Oradour-sur-Glane
Fait Matriciel
Le 10 juin 1944, la 3e compagnie du bataillon 1 du régiment 4, Der Führer, appartenant à la division Waffen SS Das Reich massacre, en un après-midi, 643 personnes, hommes, femmes et enfants. Le bourg, très animé en ce samedi, est méthodiquement encerclé et les habitants regroupés sur le champ de foire. Les femmes et les enfants sont séparés des hommes, ces derniers sont divisés en petits groupes et enfermés dans des lieux clos (remises, garages, granges), avant d’être abattus Les femmes et les enfants sont conduits à l’église et massacrés. Le bourg est pillé puis incendié.
Lieux de mémoire
Ruines
Le 28 novembre 1944 le Gouvernement provisoire de la République française décide d’engager un processus de conservation des ruines au titre des Monuments historiques, ainsi que la construction d’un nouveau village à proximité de l’ancien. En avril 1946, une loi « relative à la conservation des ruines et à la reconstruction d’Oradour-sur-Glane », met en place un cadre de reconnaissance nationale.
Aujourd’hui ce sont près de 20 ha de ruines qui sont érigés en monument historique, dont la conservation et l’entretien sont complexes en raison du choix initial de fixer l’état des ruines au jour du massacre.
Tombeau des martyrs
A proximité des ruines, dans le cimetière communal, l’Association nationale des familles des martyrs a fait construire un espace mémoriel pour recueillir les cendres des victimes, refusant la crypte construite par l’État après que les condamnés du procès de Bordeaux ait été amnistiés.
Cette crypte, inutilisée jusqu’en 1974, abrite aujourd’hui les objets découverts lors des opérations de cristallisation de ruines.
Médiation mémorielle
- Centre de la Mémoire d’Oradour

Ouvert le 16 juillet 1999, ce centre d’interprétation a été créé pour accueillir et informer les visiteurs qui se rendent dans les ruines du village martyr. Son architecture s’insère avec discrétion dans le paysage. Des lames d’acier rouillé symbolisant la violence du crime, constituent le couloir d’entrée conduisant à des salles d’exposition puis aux ruines.
- Statue d’Apel les Fenosa
En 1999, à l’occasion de l’ouverture du centre de la mémoire, une œuvre du sculpteur catalan d’Apel les Fenosa, fondue au lendemain du drame, est installée à l’entrée du nouveau village. Comme l’artiste l’avait souhaité, elle est placée sur un socle de 7 m de haut figurant la base d’une bougie dont la flamme est composée d’une femme embrasée.
Le nouveau village
Le 10 juin 1947, le président de la République pose la première pierre du nouveau bourg d’Oradour, dont la construction est achevée en 1953. Il est conçu comme un village modèle très représentatif de l’architecture et de l’urbanisme de la reconstruction. Longtemps resté à l’écart, le nouveau bourg est aujourd’hui un élément clef du parcours mémoriel. Il abrite le siège de l’Association nationale des familles de martyrs, particulièrement dynamique dans les processus de commémoration et d’échanges internationaux. La mairie et l’église abritent de nombreux objets d’arts déposés au fil du temps, en particulier un Livre d’or, remis en 1949, et comprenant des œuvres de Picasso, Léger, un poème d’Aragon, etc. (aujourd’hui conservé aux archives départementales de la Haute-Vienne). L’église conserve de nombreux objets liturgiques offerts témoignant de l’émotion internationale suscitée par le massacre d’Oradour.
Références
Farmer (Sarah), Oradour, arrêt sur mémoire, Paris (Calman-Lévy), 1994.
Une vie avec Oradour, réalisation : Patrick Séraudie, documentaire, France, Pyramide production, 2011, 84 minutes.
Plas Pascal, dir., Conflits, dévastations et ruines – Réparer, reconstruire, conserver, Limoges (Lavauzelle), 2018.
Plas (Pascal), dir., L’affaire d’Oradour-sur-Glane. Tribunal militaire de Bordeaux, Limoges (PULIM), 2025.
Plas Pascal, dir., Oradour résilience, Limoges (Pulim), 2025.
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