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2025, deuxième quinzaine d’août. Solene Forget

2025, deuxième  quinzaine d’août. Solene Forget

19 août 2025. République démocratique du Congo. L’ONU condamne le massacre de civils dans le Nord-Kivu. Les Nations unies ont condamné ce jour les attaques menées par les Forces démocratiques alliées entre le 9 et le 16 août 2025 dans plusieurs localités des territoires de Beni et de Lubero, dans la province du Nord-Kivu (est). Ces attaques, accompagnées d’enlèvements, de pillages et de destructions de biens, ont conduit au décès d’au moins 52 civils, dont huit femmes et deux enfants.

(https://news.un.org/fr/story/2025/08/1157319)

 

20 août 2025. Etats-Unis. Nouvelles sanctions contre la Cour pénale internationale. La Cour pénale internationale a déploré ce jour les nouvelles sanctions prononcées par les Etats-Unis à l’encontre des juges Kimberly Prost (Canada) et Nicolas Guillou (France), ainsi qu’à l’encontre des procureurs adjoints Nazhat Shameem Khan (Fidji) et Mame Mandiaye Niang (Sénégal).

(https://www.icc-cpi.int/fr/news/la-cpi-rejette-fermement-les-nouvelles-sanctions-americaines-contre-ses-juges-et-procureurs)

 

18 août 2025. Burkina Faso. Expulsion d’une haute fonctionnaire de l’ONU déclarée persona non grata. La junte au pouvoir au Burkina Faso a expulsé ce jour Carol Flore-Smereczniak, principale représentante des Nations unies dans le pays, après l’avoir déclarée persona non grata. Une autre haute responsable de l’ONU, Barbara Manzi, avait également été déclarée persona non grata puis expulsée en 2022. La junte accuse Carol Flore-Smereczniak d’avoir participé à la rédaction d’un rapport publié par les Nations unies en avril 2025. Ce dernier, dont la junte a rejeté les conclusions, fait état de 2 483 violations graves commises à l’encontre de 2 255 enfants, notamment des meurtres, des enlèvements et des recrutements ou utilisations de ces enfants par des groupes armés et des forces de sécurité entre juillet 2002 et juin 2024. Le rapport précise que les groupes armés islamistes ont commis 65 % des abus, les autres violations ayant été perpétrées par les forces de sécurité burkinabées et les Volontaires pour la défense de la patrie, des auxiliaires civils qui assistent les forces armées.

(https://www.hrw.org/fr/news/2025/08/20/le-burkina-faso-expulse-une-haute-fonctionnaire-de-lonu-a-la-suite-dun-rapport)

 

21 août 2025. Israël. L’ONU condamne le projet de colonie E1 en Cisjordanie. Alors que les Nations unies ont déjà condamné le plan israélien consistant à prendre le contrôle militaire de la bande de Gaza, elles condamnent aujourd’hui le projet de colonie E1. Ce dernier, que le gouvernement israélien a définitivement validé le 20 août 2025, consiste à implanter 3 400 logements dans un territoire de 12 km² reliant Jérusalem-Est à la colonie israélienne de Maalé Adoumim. Ce plan avait été initialement élaboré dans les années 1990, puis rejeté sous la pression internationale. En effet, il est jugé « illégal » par l’ONU au motif qu’il couperait la Cisjordanie en deux (entre Ramallah et Bethléem), compromettant, de fait, la création d’un Etat palestinien. La zone concernée est actuellement habitée par environ 5 000 Palestiniens qui ont reçu l’ordre d’évacuer avant l’arrivée des bulldozers. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a réitéré son appel au gouvernement israélien à mettre fin « immédiatement » à la colonisation, respecter le droit international et se conformer aux résolutions des Nations unies, ainsi qu’à la jurisprudence de la Cour internationale de justice. En effet, dans un avis consultatif rendu en juillet 2024, cette dernière avait conclu à l’illégalité de l’occupation israélienne.

(https://news.un.org/fr/story/2025/08/1157331)

 

21 août 2025. Rwanda. Non-lieu concernant Agathe Habyarimana. Deux juges d’instruction français ont ordonné ce jour un non-lieu concernant Agathe Habyarimana, estimant qu’il « n’existe pas de charges suffisantes ». Veuve de l’ancien président hutu, elle est accusée d’avoir joué un rôle majeur dans la planification du génocide des Tutsis, ce qu’elle réfute. Exfiltrée en Europe avec sa famille quelques jours après le début du génocide à la demande du président français François Mitterrand, proche de son mari, elle réside en France depuis 1998. Depuis 2007, elle y est poursuivie pour « complicité de génocide » et est sous le coup d’un mandat d’arrêt international émis par le Rwanda, vers lequel la France refuse de l’extrader. Le Parquet national antiterroriste a annoncé qu’il allait faire appel de ce non-lieu.

(https://www.lemonde.fr/societe/article/2025/08/21/genocide-des-tutsi-au-rwanda-la-justice-francaise-ordonne-un-non-lieu-pour-la-veuve-de-l-ex-president-rwandais_6633109_3224.html?search-type=classic&ise_click_rank=4)

 

21 août 2025. Gaza. Taux de mortalité civile de 83 % selon les données de l’armée israélienne. D’après une enquête conjointe du Guardian, de +972 Magazine et de Local Call, en mai 2025, les responsables des services de renseignement israéliens ont affirmé que 8 900 combattants du Hamas et du Jihad islamique palestinien étaient décédés ou « probablement décédés ». Or, au même moment, 53 000 Palestiniens (combattants et civils) avaient été tués par les attaques israéliennes, selon les autorités sanitaires de Gaza. Les combattants cités dans la base de données israélienne ne représentant que 17 % de ce total, cela signifie que 83 % des personnes décédées étaient des civils. Au cours des conflits récents, seuls ceux au Rwanda (99,8%), à Marioupol (95%) et à Srebrenica (92%) présentaient des taux de mortalité civile supérieurs. Par ailleurs, le nombre de victimes est probablement sous-estimé puisque le ministère de la Santé de Gaza ne fait état que des personnes dont les corps ont été retrouvés. De plus, une source de renseignement qui accompagnait les forces israéliennes sur le terrain a affirmé que : « Les gens sont promus au rang de terroriste après leur mort » ; « Si j’avais écouté la brigade, j’aurais conclu que nous avions tué 200 % des agents du Hamas dans la région ». Cela concorde avec les témoignages de nombreux soldats israéliens selon lesquels tous les Palestiniens sont traités comme des cibles à Gaza. Un soldat stationné à Rafah cette année a notamment déclaré que son unité avait créé une « ligne imaginaire » dans le sable et tiré sur quiconque la franchissait, y compris des enfants et des femmes.

(https://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2025/aug/21/revealed-israeli-militarys-own-data-indicates-civilian-death-rate-of-83-in-gaza-war)

 

22 août 2025. Gambie. Condamnation de Michael Sang Correa. Un tribunal de Denver, aux Etats-Unis, a condamné ce jour Michael Sang Correa à 67 ans et demi de prison après l’avoir reconnu coupable de torture à l’encontre de cinq personnes soupçonnées d’avoir fomenté un coup d’Etat contre le dictateur Yahya Jammeh, qui a dirigé la Gambie de juillet 1994 à janvier 2017. Michael Sang Correa a commis ces crimes en 2006 alors qu’il était membre de l’escadron de la mort des Junglers. Une Commission nationale vérité, réconciliation et réparations, ayant enquêté sur les crimes commis par le régime dictatorial entre 2018 et 2021, avait établi la responsabilité de cet escadron dans de nombreux crimes. En 2023, un autre membre des Junglers, Bai Lowe, a été condamné à la prison à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l’humanité. L’ex-ministre de l’Intérieur gambien, Ousman Sonko, a également été condamné en mai 2024 en Suisse à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité.

(https://www.justiceinfo.net/fr/149017-correa-condamne-67-ans-prison-etats-unis.html)

 

22 août 2025. Gaza. L’ONU déclare l’état de famine dans la ville de Gaza. Un groupe d’experts internationaux sur la sécurité alimentaire, appuyés par l’ONU, a annoncé ce jour l’état de famine dans la ville de Gaza : au moins un demi-million de personnes en sont victimes. D’ici fin septembre 2025, plus de 640 000 personnes devraient atteindre des niveaux « catastrophiques » d’insécurité alimentaire (phase 5 de l’IPC, dite famine) dans l’ensemble de la bande de Gaza ; plus d’un million d’autres se trouveront en situation d’urgence (phase 4), et 396 000 en situation de crise (phase 3). Il s’agira principalement des habitants des villes de Deir Al-Balah (centre) et de Khan Younès (sud). En outre, selon les experts, les conditions dans la zone la plus au nord de l’enclave seraient aussi graves, voire pires, que dans la ville de Gaza mais le manque de données n’a pas permis de classification officielle. C’est la première fois que la famine atteint le Moyen-Orient depuis la création il y a 20 ans du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC). Ce dernier identifie la famine dans un territoire à partir de trois critères : 20 % des ménages sont confrontés à une pénurie extrême de nourriture, 30 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et au moins deux personnes sur 10 000 meurent chaque jour à cause de la faim. Depuis la dernière analyse en mai, le nombre d’enfants susceptibles de mourir de malnutrition d’ici fin juin 2026 a triplé, passant de 14 100 à 43 400.

(https://news.un.org/fr/story/2025/08/1157336)

 

26 août 2025. Gaza. L’illicéité de « l’assistance » des Etats-Unis à Israël. Selon Human Rights Watch, la « participation directe » des Etats-Unis aux opérations militaires à Gaza depuis octobre 2023, notamment en fournissant à de multiples reprises des armes et des renseignements utilisés pour des frappes israéliennes, signifie qu’ils « sont devenus une partie à ce conflit armé ». De ce fait, ils pourraient – ainsi que des membres du personnel américain à titre individuel – être tenus responsables des crimes commis par Israël. Ils pourraient par ailleurs voir leur responsabilité internationale engagée au titre du Projet d’articles sur la responsabilité de l’Etat pour fait internationalement illicite, selon lequel (article 16) un Etat qui « aide ou assiste un autre Etat dans la commission [d’un] fait internationalement illicite […] en connaissance des circonstances » est considéré comme « responsable » en vertu du droit international. Or, la Commission du droit international, rédactrice de ce projet d’articles, affirme que la vente et la fourniture d’armes peut constituer un exemple de cette aide ou assistance.

(https://www.hrw.org/fr/news/2025/08/26/gaza-les-forces-americaines-risquent-detre-poursuivies-pour-facilitation-de-crimes)

 

26 août 2025. Thaïlande. Autorisation des réfugiés birmans à travailler. Le gouvernement thaïlandais a adopté ce jour une résolution accordant aux réfugiés birmans de longue date le droit de travailler en Thaïlande. Cela concerne environ 81 000 personnes déplacées de force et hébergées dans des abris temporaires le long de la frontière entre les deux pays.

(https://news.un.org/fr/story/2025/08/1157352)

 

27 août 2025. Mauritanie. Violations des droits humains dans le cadre des contrôles migratoires. Human Rights Watch rapporte que les forces de sécurité mauritaniennes ont commis de graves violations des droits humains entre 2020 et début 2025 à l’encontre des migrants et des demandeurs d’asile originaires principalement d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale, notamment lorsqu’ils tentaient de quitter le pays ou d’y transiter. Ont notamment été commis : des actes de torture, des viols et d’autres violences, du harcèlement sexuel, des arrestations et détentions arbitraires (y compris dans des conditions inhumaines), des traitements à caractère raciste, des extorsions et des vols, ainsi que des expulsions sommaires et collectives. Malgré ces violations des droits humains, la Mauritanie a signé en 2024 un nouveau partenariat avec l’Union européenne qui lui a fourni 210 millions d’euros destinés à réduire les flux de la migration irrégulière. Dans le même but, des policiers espagnols et des membres de la Guardia Civil sont déployés dans le pays. En réponse aux questions de Human Rights Watch, le gouvernement mauritanien a déclaré qu’il « rejette catégoriquement les allégations de torture, de discrimination raciale ou de violations systématiques des droits des migrants ». Il a cité les mesures récentes prises pour améliorer le respect des droits, notamment l’« interdiction stricte des expulsions collectives » et les nouvelles Procédures opérationnelles standard adoptées en mai 2025 pour réglementer les débarquements et la « prise en charge » des migrants. La Commission européenne a quant à elle répondu que son partenariat avec la Mauritanie était « solidement ancré » dans le respect des droits humains.

(https://www.hrw.org/fr/news/2025/08/27/mauritanie-des-annees-dabus-lies-aux-controles-des-migrations)

 

27 août 2025. Espagne. Démantèlement d’un réseau de trafic de migrants. La Guardia Civil espagnole, soutenue par Europol, a démantelé en juin 2025 un réseau criminel faisant passer des migrants d’Algérie vers l’Espagne et d’autres pays de l’Union européenne. L’opération a conduit à 14 arrestations.

(https://www.europol.europa.eu/media-press/newsroom/news/spain-dismantles-criminal-network-smuggling-migrants-algeria-to-eu)

33 rue François Mitterrand
BP 23204
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