APPRENTI SORCIER 2003-08-15
Diable de poussière
Poussière du diable
Sorcière et sarabande
Chaudron de potion.
Je survole le tourbillon sur le champ de maïs. La spirale se forme rapidement ; la vitesse de rotation est importante. Je suis à 300m au dessus du déclanchement. Je pense à ces diabolos avec lesquels les enfants jouent. Celui-ci va-t-il m'envoyer valser bien haut ? J'ai déjà vu un delta se placer dans une sorcière près du sol. Cela s'était bien passé à mon grand étonnement.
Le cône s'élargit en haut. A mon altitude, il devrait être aussi large que mon rayon de virage. Je vais me l'enrouler, sans trop de frayeur, en espérant que cette fois je vais faire le plafond, après avoir butté deux fois à 1500m.
Ma sorcière a presque la forme des tours de refroidissement des centrales nucléaires. Et en plus elle tourne. Je peux voir la centrale de Civaux à 40 km environ. L'air chaud monte pour se refroidir.
La pompe tient ses promesses, et par la suite au long du vol, je rencontre de nombreuses feuilles de maïs qui se promènent, tantôt à l'horizontal, tantôt à la verticale. On dirait des parchemins porteurs de messages. Ils s'alignent parfois dans une veine d'air que je crois porteur. Je suis un peu surpris de les trouver entre 1500 et 2000m. Ils vont bien redescendre un jour. Je les suis sur plusieurs kilomètres ; aucune raison qu'il y ait une confluence, mais cela y ressemble. A la limite des courants marins aussi, les algues marquent un chemin qui mène quelque part où il n'y a rien.
C'est là-bas que je vais. C'est un beau vol.
Chenay août 2003
Pascal Legrand
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le récit
