée et peut engendrer au moins 2 générations par an. Elle se rencontre aussi en milieux naturels dans les buxaies, on peut la considérer comme une espèce naturalisée et envahissante.

Corrèze
Allassac : le Saillant Vieux (B. Sachy leg. & coll., P. Deschamps dét. : 04-07-2014, 25-08-2014, 26-08-2014, 29-08-2014, 02-11-2014) /Beaulieu-sur-Dordogne : île en face du camping (16-05-2015) / Cublac : Le Rieu (08-2016). / Orgnac-sur-Vézère : bourg (01-09-2016, P. Deschamps).

Creuse
Ahun : centre-ville (08-2017).

Haute-Vienne
Limoges : jardin botanique de l'Evéché (26-07-2012) / bords de Vienne, rive gauche au pont St-Etienne (26-07-2012) / Pierre-Buffière : site archéologique de la villa d’Antone (10-07-2021). Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse, tous les ans depuis 2015 (R. Chambord).

Duponchelia fovealis Zeller, 1847 (Pyralidae) - Le Botys de Cannes

Originaire du bassin méditerranéen et des îles Canaries. Ce papillon a été capturé pour la première fois en Corrèze en 2015 où il est observé régulièrement depuis mais uniquement sous serre où elle a tendance à pulluler.

Voutezac : serres de l’ADIDA, Murat (02-10-2015, P. Deschamps).

Parectopa robiniella (Clemens, 1863) (Gracillariidae) - La Mineuse du Robinier (Cliché 1)
Statut en Limousin : espèce invasive.

Ce petit papillon est originaire d'Amérique du Nord d’où est également originaire sa plante hôte, le Robinier faux-acacia (Robinia pseudacacia). Il a été découvert en Europe, dès 1970 en Italie (VIDANO 1970). Depuis, il a été observé en 1971 en Suisse (VIDANO & MARLETTO, 1971), sa présence est attestée en France, dans les Alpes de Haute-Provence plus tardivement (MARTINEZ & CHAMBON 1984). La chenille forme des mines blanches aux contours assez originaux qui permettent une identification aisée (cliché 1). Il est surprenant que sa découverte en France ne survienne que récemment, alors que sa plante hôte fût l’une des premières à être importée en Europe, peu de temps après la découverte de l’Amérique. L’espèce est naturalisée et très répandue en Limousin pour ne pas dire systématique sur Robinier, en milieux anthropique comme en pleine nature où sa plante hôte est installée de longue date. Nous donnons à titre d’illustration, quelques stations.

Corrèze
Argentat : gravières (06-07-2021) / Aubazines : bord RD1089, à l’ouest du tunnel de Bonnel (23-08-2018) / Camps-Saint-Mathurin-Léobazel : Gorges de la Cère (15-07-2021, R. Chambord) / Chameyrat : RD 1089, sortie tunnel des Iles (23-08-2018) / Cornil : bord RD1089, sortie est du tunnel de Bonnel (23-08-2018) / Malemort : Roumegoux, bord RD1089 (23-08-2018) / Noailles : bord A20 au nord du tunnel autoroutier (23-08-2018) / Orgnac-sur-Vézère : le bourg et route de la Peyrade (31-10-2018, P. Deschamps. / Queyssac-les-Vignes : bord de sentier la Queyrille-Puymerle (21-10-2018, P. Deschamps) / Saint-Hilaire-Peyroux : bois au nord de la gare, bord RD1089 (23-08-2018) / Tulle : RD 1089, Mulatet (23-08-2018) / Vigeois : route du vieux pont, rive droite de la Vézère (31-07-2919) / Voutezac : centrale électriue de Biard (29-10-2018, P. Deschamps) ; La Vareille (30-10-2018, P. Deschamps).

Creuse
La Celle-Dunoise : vallée du ruisseau d’Isles (31-07-2019) / Evaux-les-Bains : vallée du ruisseau de Biza (10-08-2012) /

Haute-Vienne
Isle : boisement de Robiniers vers Mérignac (04-10-2017) / Rochechouart : vallée de la Graine, à hauteur de La Martinie (17-04-2003) / Saint-Denis-des-Murs : bord RD979 (23-04-2016) / Verneuil-sur-Vienne : pont de la voie ferrée menant au domaine de Mayéras (11-10-2015).

Cliché 1 : Mine de la chenille de Parectopa robiniella (Clemens, 1863) (Gracillariidae) © L. Chabrol

Cliché 1 : Mine de la chenille de Parectopa robiniella (Clemens, 1863) (Gracillariidae) © L. Chabrol

Tuta absoluta (Meyrick, 1917) (Gelechiidae) – la Mineuse de la Tomate
Statut en Limousin : espèce occasionnelle.

Originaire d’Amérique du Sud, la mineuse sud-américaine de la Tomate, est signalée en France depuis 2008 (GERMAIN et al. 2009). Elle s’attaque aux plantes de la famille des Solanacées, en particulier à la Tomate dont elle mine feuilles et tiges s’attaquant même aux fruits verts ou mûrs. L’espèce a été observée en Limousin en milieu contrôlé (serres de production de Tomates), où elle semble se maintenir, mais elle n’a pas été rencontrée, à ce jour, en milieu naturel.

Corrèze
Allassac
 : Les Gardelles, des spécimens obtenus ex larva collectées dans les serres de tomates (31-05-2014, P. Deschamps).

Hyménoptères

Aphelinus mali Haldeman, 1851 (Aphelinidae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Micro-hyménoptère, originaire d’Amérique du Nord, introduit en Europe et en France dès les années 1920 (MARCHAL, 1921) pour lutter contre le développement du puceron lanigère (Eriosoma lanigerum), lui-même introduit accidentellement d’Amérique du Nord. Cette petite guêpe est un parasitoïde qui se reproduit en pondant dans les Pucerons lanigères et cause leurs morts. Les bulletins de la santé du végétal émis par la FREDON font régulièrement état de la présence de ce parasitoïde dans les verges du Limousin.

Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, 1951 (Cynipidae) - Le Cynips du Châtaignier (Cliché 2)
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Petit Hyménoptère, originaire de Chine, arrivé en Europe par l’Italie dans les années 2000. Il est arrivé récemment en Limousin dans les départements de la Corrèze et de la Haute-Vienne, dans les taillis comme dans les verges à fruits. Il forme une galle, qui persiste l’hiver, à l’extrémité des rameaux de Châtaigniers. L’espèce est à rechercher en Creuse.

Corrèze
Albussac : Roche de Vic (07-05-2020) / Beynat : bois du Perrier (07-05-2020) / Vigeois : Gratterogne, vallée de la Vézère, vergers de châtaigniers à fruits (31-07-2019).

Haute-Vienne
Châlus : taillis de châtaigniers, les Gannes (14-V-2020) / Coussac-Bonneval : taillis de châtaignier, la Petite forêt, nord-est étang de Drouly (04-03-2020) / La Roche l’Abeille : taillis de châtaigniers, la Chapelle-Valentin (04-03-2020) / Meuzac : taillis châtaigner près de l’étang du Masgaudet (10-05-2020) / Saint-Germain-les-Belles : taillis châtaigniers, la Font Vergnole (10-05-2020).

Cliché 2 : Galle de Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, 1951 (Cynipidae) © L. Chabrol

Cliché 2 : Galle de Dryocosmus kuriphilus Yasumatsu, 1951 (Cynipidae) © L. Chabrol

Isodontia mexicana (Saussure 1867) (Sphecidae) - La Guêpe mexicaine (Cliché 3)
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Guêpe originaire d’Amérique centrale, reconnaissable à ces ailes assombries. Elle consomme de petits Orthoptères qu’elle capture puis dépose dans des nids installés dans les anfractuosités du bois (montants de fenêtres) ou des tiges creuses de végétaux. L’espèce est signalée en France dès les années 1960 (Kelner-Pillaut, 1962 ; HAMON et al., 1988 ; TUSSAC & VOISIN, 1989). Elle est naturalisée en Limousin et se rencontre relativement souvent en zone urbaine comme rurale.

Corrèze
Argentat : gravières (06-07-2021) / Ayen : habitation (04-09-2014, C. Faurie) / Cosnac : 29-06-2010 et 22-07-2010, « Vangui » forum le monde des insectes : insectes.org / Orgnac-sur-Vézère : le Peyrot, habitation (28-07-2020, P. Deschamps) / Voutezac : la Jaubertie (22-06-2020, P. Deschamps).

Creuse
Fontanière : derrière un volet (11-06-2017, A. Bodin).

Haute-Vienne
Limoges : Beaubreuil, maison en lotissement, derrière un volet (05-07-2008) / jardin de l’Evéché (14-08-2020) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse, dans la feuillure d’une fenêtre (20-06-2018, R. Chambord).

Cliché 3 : Isodontia mexicana et ses proies (Saussure 1867) (Sphecidae) © L. Chabrol

Cliché 3 : Isodontia mexicana et ses proies (Saussure 1867) (Sphecidae) © L. Chabrol

Lasius neglectus Van Loon, Boomsma & Andrásfalvy, 1990 (Formicidae) – La Fourmi de la Mer noire
Statut en Limousin : espèce occasionnelle.

Originaire des steppes d’Asie mineure, cette fourmi a été décrite en 1990. Elle est régulièrement signalée en France depuis le début des années 2000 (FRAVAL, 2009). Elle est connue actuellement d’une quarantaine de départements. Elle se rencontre dans les parcs, jardins et dans les habitations en super-colonies où cohabitent plusieurs reines (polygynes). Nous n’avons pas d’information sur son éventuel maintien en Limousin.

Haute-Vienne
Feytiat : centre-ville, dans une habitation (09-2017, M. Roffet).

Megachile sculptularis Smith, 1853 (Megachilidae) – L’Abeille noire de Chine (Cliché 4)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire de Chine, cette abeille a été trouvée en France pour la première fois dans les environs de Marseille en 2008 (VEREECKEN & BARBIER 2009). Elle a été récemment observée en Limousin, où elle se reproduit, l’espèce est naturalisée. Elle niche régulièrement dans les hôtels à insectes, d’où elle extirpe les larves d’autres abeilles locales pour déposer ses œufs. Les hôtels à insectes sont un vecteur de dispersion de cette espèce qui apprécie les tiges creuses de plus de 8 mm de diamètre pour pondre (LE FEON et al. 2021). L’espèce est mentionnée de Corrèze dès 2018.

Corrèze
Brive-la-Gaillarde : sur Lavande dans un jardin à Séchepierre (3 individus le 04-07-2020, 6 individus le 21-07-2020 et 34 individus le 24-07-2020, B. Duprez) / Estivaux : jardin, butine sur Gattilier, Vitex agnus-castus (08-2018, D. Gaudefroy) / Voutezac : La Jaubertie (27-08-2021, P. Deschamps).

Haute-Vienne
Ambazac : jardin dans le bourg (15-07-2020, D. Genoud).

Cliché 4 : Megachile sculptularis Smith, 1853 (Megachilidae) © B. Duprez

Cliché 4 : Megachile sculptularis Smith, 1853 (Megachilidae) © B. Duprez

Sceliphron curvatum (F. Smith, 1870) (Specidae) - La Pélopée courbée
Statut en Limousin : espèce occasionnelle.

Espèce originaire d’Asie, arrivée en Europe par l’Autriche en 1979 (BITSCH, 2010). La première mention pour la France a été faite en 1998 dans le Gard (GONSETH et al. 2001). Les adultes se nourrissent d’araignées, qu’ils chassent et déposent dans des nids de terre en forme de tonnelets. Le peu de données disponibles en Limousin pour cette espèce nous incite à la qualifier d’occasionnelle ou émergente, tant que le nombre d’observations reste aussi faible. Elle est présente dans le Lot, l’Indre, le Puy-de-Dôme et la Dordogne (source INPN).

Corrèze
Branceilles : bourg (15-08-2019, mathieuvalentin, inaturalist.org).

Haute-Vienne
Isle : sans précision (08-08-2016, « François et Emma », forum insecte.org)

Tapinoma magnum Mayr, 1861 (Formicidae)
Statut en Limousin : espèce occasionnelle.

Originaire des régions méditerranéennes, cette fourmi appartient à un complexe de 4 espèces difficiles à distinguer. Elle remonte peu à peu vers le Nord, elle a été récemment identifiée en Suisse (FREITAG & CHERIX, 2019), en Allemagne (HELLER, 2011), en Hollande (NOORDIJK, 2016) et en Belgique (DEKONINCK et al. 2015). Le site « antarea.fr », consacré à l’étude des fourmis, la mentionne en Haute-Vienne.

Haute-Vienne
Saint-Léonard-de-Noblat : sans précision (01-06-2008, C. Amanou, www.antarea.fr).

Torymus sinensis Kamijo 1982 (Torymidae)
Statut en Limousin : espèce occasionnelle.

Chalcidien (Hyménoptère) introduit volontairement en 2013 en Corrèze pour lutter contre la progression du Cynips du Châtaignier, expérimentation en cours en Limousin (FREDON Limousin, 2013) dans la zone de prolifération de Cynips. Nous ne disposons pas d’observations précises de cet insecte ni sur son maintien dans l’environnement.

Vespa velutina Lepeletier, 1836 (Vespidae) - Le Frelon asiatique (Cliché 5)
Statut en Limousin : espèce envahissante

Probablement l'insecte exotique actuellement le plus connu en France. Les documents relatant son arrivée en France sont nombreux (HAXAIRE et al. 2006). Le Frelon asiatique fait l'objet de nombreux traitements médiatiques, souvent alarmistes et pas toujours bien documentés, mettant en avant des pièges prétendus « sélectifs » pour tenter de réduire les populations. On lira avec intérêt les travaux de P. Dauphin (2009) à ce sujet. L'auteur analyse le contenu de 15 pièges « sélectifs », dans lesquels il a dénombré près de 16 000 insectes dont seulement 93 frelons asiatiques. La notion de sélectivité devient alors toute relative... L’espèce se reproduit massivement en Limousin, se rencontre en zone urbaine comme dans de nombreux milieux naturels. Nous donnons à titre d’illustration quelques localités. Des cartes de signalement de l’espèce en Limousin, plus complètes, sont disponibles sur plusieurs sites de partage de données naturalistes « faune.limousin.eu » ou encore « observatoire-fauna.org ». Nous donnons ici, quelques localités pour illustration.

Corrèze :
Benayes : Crouzillat (05-2018, C. Pantacchini) / Brive-la-Gaillarde : centre-ville (18-05-2007) ; les Rebières (13-11-2013, G. Rohr) / Chamboulive : bourg (09-2013) / Nespouls : en chasse autour d'une mare (23-07-2012) / Orgnac-sur-Vézère : le Peyrot, (observé en nombre de 2008 à 2013 mais non revu en 2014, P. Deschamps) / Sainte-Fortunade : les Cent écus (04-07-2007, nid en construction sur une terrasse, P. Deschamps et J. Devecis) / Soursac : la Grafouillère (2013, R. Jourde) / Turenne : centre bourg (14-07-2006) / Voutezac : Crouzevialle (02-02-2008, P. Deschamps) ; la Jaubertie (2009, P. Deschamps).

Creuse :
Saint-Maurice-la Souterraine : bosquet proche de la sortie de la RN145 (25-09-2015) / La Souterraine : sortie est de la ville par la RD 951 vers Bridiers (25-09-2015).

Haute-Vienne :
Feytiat : bord de Vienne, femelle hivernante en loge dans un tronc (30-09-2014) / Isle : route d'Aixe (01-11-2014) / Limoges : centre-ville, nid au sommet d'un arbre, avenue Beaupeyrat (10-12-2013) / nid avenue Auriol ( 31-08-2014) / jardin de l’Evéché (14-08-2020) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse, tous les ans depuis 2011 (R. Chambord) / Saint-Léger-la-Montagne : Sauvagnac, chasse sur fleur d'Eupatoire chanverine (25-08-2013 ; 15-08-2017) / Séreilhac : les Betoulles, bord RN21, nid au sommet d’un arbre (01-11-2014).

Cliché 5 : Vespa velutina Lepeletier, 1836 (Vespidae) © L. Chabrol

Cliché 5 : Vespa velutina Lepeletier, 1836 (Vespidae) © L. Chabrol

Coléoptères

Bruchidius siliquastri Delobel 2007 (Chrysomelidae) – La Bruche de l’Arbre de Judée
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Bruche décrite très récemment (KERGOAT et al. 2007) et inféodée aux graines de l’Arbre de Judée (Cercis siliquastrum), arbre d’ornement fréquent dans les parcs et jardins, originaire des régions d’Europe orientale et d’Asie mineure.

Corrèze
Benayes : Crouzillat (25-07-2020, C. Pantachini) / Louignac : proche mairie (13-08-2021).

Haute-Vienne
Limoges
 : avenue Albert Thomas, domaine Universitaire (23-07-2020).

Cryptopleurum subtile Sharp, 1884 (Hydrophilidae).
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Espèce aquatique cosmopolite, décrite du Japon. Elle fréquente les mares et zones humides à la recherche de proies.

Creuse
Augères : Couture d’Augerolles, un exemplaire capturé à la passoire dans une mare (15-07-2010, R. Chambord).

Harmonia axyridis (Pallas, 1773) (Coccinellidae) – La Coccinelle asiatique
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Espèce bien connue par ses rassemblements en masse sur les murs des habitations à l’automne. Elle a connu un spectaculaire développement au cours des dernières décennies. Elle a été introduite en France en 1982 comme agent de lutte biologique pour lutter contre la prolifération de pucerons, elle a même été vendue massivement dans les jardineries. L’espèce, au phénotype très variable est maintenant naturalisée partout en France, elle s’est dispersée largement dans un grand nombre de milieux des zones urbaines et rurales, l’espèce est qualifiée d’envahissante. Nous donnons, à titre d’illustration, quelques localités. Pour le Limousin et comme pour d’autres régions, des cartes de distribution sont disponibles sur de nombreux sites de collecte de données naturalistes (INPN, insecte.org, observatoire-fauna.org, faune-limousin.eu….). Nous donnons ici quelques localités pour illustration.

Corrèze
Beynat : moulin de Blanchy (04-2011, A. Billon) / Brive-la-Gaillarde : parc des Perrières (13-11-2013, G. Rohr ; 26-06-2010, R. Chambord) ; Les Rebières (13-11-2013, G. Rohr) / Orgnac-sur-Vézère : Le Peyrot (02-07-2011, P. Deschamps) / Turenne (04-2010, V. Nicolas) / Voutezac : lycée agricole (19-05-2010, P. Deschamps).

Creuse
Augères : sur les murs de la mairie (16-07-2010) / La Souterraine : maison à Bridiex (01-2013, K. Guerbaa).

Haute-Vienne
Aixe-sur-Vienne : centre-ville (05-10-2012) / Limoges : centre-ville (15-09-2007) / Saint-Genest-sur-Roselle : bourg (18-10-2013) / Saint-Léger-la-Montagne : maison à Sauvagnac (01-01-2013) / Saint-Léger-Magnazeix : étang de Murat (20-08-2010, R. Chambord) / Saint-Sulpice -les-Feuilles (25-12-2009 : C. Deconchat).

Leptinotarsa decemlineata (Say, 1814) Chrysomelidae) – Le Doryphore de la Pomme de terre
Statut en Limousin : espèce envahissante.

En Limousin, le Doryphore est arrivé en Haute-Vienne en 1925, ce n’est donc pas une nouveauté, mais il est toujours présent dans les cultures de Pomme de terre. Les premiers échantillons collectés en Limousin sont visibles dans la collection Charles Alluaud (1880-1949) conservés au Musée de la Sénatorerie (Guéret). L’histoire de sa propagation en Limousin est bien documentée (THEILLOUT 1927 ; QUINCY 2003), elle a été rapide et d'ouest en est. L’espèce est naturalisée et envahissante. Elle se retrouve aussi en dehors des champs de Pomme de terre, où elle consomme parfois des Solanacées indigènes (Solanum dulcamara).

Litargus balteatus LeConte, 1856 (Mycetophagidae).
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Espèce mycophage, devenue cosmopolite, qui peut se récolter en masse dans les grains avariés de céréales stockées.

Corrèze
Saint-Pantaléon-de-Larche : Les Guierles (25-06-2019, R. Chambord).

Creuse
Gouzon : La Brande des Landes (27-05-2016, L. Plas) / Lussat : Etang tête de bœuf, piège d’interception (31-07-2009, R. Chambord) /

Paratillus carus (Newman, 1840) (Cleridae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Cette espèce originaire d'Australie envahie peu à peu l’Ouest de la France. Au dernier recensement (CHAPELIN-VISCARDI, 2009), l’espèce est maintenant connue de 28 départements. Une précédente synthèse (TAMISIER, 2002) faisait état de la présence de cet insecte dans 8 départements seulement. L’espèce semble naturalisée en Limousin.

Corrèze
Latronche : sans localité (15-07-2020, D. Lessieur, observatoire-fauna.fr).

Creuse
Fleurat : sans localité (15-07-2009, S. Vassel) / Saint-Agnant-de-Versillat : Peudoulet (14-07-2012, S. Vassel)

Haute-Vienne
Ambazac : le bourg, sur des tasseaux de bois exotique dans un magasin de bricolage (17-07-2017, R Chambord) / Limoges : place de la Motte (07-08-1999) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse (09-05-2020, R. Chambord) / Saint-Léger-Magnazeix : Etang de Murat (01-06-2009, R. Chambord) / Saint-Priest-sous-Aixe : bord de Vienne (28-04-2010, V. Nicolas).

Pentarthrum huttoni Wollaston, 1854 (Curculionidae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Petit Charançon originaire de Nouvelle-Zélande, qi se développe aux dépens de bois ouvragé et sec (parquets, planches, boiseries, planches, poutres etc.). Il peut en cas de forte pullulation, causer des dommages.

Haute-Vienne
Saint-Laurent-les-Eglises : la Palisse, en nombre dans de vieilles planches d’un cabanon (18-09-2007, R. Chambord) / Limoges : les Pilateries, en nombre dans le bois d’une cavité basse de Peuplier (31-08-2010, R. Chambord).

Rhopalapion longirostre (Olivier, 1807) (Curculionidae) – Le Charançon de la Rose Trémière (Cliché 6)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Depuis son arrivée en France en 1958, le Charançon de la Rose trémière (Alcea rosea L.) a fait l’objet de nombreuses notes pour signaler sa présence un peu partout en France (PERRIN, 1996). Curieusement, nous n’avons pas trouvé de citations bibliographiques mentionnant sa présence en Limousin. Elle est pourtant présente dans les trois départements limousins, à toutes altitudes, dans les contrées froides et humides (plateau de Millevaches) comme dans les contrées plus chaudes et sèches (causse corrézien). Toutes les mentions limousines ont été faites sur Rose trémière sauf dans le jardin botanique de l'Evéché (Limoges) où l'espèce a été vue sur Malva sylvestris L. L’espèce se rencontre dans les milieux anthropisés (parcs, jardins, bourgs…), aucun observation en milieu naturel où sa plante hôte ne s’implante pas.

Corrèze
Argentat : quai de la Dordogne (16-05-2015) / Beaulieu-sur-Dordogne : quai de la Dordogne (16-05-2015) / Benayes (08-2011, C. Pantacchini) / Meymac : centre bourg (07-08-2006) / Nespouls : Belveyre (18-05-2007) / Orgnac-sur-Vézère : le Peyrot (06-2004) / Saint-Etienne-aux-Clos : jardin mairie, (27-07-2019) / Ségur-le-Château : dans le bourg (17-04-1997) / Voutezac : la Jaubertie (09-2011, P. Deschamps).

Creuse
Crozant : dans le bourg (07-05-2002) / Guéret : parc en centre-ville (19-04-2000) / Vallière : la Seauve (27-06-2007).

Haute-Vienne
Limoges : jardin botanique de l’Evéché sur Malva sylvestris L. (01-05-2004) ; Corgnac (11-06-2014, R. Chambord) / Châlus : rue Salardine (15-08-2004) / Saint-Laurent-les-Eglises : la Palisse (29-04-2007 et 2011, R. Chambord) / Bellac : bourg (12-04-2007, P. Dauphin).

Cliché 6 : Rhopalapion longirostre (Olivier, 1807) (Curculionidae) © L. Chabrol

Cliché 6 : Rhopalapion longirostre (Olivier, 1807) (Curculionidae) © L. Chabrol

Rhyzobius lophanthae (Blaisdell, 1892) (Coccinellidae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Petite espèce coccidiphage, originaire d’Australie, qui se rencontre essentiellement en milieux urbains sur les plantes ornementales contaminées par des Cochenilles, mais également en peine nature. Elle mentionnée de très nombreuses localités de Corrèze, Creuse et Haute-Vienne (NICOLAS, 2016).

Rhyzobius forestieri (Mulsant, 1853) (Coccinellidae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Espèce originaire d’Australie, en nette progression ces dernières années et signalée d’une trentaine de localités en Corrèze, Creuse et Haute-Vienne (NICOLAS, 2016).

Stenopelmus rufinasus Gyllenhall 1835 (Erirhinidae) – Le Charançon de l’Azolla
Statut en Limousin : espèce naturalisée

Ce petit Charançon semi-aquatique est originaire d'Amérique du Nord. Il se nourrit sur diverses espèces d'Azolla, fougère primitive aquatique. Il a été signalé en France dès 1892 (HOFFMAN 1958), et se trouve un peu partout en France et curieusement signalé tout récemment d'Espagne (FERNANDEZ CARRILLO et al. 2005) et du Portugal (CARRAPIÇO et al. 2011). Des essais de contrôle biologique de l’Azolla avec ce Charançon ont été testés mais sans les résultats escomptés (HILL, 1998).

Haute-Vienne
Le Vigen : un exemplaire dans la collection Alluaud (sans date, G. Ruter det) / Jouac : La Leuge, nombreux exemplaires capturés dans une mare envahie par Azolla filiculoides. (03-06-2013, R. Chambord & L. Plas)

Xylosandrus germanus (Blandford, 1894) (Curculionidae) – Le Scolyte noir du Japon
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Espèce originaire d’extrême orient (Japon, Corée), arrivée en Europe dans les années 1950, elle a progressivement colonisée toute l’Europe. L’espèce, largement polyphage, se rencontre aussi bien sur feuillus que résineux, En Limousin, elle est très commune dans tous types de boisements. Nous donnons à titre d’illustration quelques stations.

Corrèze
Bonnefond : Florentin (15-06-2017, R. Chambord) / Camps-Saint-Mathurin-Léobazel : Gorges de la Cère (18-07-2021, R. Chambord) / Chamberet : Mazaufroid (14-06-2017, R. Chambord) / Confolent-Port-Dieu : Vallée du Chavanon, plusieurs observations du CEN Auvergne (01-06-2018 et 03-08-2018, observatoire-fauna.fr) / Corrèze : Les Combes (15-06-2017, R. Chambord) / Darnets : Le Longuet (19-06-2017, R. Chambord) / Peyrelevade : Servières (05-09-2018, R. Chambord) / Saint-Yrieix-le-Déjalat (15-06-2017, R. Chambord) / Tarnac : La Chapelle (04-07-2018, R. Chambord).

Creuse
Croze : Les Grand Bois (21-06-2016, R. Chambord) / La Courtine : plusieurs stations dans le camp militaire, collectées par l’ONF (14-05-2013 et 09-07-2013, observatoire-fauna.fr). / Poussanges : Puy La Besse (05-07-2016, R. Chambord) / Saint-Georges-Nigremont : Bois Peyre (05-07-2016, R. Chambord).

Haute-Vienne
Le Vigen
 : Vallée de Ligoure (08-06-2017, R. Chambord) / Limoges : Beaune-les-Mines (17-06-2019, R. Chambord) / Rempnat : Negremont (18-06-2018, R. Chambord) / Saint-Bonnet-Briance : Vallée de la Briance (12-07-2017, R. Chambord) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse (19-05-2009).

Hémiptères

Cacopsylla fulguralis (Kuwayama, 1907) (Psyllidae) – Le Psylle du Chalef
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’extrême orient (Japon, Chine, Corée, Taiwan, Philippines), elle est observée en France depuis 1999 sur Eleagnus sp., arbuste d’ornement (COCQUEMPOT et GERMAIN, 2000), s’est diffusée également en Italie, Belgique, Pays-Bas et Grande-Bretagne. Mentionné de Corrèze et Haute-Vienne et de tous les autres départements de la Nouvelle-Aquitaine (GERMAIN 2006).

Cacopsylla pulchella (Löw, 1877) (Psyllidae) – Le Psylle de l’Arbre de Judée
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Espèce originaire de méditerranée orientale comme sa plante hôte, qui fût signalée en France pour la première fois en 1964 (Hodkinson & White, 1979).

Haute-Vienne
Châlus : sans précision (sans précision (05-2011, BSV Limousin zones non agricole, n° 3, 2011).

Corythucha ciliata Say 1832 (Tingidae) – Le Tigre du Platane
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Le Tigre du Platane est originaire des régions orientales du continent Nord-américain. Il est signalé pour la première fois en Europe en 1964 (Padou, Italie) et en France à Antibes en 1975 (D’AGUILAR et al. 1977 ; FRAVAL 2006). En Limousin, la date des premières observations de cet insecte n’est pas connue avec certitude, les premières observations ont été faîtes quand l’espèce était déjà bien installée.

Corrèze
Ayen : sans précision, 05-2011 (BSV Limousin zones non agricole, n° 3, 2011) ; sans précision, 29-07-2011 (BSV Limousin zones non agricole, n° 5, 2011) / Brive-la-Gaillarde : bord de Corrèze (07-2009) / Corrèze : sans précision (05-2011, BSV Limousin zones non agricole, n° 3, 2011) ; 29-07-2011 (BSV Limousin zones non agricole, n° 5, 2011) / Pompadour : bourg (2010) /Ségur-le-Château (2010) / Tulle : bord de Corrèze (07-2009) ; 29-07-2011 (BSV Limousin zones non agricole, n° 5, 2011) / Ussel : champ de foire (14-12-2021) / Voutezac : lycée agricole (observé régulièrement depuis 2000, P. Deschamps).

Creuse
Bourganeuf : centre-ville (14-07-2005) / Colondanne : allée de Platanes sortie est du bourg (17-07-2012) / Evaux-les-bains : autour de la collégiale (29-07-2011) / Moutier-d'Ahun : place de la collégiale (25-05-2013).

Haute-Vienne
Limoges : centre-ville (14-07-2008) / Châlus : champ de foire (28-08-2010) ; sans précision (29-07-2011, BSV Limousin zones non agricole, n° 5, 2011) / Rochechouart : place du château (17-04-2003 et 28-08-2010).

Eriosoma lanigerum (Hausmann, 1802) (Aphididae) – Le Puceron lanigère du Pommier
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique du Nord, et présent en France depuis 1812 (MARCHAL, 1918), ce puceron a été introduit accidentellement en Europe où il se reproduit par parthénogénèse. Il est fréquent dans les trois départements du Limousin et fait l’objet d’information régulière dans les bulletins de la santé du végétal (BSV) émis par le FREDON.

Corrèze
Corrèze : sans précision (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2011a)

Creuse
Guéret : sans précision (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2011a)

Gilletteella cooleyi (Gillette, 1907) (Adeligidae) - Le Chermès du Douglas
( = Adelges cooleyi (Gillette, 1907)).
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique du Nord, région d’origine du Douglas. Ce petit Puceron, arrivé en France dès 1842, se détecte par les « boules » cireuses, blanches sur les aiguilles de Douglas. Sur Epicéa de Sitka, le puceron provoque une galle en ananas allongée sur les pousses de l’année.

Corrèze
Peyrelevade : sans précision (02-06-2020, C. Reymonet, source : insecte.org) / Chamberet : sans localisation, sur Picea sitchensis (Béguinot, 2006).

Creuse
Ahun : sans précision, sur Douglas (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2011)

Haute-Vienne
Châlus
 : sans précision (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2011a)

Graphocephala fennahi Young1977 (Cicadellidae) – La Cicadelle du Rhododendron
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique du Nord, cette belle Cicadelle est arrivée en Europe au début de XXème siècle. Elle a peu à peu colonisé la quasi-totalité de l’Europe aujourd’hui.

Creuse
Crozant : arboretum de la Sedelle (07-08-2021, gérardbattu, inaturalist.org) / La Souterraine : sans précision, (04-2015, FREDON & Chambre régional agriculture, 2015)

Haute-Vienne
Limoges : centre-ville (30-07-2021, st87, inaturalist.org) / Saint-Gence : bourg (22-08-2021, eric1429, inaturalist.org)

Halyomorpha halys (Stål, 1855) (Pentatomidae) – La Punaise diabolique
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Espèce originaire d'Extrême-Orient arrivée en Allemagne et Suisse (2008), signalée en Alsace en 2013 (CALLOT & BRUA, 2013). Les confusions avec Rhaphigaster nebulosa, espèce indigène, sont possibles, les critères de distinction sont à rechercher sur les antennes et sur le rostre des espèces.

Corrèze
Brignac-la-Plaine : 15-09-2019 (observatoire-fauna.fr) / Egletons : bourg (30-12-2019, pierre123, inaturalist.org). Une autre observation est mentionnée pour la Corrèze sur la période 2016-2018 dans l’Atlas provisoire des Punaises du Sud-Ouest (NICOLAS 2019).

Idiopterus nephrelepidis Davis 1909 (Aphididae) -
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Puceron originaire d’Amérique du Sud, mais devenu cosmopolite dans les serres sur diverses espèces de Fougères exotiques, il été récemment observé en Corrèze sur une fougère indigène, Asplenium ruta-muraria.

Corrèze
Peyrelevade : sur mur en ville, sur Asplenium ruta-muraria (11-11-2021, C. Reymonet, insecte.org).

Haute-Vienne
Saint-Junien : jardinerie (11-01-2012, V. Nicolas, insecte.org)

Illinoia liriodendri (Monell, 1879) (Aphididae) – Le Puceron du Tulipier de Virginie
( = Macrosiphum liriodendri (Monell, 1879)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique, ce puceron est arrivé en Europe au début des années 2010 où il est mentionné du Portugal (BELLA 2013) et de Hongrie (BOZSIK, 2012). Il se développe sur le Tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera).

Corrèze
Tulle : sans précision (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2013) / Corrèze : sans précision (06-2014, FREDON & Chambre régional agriculture, 2014).

Leptoglossus occidentalis Heidemann 1910 (Coreidae) – La Punaise américaine du Pin (Cliché 7).
Statut en Limousin : espèce envahissante.

Cette Punaise, aisément reconnaissable à ses fémurs élargis, est originaire de la côte ouest des Etats-Unis. L’histoire de son arrivée et de son extension en Europe et en France ont été déjà relatés (DUSSOULIER et al. 2008). Elle serait arrivée en Europe par le Nord de l’Italie en 2006 et la première mention pour le France continentale date de 2006 (dans un container de planches dans le port du Havre). Elle se nourrit de graines et de fleurs de résineux (essentiellement des Pinacées). En Limousin, l’espèce se rencontre en milieux urbanisés et en plein nature. Au début de l’hiver, l’espèce se rencontre fréquemment dans les habitations.

Corrèze
Brive-la-Gaillarde : centre-ville (2011, G. Rohr) ; les Rebières (13-11-2013, G. Rohr) / Meymac : lac de Sèchemaille, sur des cônes de Pinus sylvestris (11-10-2018) / Soursac : le Bourly (2013, R. Jourde) / Ussel : habitation en centre-ville (20-12-2018).

Creuse
Guéret, centre-ville (07-01-2018, J.-M. Bienvenu) / Mérinchal : Mercin (23-10-2011) / Saint-Christophe : le bourg (15-02-2014).

Haute-Vienne
Limoges : centre-ville (09-2010 et 11-2011) / Meuzac : Chavagnac (2009, M. Cruveillier) / Nieul : proche de la gare (2011, R. Chambord) / Saint-Laurent-les-Eglises : La Palisse (2011, R. Chambord) / Saint-Léger-la-Montagne : Sauvagnac (11-11-2011) / Saint-Priest-sous-Aixe : le bourg (2011, L. Plas).

Cliché 7 : Leptoglossus occidentalis Heidemann 1910 (Coreidae) © L. Chabrol

Cliché 7 : Leptoglossus occidentalis Heidemann 1910 (Coreidae) © L. Chabrol

Nezara viridula (Linnaeus, 1758) (Pentatomidae) – La Punaise verte ponctuée (Cliché 8)
Statut en Limousin : espèce naturalisée

Originaire d’Afrique orientale, l’espèce est devenue cosmopolite. Elle se rencontre dans de nombreux milieux cultivés ou non. Plusieurs mentions dans les trois départements du Limousin dans le catalogue provisoire des Pentatomoidea du Sud-Ouest (NICOLAS, 2019).

Corrèze
Ayen : La Briasse (03-04-2020, bunsky, inaturalist.org) /Branceilles : bourg (05-08-2019, mathievalentin, inaturalist.org) /Brive-la-gaillarde : centre ville (11-07-2021, Régis27, inaturlist.org) /Ussel (09-11-2019, observation INPN, observatoire-fauna.fr).

Creuse
La Celle-sous-Gouzon (12-04-2020, dyptix, inaturalist.org)

Haute-Vienne
Limoges : jardin de l’Evéché (14-08-2020) / Peyrilhac : les coutures (19-11-2018, svaad, inaturalist.org) / Saint-Paul : rue du 11 novembre (08-05-2019, sylvain51, inaturalst.org).

Cliché 8 : Nezara viridula (Linnaeus, 1758) (Pentatomidae) © L. Chabrol

Cliché 8 : Nezara viridula (Linnaeus, 1758) (Pentatomidae) © L. Chabrol

Periphyllus californiensis (Shinji, 1917) (Aphididae) – Le Puceron californien de l’Erable
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Malgré son nom, ce puceron est originaire d'Asie. Il est devenu cosmopolite et se rencontre aujourd’hui en Amérique, Océanie et Europe. Il se développe sur diverses espèces d’Erables, et plus particulièrement sur les Erables du Japon (Acer palmatum et Acer japonicum).

Corrèze
Corrèze : sans précision (06-2014, FREDON & Chambre régional agriculture, 2014).

Haute-Vienne
Saint-Junien : sans précision (06-2014, FREDON & Chambre régional agriculture, 2014).

Pulvinaria hydrangeae Steinweden, 19461 (Coccidae) – La Pulvinaire de l’Hortensia
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d'Asie, l’espèce est largement répandue aujourd’hui en Europe depuis les années 1960. Elle se développe sur diverses espèces végétales d’ornement dont les Hydrangea (Hortensias), Acer ou encore Tillia, aussi bien sous serre qu’en extérieur. Elle est souvent mentionnée dans les bulletins de la santé des végétaux émis par les FREDON.

Creuse
Guéret : sans précision (05-2011, FREDON & Chambre régional agriculture, 2011b).

Stictocephala bisonia Koppe & Yonke, 1977 (Membracidae) – Le Membracide Bison (Cliché 9).
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Arrivé en France dans les années 1910, cet insecte d’origine américaine est resté assez discret. Il est aisément reconnaissable en raison de sa morphologie particulière. Déjà signalé en Limousin (CHABROL, 2007), il est peu fréquent dans nos contrées.

Corrèze
Brive-la-Gaillarde (17-09-2014, B. Duprez) / Chamboulive : jardin dans le bourg, battage de framboisiers (09-2013) / Chasteaux : Lissac, bord du lac du Causse (13-08-2021) / La Chapelle-aux-Saints (2013, B. Duprez) / Louignac : friche mésohygrophile, (13-08-2021) / Perpezac-le-blanc : haie à proximité de la mairie (13-08-2021) / Voutezac : lycée agricole (2011, P. Deschamps).

Haute-Vienne
Saint-Paul : Beaumont (09-2004, E. Decaux).

Cliché 9 : Stictocephala bisonia Koppe & Yonke, 1977 (Membracidae) © L. Chabrol

Cliché 9 : Stictocephala bisonia Koppe & Yonke, 1977 (Membracidae) © L. Chabrol

Diptères

Aedes albopictus (Skuse 1894) (Culicidae) – Le Moustique tigre
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire des forêts tropicales d’Asie du Sud-Est, le Moustique tigre est arrivé en France en 2004 dans les Alpes-Maritimes. Il est actuellement connu de plus de 80 pays. Il est recensé en Corrèze depuis 2017 et a fait son apparition en Haute-Vienne 2020 (https://signalement-moustique.anses.fr/signalement_albopictus/sinformer#adr).

Dasineura gleditchiae Osten Sacken, 1866 (Cecidomyiidae)
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique comme sa plante-hôte, le Févier d’Amérique (Gleditchia triacanthos), la larve de l’insecte forme une galle sur les folioles de sa plante-hôte.

Corrèze
Saint-Pantaléon-de-Larche : rive gauche de la Corrèze, sous pont de l’A89 (11-10-2021).

Drosophila suzukii (Matsumura, 1931) (Drosophilidae) – La Mouche asiatique des fruits
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Asie, cette petite Mouche se propage en Europe depuis 2009. Signalée officiellement en France en 2010, elle présente un fort potentiel invasif. Elle pond dans les fruits sains (raisin, framboise, fraise, cerise, myrtilles…) même avant la maturité et cause des pertes importantes.

Corrèze
Signalée en culture sous serre depuis 2013 dans le bassin de Brive-la-Gaillarde (J. Leygnac, Chambre d'agriculture de la Corrèze). Egalement piégée en 2018 sur les communes de Naves, Le Jardin, Rosier d’Egletons, Saint-Exupéry-les-Roches (FREDON Limousin, 2018).

Creuse
Piégée en 2018 sur les communes de Boussac-bourg, Clugnat, Saint-Marc-à-Loubaud, Saint-Agnant-Versillat (FREDON Limousin, 2018).

Obolodiplosis robiniae (Haldeman, 1847) Cecidomyiidae) (Cliché 10).
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Amérique du Nord, cet insecte cause des galles caractéristiques sur Robinier par enroulement des folioles dans lequel se trouve une larve blanche. Elle est très fréquente en Limousin.

Corrèze
Argentat : bord de la Dordogne, rive gauche à la gravière (06-07-2021) / Egletons : étang du Deiro (26-09-2021) / Gimel-les-cascades : sous viaduc du chadon (26-10-2021) / Hautefage : bord de route proche central électrique (10-11-2021) / Louignac : bord ancienne voie ferrée, 13-08-2021 / Varetz : bord Vézère, à côté terrain sport (26-10-2021).

Creuse
La Celle-Dunoise : vallée du ruisseau d’Isles (31-07-2019) / Evaux-les-Bains : vallée du ruisseau de Biza (10-08-2012).

Haute-Vienne
Le Vigen : amont pont sur la Briance (11-09-2021) / Saint-Denis-des-Murs : carrefour RD979xRD115 (30-09-2021).

Cliché 10 : Galle d’Obolodiplosis robiniae (Haldeman, 1847) (Cecidomyiidae) © L. Chabrol

Cliché 10 : Galle d’Obolodiplosis robiniae (Haldeman, 1847) (Cecidomyiidae) © L. Chabrol

Odonates

Trithemis annulata (Palisot de Beauvois1807) (Libellulidae) – La Libellule purpurine.
Statut en Limousin : espèce naturalisée.

Originaire d’Afrique, cette libellule est maintenant bien installée en Corrèze depuis 2017 où elle a été repérée par Julien Barataud (Société limousine d’Odonatologie) à Argentat-sur-Dordogne. Elle est aujourd’hui présente dans une dizaine de communes de Corrèze. La liste des communes et observations sont disponibles sur l’observatoire FAUNA (https://observatoire-fauna.fr/).

Conclusion

Au total ce sont 47 espèces qui ont été traitées dans cette note. Elles proviennent majoritairement du continent asiatique (39 % soit 18 espèces) puis en second lieu d’Amérique (35 % soit 17 espèces). Les autres provenances étant nettement moins fréquentes (figure 2).

Amérique

Asie

Afrique

Europe

Océanie

Cosmopolite

total

Lépidoptères

3

1

1

2

0

0

7

Hyménoptères

2

6

0

1

0

0

9

Coléoptères

2

5

0

0

4

1

12

Hémiptères

8

4

1

1

0

0

14

Diptères

2

2

0

0

0

0

4

Odonates

0

0

1

0

0

0

1

total

17

18

3

4

4

1

47

Figure 2 : répartition du nombre d’espèces exotiques du Limousin selon la provenance géographique d’origine.

Près de la moitié de ces espèces sont naturalisées (se reproduisent sur place mais ne se propagent pas largement), cela représente 28 espèces sur les 47 (60 % des espèces). Les espèces occasionnelles et les envahissantes sont respectivement au nombre de 4 et 14. Ce statut de naturalisation est par définition évolutif, il sera nécessaire de le revoir dans les prochaines années. Les occasionnelles pourront soit s’éteindre soit se naturaliser, les naturalisées pourront se maintenir ou se propager largement et devenir envahissantes.

Outre les espèces d’insectes citées, observées la plupart du temps en dehors des systèmes agricoles ou forestiers, il faudrait compléter cette liste avec des espèces ayant un impact agricole ou forestier. Ces organismes sont bien connus des réseaux de surveillance de l’état sanitaire de cultures (FREDON) ou des forêts (Département santé des Forêts, DSF). Nous pouvons ajouter encore quelques espèces de manière nullement exhaustive mais présentes en Limousin : Franklineilla occidentalis Pergande 1895 (Tysanoptera Thripidae), Echinothrips americanus Morgan 1913 (Thysanoptera Trypidae), Trialeurodes vaporariorum Westwood, 1856 (Hemiptera Aleyrodidae), etc.

Ce travail est une première ébauche. Il devra être complété à l’avenir pour affiner les statuts de naturalisation des espèces et les faire évoluer, préciser la répartition des espèces et compléter la liste avec des nouvelles espèces qui arriveront immanquablement dans nos territoires en raison de l’accroissement continu des échanges commerciaux internationaux. Un veille permanente de la bibliographie et sur le terrain s’impose.