Récits des TVL

THEATRE DE VERDURE 1999-08-09

Le monde entier est un théâtre et les sites de vol autant que la réunion du G8.

Scène 1 : au commencement la vie était dans les arbres.
Puis les primates ont regagné la terre. En arrivant à Guéret, Mme Desplat a mis son linge à sécher à l'entrée de l'attero. Christophe nous explique qu'elle a accouché et qu'alors, la voile n'était plus à sa taille et donc.... Il avait sûrement raison, et il était dans l'arbre avec la machette jurant, mais un peu tard, qu'il aurait pu être en vol. Jean-Claude et moi en avons conclu que l'on pouvait hésiter quant à l'arrêt d'alcool qui entraîne une perte de poids immédiate. Je vais demander conseil à mon (gros) président. Il aime le camembert de statistiques. A combien de pourcentage de matières grasses et de degré d'alcool faut-il être pour être dans la fourchette de la pente d'approche d'atterrissage ?

Scène 2 : à donf Marcel. Te retournes pas, t'es le plus fort. Un peu le plus con aussi. C'est l'euphorie d'un vol du soir sympa à St Sulpice. Ca tient bien sur la crête. Allons-y. Go West Jeune homme. C'est sûr que c'est bon. Qu'est-ce que je lui mets ! Et l'autre qui me dit qu'on sera vent de face au retour. Ya pas de vent ; ou presque. Quoique. On est loin. J'assure. Demi-tour. Trop tard. Tantôt pas trop bien devant. Moins con que moi, quand même (à peine). Je ne crois pas rentrer à l'attéro. Je me fais un saute-clôture dans un traditionnel champ en mauvaise pente. Avertissement sans frais, chaud un peu, quand même pour le rase-pente que je ne suis pas. C'est désagréable les bouts d'aiguilles de pins dans les dents. Si encore on avait l'excuse d'être jeunes ou débutants. Mon président (parvenu devant son public à l'attéro) me conseille d'éviter les euphorisants. Il refuse de moquetter le décollage. Monde cruel !

Scène 3 : le tube de l'été. Petite musique de printemps pour commencer lors de l'entretien du site. En plus, ça vole. Thierry nous a fait un petit fusible. On a bien bossé. Au vol ! Je ferme une petite moitié qui rouvre bien. C'est un peu turbulent, car le vent est Ouest. Je vois Jean-Claude qui fait une frontale et part vent-arrière avec la moitié gauche de l'aile en bandoulière. On dirait qu'il fait signe qu'il veut tourner à gauche. Heureusement qu'il avait un peu de gaz. Même au ralenti du suspense les sapins défilent à vitesse-vol plus vitesse-vent. Réouverture. Le cap est bon, mais il y a du sapin à parcourir. Le sapin, si on doit rentrer dedans, c'est Noël à coté du rocher-falaise. Le même sketch à St Hilaire, c'était l'hélico (en cas de proximité avec la paroi). Le gratte-pente, c'est bien quand c'est très calme. Aujourd'hui les sapins sont sympa. Il y a même une route avec un parking où Jean-Claude se pose sans encombre, mais non sans émotion. Tout le monde lui dit merci, car grâce à lui, le débroussaillage a été fait plus consciencieusement. On s'attache vite à la terre et c'est une valeur sûre. Investissez, on n'est jamais sûr d'aller au ciel.

Scène 4 : la loi et l'ordre : en ce jour de nettoyage (toujours le même) le public, certains assis devant l'amphithéâtre de Fresslines, voit arriver par le chemin, un dégarni à la face patibulaire de repris de justice, portant dans son dos un sac et un casque. Il lève curieusement les mains en l'air tel le maquisard suivi par .... 3 uniformes de gendarmes remplis du même métal et coiffés de leur képi. Non de non! Ils l'on eu, le voleur. Entrée magistrale du gaspi des points de permis. Vont-ils lui arracher son maigre bagage ? Ils regardent en l'air et concilliabulent. Pendant ce temps, oublié par le président de la mafia, the Flying Chrysanthème, l'espion international qui a dérobé la petite graine, en profite pour s'envoler au nez et à la barbe des pandores ébahis (et sympathiques au demeurant) : en vérité, je vous le dis : ce sont les courants chauds qui le maintiennent en l'air ; pour qu'il redescende, faudra-t-il donc attendre la venue de l'hiver ; s'évapore-t-il dans l'éther, quand va-t-il prendre un verre ?

NB : pour des raisons évidentes, l'auteur ne souhaite pas que les personnages de la scène 4 soient identifiés. Aussi a-t-il pris soin de dissimuler habilement leur identité derrière les bruyères et les myrtilles. Si tu ne trouves pas, demandes à ta grande sœur de t'aider. Reep on living in a perfect world. Et c'est pas de moi.


Pascal Legrand

imprimer le récit