En septembre 2015, les 193 États membres de l’ONU adoptent le programme de Développement Durable à l’horizon 2030, intitulé Agenda 2030. À l’issue de ce Sommet, 17 objectifs (ODD) sont signés à partir desquels tous les pays signataires doivent orienter et unir leurs efforts afin de construire un monde différent, prospère, en éradiquant la pauvreté et en assurant sa transition vers un développement durable.
Si l’on considère les objectifs préconisés, les aînés, dans de nombreuses sociétés, apparaissent comme un groupe vulnérable pour lequel il est urgent d’agir. Mais, il faut aussi repenser leur vulnérabilité car s’il existe une « vulnérabilité spécifique des personnes âgées … imputée à leur état physique et mental, … elle peut aussi résulter des obstacles liés à la façon dont [elles] sont perçues par la société ou de l’interaction avec leur environnement ».
C’est la raison pour laquelle, dans le cadre de son IV Congrès, le Réseau International Amérique latine, Afrique, Europe, Caraïbes (ALEC), membre des Nations Unies, pour l’Engagement Social des Universités (United Academic Impact), a choisi de porter son regard sur une part importante de l’humanité, que sont les personnes du troisième âge.
En effet, dans un monde dominé par la mondialisation où tensions et marginalités prédominent, quelle place réserver à cette partie de la population au sein des différentes sociétés ? Comment « anticiper les conséquences du vieillissement » et « inscrire cette période de vie dans un parcours [qui réponde] le plus possible [à leurs] attentes » ? Car, entre vieillissement et longévité et quelle que soit la dénomination utilisée dans les pays développés ou en voie de développement, les seniors, les vieux, les anciens, les personnes âgées, le troisième âge, il importe de veiller, dans le respect de l’hétérogénéité des personnes, au « vivre ensemble » c’est-à-dire faciliter l’inclusion des aînés dans « tous les domaines de la vie communautaire », au « bénéfice de la communauté tout entière », « optimiser les possibilités de bonne santé », effacer/réduire les fractures que supposent la précarité, la précarisation, les discriminations, mauvais traitements et abus, dans certains cas.
« Vieillir, [tout] en restant actif et éviter l’isolement » et « aborder la double dimension du bien vieillir et de la protection des plus vulnérables » constituent alors des défis majeurs auxquels les sociétés, quelles que soient les latitudes, quels que soient les milieux –rural et/ou urbain- se doivent d’apporter des réponses.
Dans le même temps, il y a lieu d’exploiter le potentiel, les capacités et les ressources que représentent les aînés pour la société, de recréer une dynamique active autour d’une participation citoyenne qui valorise leurs compétences et expériences.
Les sociétés sont des » bourses d’échanges » au sein desquelles les aînés constituent le lien intergénérationnel qui assurera la valorisation, la permanence du patrimoine culturel (contes, langue…), la transmission et le lien mémoriels. Vivre ensemble suppose aussi de repenser l’aménagement des lieux de vie, ruraux et/ou urbains,à l’horizon des nouvelles perspectives, des nouveaux enjeux et besoins que pose la longévité. Créer, valoriser et rendre accessibles des espaces singuliers et collectifs internes et externes,en mettant en place des infrastructures, des services, des conditions matérielles à l’appui du bien-être ; autrement dit, en créant un cadre de vie « favorable et porteur qui compense les transformations physiques et sociales associées au vieillissement » (cadre de vie qui bénéficiera aussi bien aux « personnes handicapées, jeunes ou moins jeunes »).
Il nous faudra aussi tirer les enseignements sanitaires, sociaux, sociétaux et économiques de l’impact provoqué par la COVID 2019.
Le IV Congrès du Réseau International ALEC sera l’occasion pour les chercheurs, la société civile, les aidants, les media, les politiques, les jeunes et les moins jeunes issus de pays développés ou en voie de développement, francophones, hispanophones, lusophones, anglophones et autres, d’échanger et de partager des connaissances, des expériences, de s’impliquer et de sensibiliser les publics à un nouveau « vivre ensemble », à une meilleure qualité de vie, d’apporter des réponses et des solutions facilement adaptables dans le cadre de politiques publiques, dans le respect de l’Agenda 2030, des Droits de l’Homme et de l’innovation technologique et sociale dans le champ du bien vieillir.