Le rythme soudain s'accélère. Comme on l'a vu précédemment à St Nazaire, le soldat Jeanjean apparemment (même si depuis longtemps il savait que le passage de la 31e à la 32e compagnie était synonyme de départ pour le front) n'a su que dans les tout derniers jours que son tour était venu. C'est comme si, n'étant pas sûr de pouvoir ensuite continuer à écrire aussi régulièrement (ou pas sûr d'en réchapper, même s'il n'en dit rien), il voulait par ses cartes, par l'écriture, maintenir dans l'urgence un lien constant avec sa famille. Ou peut-être simplement que l'inactivité du voyage, en train ou dans les gares, lui en laisse le temps, et que la traversée de pays différents lui donne l'occasion d'enrichir sa collection. Soit 13 cartes successives envoyées (et reçues) en quatre jours, du jeudi 8 au dimanche 11 juillet 1915.