Anne-Marie Delaune

Anne-Marie Delaune – chargée de la Mission Patrimoine Scientifique et Culturel

La Mission Inventaire et valorisation du Patrimoine scientifique et culturel a l’ambition de contribuer à une histoire matérielle de la Science en sauvegardant les traces des activités de recherche à l’Université de Limoges.

Anne-Marie Delaune a été chargée de la mission de sauvegarde de la mémoire de l’université. Au moment où elle se retire, nous faisons un bilan avec elle sur ses activités.

Quand et comment cette mission a-t-elle été créée ?

La Mission a été créée en juin 2010. Mon métier de conservateur de bibliothèque consiste à collecter et conserver pour transmettre, ce que j’ai fait dans cette mission orientée vers la sauvegarde des traces matérielles de la recherche et le recueil des témoignages des chercheurs.

Quels sont les objectifs de ce travail ?

L’objectif est de sauvegarder les instruments de base ou spécifiques des laboratoires ainsi que l’histoire de leur usage et des recherches auxquelles ils ont servi. Au départ, l’idée de la présidence était de créer une « Vitrine des sciences », une sorte de musée pour valoriser l’histoire de l’Université de Limoges. Finalement, le musée est devenu nomade avec des expositions temporaires dans les composantes. J’ai participé à la Fête de la Science avec des expositions comme « Jouer avec le feu » ou celles du Département des Sciences du vivant à partir de ses collections de zoologie, botanique et minéralogie.

Sur le plan culturel, depuis 2011, je participe aux Journées Européennes du Patrimoine en ouvrant au public la Salle des Conseils, ancienne chapelle des sœurs hospitalières de St Alexis.

Comment travaillez-vous avec les laboratoires et les chercheurs ?

Ce travail de prospection auprès des laboratoires est relayé par certains chercheurs et techniciens favorables à la conservation des appareils avec lesquels ils ont longtemps travaillé. C’est une collaboration avec les bonnes volontés qui concerne aussi la logistique et les services audiovisuels.

Comment valorisez-vous ce travail ?

Je prends des photos et je décris de l’instrument, son fonctionnement, son utilisation dans tel laboratoire. Aujourd’hui, la base de données compte près de 600 objets de domaines divers – médecine, pharmacie, physique, chimie, audiovisuel, informatique, etc. Certains sont entreposés en réserve mais de nombreux objets sont présentés en vitrines: au CEC, à Xlim, aux services centraux, aux facultés de Lettres, Pharmacie, Médecine.

La Mission a un site web http://www. unilim.fr/patrimoinescientifique/  très complet où l’on peut visionner les vidéos Parcours de chercheurs

Qui sont les partenaires de cette mission ?

Dès 2011 je me suis rapprochée de la Mission nationale de sauvegarde du patrimoine scientifique et technique contemporain (http://www.patstec.fr) du Musée National des Arts et Métiers. Chef de projet pour Limousin Poitou-Charentes Centre Val de Loire, j’ai bénéficié, par convention annuelle, d’une subvention, et de l’usage d’une base de données en ligne et du site web national.

J’ai participé au réseau Universeum http://www.universeum.it/ des collections scientifiques en Europe. C’est un lieu d’échange sur des problématiques communes, comme les critères de tri et les moyens de valorisation.

Sur le plan local, APAVIL (Association PAtrimoine VIvant Limousin) s’est constituée en 2015, pour venir en appui de la Mission. Elle réunit des personnes intéressées par le patrimoine.

Comment voyez-vous l’avenir au-delà de votre départ ?

Je regrette particulièrement de n’avoir pu mener à terme l’exposition d’un bel accélérateur de particules à la  Faculté des Sciences et Techniques, par manque de financement pour la structure de protection. Cependant l’appareil est conservé, une maquette et des panneaux pédagogiques sont réalisés ainsi qu’une vidéo d’animation 3D à voir sur le site web.

L’avenir du patrimoine scientifique de l’université est sans doute lié à un projet en partenariat et à long terme dans la Maison d’Arsonval à La Porcherie, propriété du Collège de France. L’idée est d’en faire un centre du patrimoine scientifique en Limousin Nouvelle-Aquitaine : accueil de colloques, résidence de chercheurs, expositions.

Ainsi, la Mission Patrimoine scientifique a encore « du pain sur la planche » ! A  ce jour j’ignore qui sera le, ou la, mitron(ne).

Propos recueillis par Françoise Mérigaud – Pôle recherche