Thèse soutenue – Maëlenn GUERCHET

Démences en Afrique Subsaharienne : outils, prévalence et facteurs de risque

Resumé :
Suite au vieillissement de la population mondiale et compte-tenu de la transition épidémiologique en cours, les démences deviennent un problème majeur de santé publique dans les pays en développement. En effet, les conséquences humaines, sociales et économiques liées aux démences et à la maladie d’Alzheimer sont lourdes. Les premières estimations de la prévalence des démences dans les pays en développement étaient faibles, souvent inférieures à 5%, contrastant avec les observations faites dans les pays développés où la prévalence variait entre 5 et 20%. Peu de recherches sur les démences ont été menées en Afrique alors qu’une augmentation de 93% de la population de personnes âgées vivant en Afrique Subsaharienne est prévue par l’OMS entre 2000 et 2020. Au cours de cette thèse, nous avons étudié les outils permettant de dépister les démences dans les pays à faibles revenus en zone tropicale, où les différences culturelles et l’illettrisme sont importants. L’âge des sujets devant être déterminé avec précision lors d’enquêtes épidémiologiques sur les démences, une méthode d’estimation de l’âge via des repères historiques a été validée. Trois études épidémiologiques en population générale ont été conduites en Afrique francophone : à Djidja (Bénin), à Bangui (République Centrafricaine) et à Brazzaville (Congo), afin d’estimer la prévalence des démences chez les sujets de plus de 65 ans et d’étudier les facteurs de risque de ces affections. Ces études, par la méthode de porte-à-porte, ont permis de dépister environ 500 sujets dans chaque zone avec le Community Screening Interview for Dementia et le Test des 5 mots. La prévalence des démences était faible en zone rurale béninoise (2,6%), alors qu’elle était plus élevée dans les villes d’Afrique Centrale (8,1% à Bangui et 6,7% à Brazzaville). L’âge et les symptômes dépressifs au moment de l’étude étaient les deux facteurs les plus souvent significativement associés aux démences dans ces populations, tandis que la non scolarisation n’était jamais associée aux démences. L’association des démences avec l’Artériopathie Oblitérante des Membres Inférieurs (AOMI) a été plus particulièrement explorée en Afrique Centrale. Alors que la prévalence de l’AOMI était élevée dans la population âgée (15,0% à Bangui et 32,4% à Brazzaville), un Index de Pression Systolique faible (<0,9) était associé à la présence de démences, même après ajustement sur les facteurs de risque de démences et de maladies cardiovasculaires. Les recherches sur les démences dans les pays à faibles ou moyens revenus ont progressé durant ces dernières années. La prévalence des démences semble varier d'une région d'Afrique à l'autre, selon le milieu urbain ou rural. En plus des facteurs de risque usuels, certains facteurs de risque psychosociaux semblent jouer un rôle dans la survenue de démence.

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Mots clés :Alzheimer (maladie), santé publique, Afrique noire, épidémiologie, diagnostic (médecine), personnes âgées, démences (médecine)

[Thèse soutenue en 2010]

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Maëlenn GUERCHE

PhD

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Sous la direction de :

Jean-Pierre CLEMENT

Directeur de thèse
PUPH – Université de Limoges

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