Récits des TVL

LE PARAPENTE VU D'EN BAS 2003-04-13

Les aléas de la recup

Tout commence vendredi 20 quand Michel (dit \"beau-papa\" car je brigue la main de sa fille ) me propose de 1'accompagner mercredi prochain à la Jonchère. Pour les non initiés, la Jonchère, c'est un joli site qu'une bande de vélivoles assoiffés de sensations a défiguré en abattant tous les arbres sur un rectangle de 100 m de longueur sur 30/40 m de largeur. (et après ça, ils nous racontent que ce sont des amis de la nature au hobby inoffensif…)
Donc mercredi, beau-papa me récupère dans son kangoo vert avec, à son bord, Pascal, parapentiste également débordé par le travail... Le trajet est sympa, on papote.
Sur place. Michel et Pascal sont perplexes, le vent vient légèrement de travers. Je me permets une question :
\" Et vous atterrissez où ? \"
\" Bah ! La, en bas \" me disent-ils en désignant 1'atterro au sud-ouest.
La. je me rends compte que je me suis fait avoir et que je suis bon pour faire la récup. (bien joué, les gars !) - \" Comment on y va ? \"
\" Pour y aller. tu prends le chemin par lequel on est arrivé jusqu'au virage qu'on voit la-bas, tu tournes à droite et tu roules jusqu'au petit village. Pourquoi j'ai pas regardé par où on est passé pour arriver ici ?
Les choses s'accélèrent. Pascal décolle, mais, une fois en l'air, plus de vent, rien. Il dégueule un bon moment, ça sent le plouff... Enfin, un thermique salvateur lui fait reprendre de 1'altitude. Michel part à son tour, meilleures conditions, brise ininterrompue pendant une ou deux minutes après envol. II me lance : \" Dès que tu ne nous vois plus, tu descends à l'atterro !\"
Donc la, pour moi, c'est simple, je les retrouve à 1'atterro, au sud-ouest. Or, à peine sont-ils en 1'air qu'ils partent NORD-EST et disparaissent derrière les arbres. Y a des jours comme ça.. Visiblement, ils partent en cross. Je retourne à la voiture en essayant de ne pas les perdre, impossible, les arbres les masquent. Je croise un parapentiste dont la radio fonctionne. (chance) \" Aux Combes, sur les antennes \" C'est où ça, les Combes ?
Je descends 500 m en voiture, je les revois et essaie de les suivre mais je zigzague dangereusement. Je m'arrête. Je repars, j'arrive aux Combes. Je vois Pascal, il est un peu bas, Michel est très haut, quasi-invisible (pourquoi a-t-il choisi une voile jaune ?)
Mais ... j'y crois pas, ils se séparent!!!! Dilemme, je dois suivre qui ? ( Pascal est plus visible il semble suivre la route sur laquelle je me trouve...oui...mais...la voiture appartient à Michel et il faut que je marque des points pour \" récupérer \" sa fille) Je ne sais pas ou je suis. Il n'y a pas de routes qui vont vers où va Michel. Je suis donc Pascal, pendant 15 minutes, je le perds plusieurs fois. Il reste un moment au-dessus d'une butte si bien que je m'arrête, incline le siège de la kangoo et garde la voile bleue sous \" surveillance \". 16h08, il est la, je m'endors. 16h10, j'y crois pas, je 1'ai perdu ! Des images de parapentistes pendus haut et court avec leurs suspentes me passent par la tête. Je roule un peu au hasard dans 1'espoir de les retrouver ... en vain. J'envoie un texto à Michel pour savoir s'ils sont toujours en 1'air. Il répond quelques minutes plus tard.
\" On est posé, je suis à Saint-Benevent après Marsac. \"
Une fois réunis, je sens bien que le moment est venu de boire un coup, ce qui fut fait chez Pascal. J'ai pu constater que les parapentistes qui viennent de voler aiment bien téléphoner à ceux qui n'ont pas eu cette chance pour les narguer, même si ces derniers sont malades. \" QUEL DOMMAGE ! C'était une super journée, on a fait 2160 m de plafond, avec des pompes a +5m/s ....ouais, plus de 20 Km, ah, si t'avais été là .... Bon. on te laisse, salut. \"


Roméo (gendre de Michel)

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