INTRA MUROS 2006-01-10
Paris 2012 !
- Ici Gérard Holtz qui vous parle du haut des 210 mètres de la tour Montparnasse avec cette vue splendide sur la ville. C'est un panorama que les parisiens connaissent mais que beaucoup de ceux qui m'entourent vont découvrir. Je suis en effet entouré par les parapentistes participant au premier Open de Paris, et pour tous le décollage depuis ce site magnifique sera une grande première.
Il y a eu de longues négociations avant que cette idée ne se concrétise, et quelques aménagements sur la terrasse qui nous accueille au 59ème étage. Nous sommes avec Fred, qui a organisé des compétitions de planches à voile au POPB avec des ventilateurs, alors dites-nous un peu Fred, comment cela s'est passé pour amener le vol libre en sport de démonstration dans cette olympiade ?
- Eh bien, je préfère passer sur les difficultés administratives que nous avons eues à obtenir les autorisations, compte tenu de la crainte d'attentats et de l'interdiction du survol de Paris, pour vous parler plutôt des contraintes sportives. Il a fallu convaincre les candidats au titre de la faisabilité de l'épreuve, à cause bien évidemment du manque d'atterrissages. Les conditions météo n'étaient pas vraiment en cause car avec ces cumulus joufflus au-dessus de nous, il est clair qu'il y a des thermiques sur Paris.
- Rappelons que c'est l'air chaud qui monte qui permet aux pilotes de se maintenir en l'air. Donc, Fred, des parapentes au-dessus de Paris, c'est une formidable vitrine pour le vol libre n'est-ce-pas ?
- Oui, c'est insolite et esthétique à la fois ; il a fallu adapter l'épreuve à l'environnement urbain. Ces sportifs sont plus habitués à caracoler le long des chaînes alpines et à voir défiler les plaines sous leurs pieds qu'à survoler des monuments historiques. Nous avons pris en compte les contraintes de l'environnement urbain.
- Merci, Fred. Je vais me tourner vers Antoine, membre de l'équipe de France pour lui demander ses impressions. Vous êtes un peu loin de vos cimes enneigées je crois ?
- Absolument, mais on m'a dit que le Mont Parnasse en Grèce était le lieu de tous les plaisirs, alors j'espère qu'il en sera de même ici et que la victoire nous sourira, car nous avons des concurrents sérieux.
- Le vol libre au-dessus de Paris, c'est une idée folle, non ?
- Oui, mais Paris vu du ciel prend une dimension différente de celle de la carte du métro. Il y a peu de risque de se perdre avec tous ces points de repère, et finalement il y a du relief, Montmartre, les buttes Chaumont, le front de Seine ...
- Coté sécurité, il y n'y a pas un peu trop d'habitations et de voitures ?
- Le principe est d'avoir toujours un atterrissage accessible. Un repérage sérieux a été fait par l'organisation. Mais à Paris, les vaches sont plutôt rares ; le jardin de l'Elysée ne fait pas partie des options. Mais ici par exemple nous avons le toit de la nouvelle gare que vous voyez qui est tout à fait praticable. Avec 38 secondes d'ascenseur, le redécollage est possible rapidement.
- Vous estimez le parcours difficile ?
- Nous partons d'une altitude suffisance, même si les 300m de la tour Eiffel auraient été préférables. Il faut monter un peu pour assurer notre première balise au Jardin du Luxembourg.
- C'est le bassin avec les petits bateaux. Ensuite, nous allons au Jardin des plantes, en évitant de poser au zoo, et en prenant le thermique de la gare d'Austerlitz pour se refaire une santé.
- Selon le plafond, il ne sera pas évident d'arriver en finesse des Tuileries, mais la grande roue brasse de l'air et nous pourrons survoler d'un seul coup d'aile la pyramide du Louvre, puis l'obélisque qui est notre 3ème balise.
- Avec tout le CO2 qu'il y a à la Concorde, j'espère que nous aurons assez de réserve de gaz ! De là, il n'y a que la Seine à traverser pour avoir la sécurité de l'esplanade des Invalides. Voir le dôme de 107m avec le bleu vert de sa flèche, sa croix sur la boule, son lanternon, ses 12 kg d'or, ses statues ailées, ce sera déjà une belle récompense !
- Mais il y aura encore la dernière ligne droite vers l'école militaire et le Champ de Mars.
- Nous aurons une petite pensée pour l'architecte Jacques Ange Gabriel, et pour les frères Mongolfier qui y décolèrent en 1873. un juste retour aux sources en quelque sorte. Le but devant la tour Eiffel, ce sera un peu comme à Brasilia !
- Merci, Antoine, et attention aux bouches de métro ! Ce ne sera pas un nouveau record de distance, mais tout de même une belle performance ! Et si tout se passe bien, la route sera ouverte dans l'avenir vers le Sacré Coeur et le stade de France. En attendant, les pilotes vont finir de se préparer. Nous remercions la fédération française de Vol libre, la mairie de Paris, et le ministre de l'intérieur qui ont fait de cette audacieuse compétition une réalité.
Fichier des balises : Google Earth.
Parcours de l'Open de Paris 2012 :
Pascal Legrand
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