Durant la première période passée à Saint-Nazaire, de retour de permission, Simon Jeanjean est convalescent, en traitement. Le mot 'ennui', 's'ennuyer' revient sans cesse (non pas seulement s'ennuyer mais 'je m'ennuie de vous' ou 'après vous'. Ennui qu'il tente de tromper en écrivant des cartes (pas moins de trois à sa femme et deux aux tantes, dont une double, au cours de la seule journée du dimanche 15 novembre : cartes classées 39 à 44). Cartes souvent écrites à la plume et non pas au crayon.

La cellule familiale se consolide malgré l'éloignement, mais les tantes restent la référence permanente. De nombreuses cartes leur sont adressées en propre à toutes les trois, ou en commun avec sa femme ; les tantes habitant rue de Ménilmontant, Blanche rue des Envierges, à deux pas les unes de l'autre (Denise est souvent confiée à la garde des tantes), c'est à l'adresse des tantes que sont envoyées les cartes conjointes (1) ; mais il arrive fréquemment, le même jour, qu'il réserve à sa femme (qu'il appelle encore 'chère petite femme') quelques mots sur une carte particulière envoyée à elle seule.

(1) Ses filles confirment qu'en effet elle avait sans doute beaucoup moins que lui - et que les tantes, probablement - les pieds sur terre. Les messages les plus concrets à ne pas oublier sont donc encore à toutes conjointement. Ici sont répertoriés comme destinataires ceux dont l'adresse postale figure sur la carte (s'il s'agit de cartes mises sous enveloppe sans adresse postale explicite, les destinataires retenus sont ceux des adultes dont les noms figurent en tête ; les enfants ne sont pas répertoriés comme destinataires).

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