Thèse soutenue – Pervieux Lynda
Apports diagnostiques au cours de la trypanosomose humaine africaine
Resumé :
La trypanosomose humaine africaine (THA), ou maladie du sommeil est une parasitose due Ă des trypanosomes du groupe Trypanosoma brucei (T. b.). Ces parasites sont transmis par piqĂ»re d’une mouche du genre Glossina, la mouche tsĂ©-tsĂ©. La THA pose un rĂ©el problème de santĂ© publique en Afrique noire et Subsaharienne. Deux stades sont classiquement dĂ©crits dans l’Ă©volution de la maladie, le stade lymphatico-sanguin et le stade nerveux. Le diagnostic et la dĂ©termination du stade, dont dĂ©pend le traitement, restent difficiles. En effet, les critères couramment utilisĂ©s sont peu sensibles ou peu spĂ©cifiques et nĂ©cessitent une ponction lombaire avec prĂ©lèvement de liquide cĂ©phalo-rachidien (LCR). C’est pourquoi notre travail de thèse avait pour objectif la recherche de nouvelles approches diagnostiques permettant de dĂ©terminer le stade de la THA. Pour cela, nous avons Ă©tudiĂ© diverses sous-populations de lymphocytes T et B, et les cytokines/chĂ©mokines les rĂ©gulant. Nous avons d’abord caractĂ©risĂ© les lymphocytes T rĂ©gulateurs CD4+CD25+Foxp3+ (nTregs), chez des souris infectĂ©es par T. b. brucei. L’augmentation des nTreg dans le thymus jusqu’Ă 120 jours d’infection puis leur diminution Ă 240 jours, peuvent ĂŞtre dues Ă un mĂ©canisme de blocage de maturation dans le thymus ou Ă un blocage de leur sortie en dehors du thymus. Inversement, dans les ganglions mĂ©sentĂ©riques, nous avons trouvĂ© une constante diminution des nTregs au cours de l’infection. Ces rĂ©sultats suggèrent que la variation de leur nombre est due Ă l’Ă©volution de l’infection, mais est aussi âge-dĂ©pendante. Notre travail a ensuite permis de prĂ©ciser le type de cellules lymphocytaires impliquĂ©es dans le sang et dans le LCR de patients atteints de THA. Dans le sang, tous stades confondus, la proportion de lymphocytes B (CD19) augmente alors que celle des lymphocytes T diminue confirmant le caractère immunosuppressif de la maladie. Dans le LCR, l’augmentation des cellules B CD19 chez les patients en stade 2, pourrait constituer un nouveau critère du stade nerveux. D’autre part nous avons cherchĂ© Ă comprendre quels Ă©taient les mĂ©canismes d’attraction des lymphocytes dans le système nerveux central par le dosage dans le sĂ©rum et le LCR de diffĂ©rentes cytokines/chĂ©mokines. Dans le sĂ©rum, les taux de cytokines/chĂ©mokines Ă©taient uniquement associĂ©s Ă la prĂ©sence du trypanosome dans le LCR. Dans le LCR, leur expression Ă©tait associĂ©e avec la prĂ©sence de signes neurologiques, dĂ©montrant leur intĂ©rĂŞt pour le diagnostic du stade nerveux. Enfin, nous avons montrĂ© que T. b. gambiense peut activer l’expression de CXCL-13 dans les lignĂ©es cellulaires microgliales et endothĂ©liales, suggĂ©rant un rĂ´le direct des trypanosomes dans le processus de rĂ©gulation. Nos travaux sur les cellules lymphocytaires et les cytokines/chĂ©mokines impliquĂ©es montrent la nĂ©cessitĂ© de leur Ă©valuation en tant que marqueurs de stade par des Ă©tudes multicentriques de terrain.
——————————————————————————————————————————————– Mots clĂ©s : santĂ© publique, trypanosomiase africaine, diagnostic (mĂ©decine), trypanosoma, cellules B, cellules T
[Thèse soutenue le 03/10/2008]
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Pervieux Lynda
PhD
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Bouteille Bernard
Directeur de thèse
Mendonça Previato Lucia
Co-Directeur de thèse
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