Récits des TVL

HISTOIRE DE CROSS 2007-04-24

Tout commence par plusieurs jours de vol.
J-2, le vendredi : Décollage des Monédières Nord Ouest. On montent au plafond (2500m) avec Guy, puis je me laisse glisser tranquillement vers Gare de Corrèze. C’est doux, c’est agréable, ça commence fort.
J-1, le samedi : Tout le club est présent ou presque, ça monte fort (2600m je crois), ça bouge pas mal mais personne ne se décide à partir en Cross sauf Jean Marc.
Jour J : Un peu déçut de la veille pour ne pas être partie, c’est avec entrain que j’arrive au déco Nord Ouest. Je casse la croûte en attendant les autres, j’en profite pour observer les conditions qui ne sont pas formidable. Souvent travers, peu d’air, ça promet le plouf malgré un ciel de feu d’artifice avec des bons gros cum appétissants (Cumulus joufflus appétitus).
Gilbert et Greg arrivent, on laisse la priorité à notre aîné qui malgré un bon départ et une bonne phase de zérotage va se poser. C’est donc sans conviction que nous nous préparons.
Et nous voila prêt à gonfler. Une bouffe de face Greg part, je lui emboîte le pas. Ça zérote, puis +3, j’enroule, Greg m’accompagne, on décale, me voila à 2850m. Je prends un grand bol d’air et je me dis que le ciel nous tend les bras. Après avoir lourdement insisté pour que Greg lâche son antenne nous partons. Le voyage sera plus sympa à deux. Arrivé à Egletons après une transition approximative je me retrouve à 1200m dans du -2 et je me dis que c’est la fin du voyage. Au même moment Greg qui est plus au nord enroule comme un bouchon de champagne et est bien plus haut que moi. Je vois une coupe de pin bien exposé je me jette dessus et si ça ne le fait pas là, je pose.Puis l’espoir renaît, du +0.5. Je ne fait pas le dégoûté et j’enroule fin, très fin, ça sent le sapin (en général c’est bon signe), du +1, je décale je gagne mètre après mètre, je monte tout doucement. Greg me dit qu’il se dirige vers Ussel à plus de 2000m, j’ai les boules…je me bas, j’en bave, je passe Egletons dans du +1 et sors derrière à 1400m. Je continue dans la dérive qui part plus Est et après un bonne bataille de plus de 30 min je trouve un thermique à +3 que j’enroule comme un mort de fin. Ouf….je respire je remonte à 1800m Greg me dit qu’il va se poser à Ussel car il est fatigué, je décide de continuer. La suite est plus facile je remonte plusieurs fois au pfaf, je dérive, j’aperçoit les mont d’Auvergne qui me tendent les bras. Puis après mettre échappé d’un nuage un peu trop gros et noir à mon goût je transite vers un grand lac. Plus je m’approche et plus je me demande si ce n’est pas Bord les Orgues. Effectivement c’est Bord, là je réalise le chemin déjà parcouru, quel bonheur ! Longue transition et j’hésite a traverser le lac, je me demande si ça passe et je le tente, ça passe large. Je survole le château, magnifique. La fumée d’un feu m’indique la dérive et la vitesse du vent : plein Est. A ce moment du vol je pense poser car je suis bas, mais comme à Egletons, je ne lâche rien, j’y crois, je cherche, j’enroule du zéro, puis le front de taille d’une carrière bien blanche contrastant avec le vert environnant attire mon œil : c’est ici ou c’est la fin. Bingo !!! Du +1, je décale puis trouve un thermiques franc, je monte à +4, je refait le plaf. Là haut il fait frais , les nuages s’aplatissent de plus en plus (cumulus platibus) et la fatigue commence à se faire sentir : presque 3h de vol. Je fait donc une longue transition sans rencontrer de thermiques et repère un village pour me poser pas trop loin de la civilisation. Posé en douceur dans un champ remplie de jonquilles….je regarde le vario : 3h15 de vol. Je ne sais pas où je suis. Je plie et me dirige vers une villageoise qui m’a regardé posé.
-Je suis où madame ?
-A Crespy (lieu dit)…dans le Puy de Dome
- ???????? Le village le plus proche ?
- Cros
Belle coïncidence : pour un gaz qui avait les crocs, faire un cross et se poser à Cros c’est beau.
Ce fut un bonheur de partager le début du vol avec Grégory.
Un Grand merci à Gilbert pour la navette (c’est la deuxième fois) et à tout les autres.


Verlhac Bruno

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