Contrat doctoral 2017

Phénomènes d’introgression dans la diversité génétique de Toxoplasma gondii entre la région Nouvelle Aquitaine et l’Afrique de l’Ouest et Centrale : des influences humaines et environnementales.

L’infection par Toxoplasma gondii est une zoonose ubiquitaire Ă  l’Ă©pidĂ©miologie complexe. Elle peut toucher l’ensemble des espèces homĂ©othermes par plusieurs voies de transmission. La contamination s’effectue principalement par voie orale : soit par ingestion d’oocystes excrĂ©tĂ©s dans l’environnement par les fĂ©lidĂ©s (hĂ´tes dĂ©finitifs), soit par consommation de tissus contaminĂ©s par des kystes. Chez l’homme, l’infection concernerait un quart de la population mondiale. Elle est gĂ©nĂ©ralement bĂ©nigne chez l’immunocompĂ©tent, nĂ©anmoins des formes graves, cĂ©rĂ©brales ou viscĂ©rales, et des atteintes oculaires ont Ă©tĂ© dĂ©crites. Cette variabilitĂ© clinique serait liĂ©e Ă  l’état immunitaire du patient, mais aussi Ă  des dĂ©terminants gĂ©nĂ©tiques de virulence de la souche responsable de l’infection. Au cours des 20 dernières annĂ©es, une distribution gĂ©ographique particulière de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique dans les populations de ce parasite, dont les dĂ©terminants restent Ă  comprendre, a Ă©tĂ© mise en Ă©vidence Ă  travers le monde. Cette structure spatiale se caractĂ©rise par une diversitĂ© beaucoup plus importante en AmĂ©rique du Sud associĂ©e Ă  des souches Ă  l’origine de manifestations cliniques plus sĂ©vères voire lĂ©tales en comparaison avec l’Europe et l’AmĂ©rique du Nord.
La diversitĂ© gĂ©nĂ©tique du toxoplasme en Asie et en Afrique demeure très peu explorĂ©e. Cependant le peu de donnĂ©es disponibles sur cette parasitose en Afrique de l’Ouest et Centrale suggère une prĂ©valence humaine et animale Ă©levĂ©e et une sĂ©vĂ©ritĂ© inhabituelle de l’infection toxoplasmique chez l’homme. Des Ă©tudes montrent une relation entre le gĂ©notype infectant et les manifestations cliniques, en particulier en AmĂ©rique du Sud. Dans un monde globalisĂ©, comprendre comment la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique du pathogène se structure et Ă©volue s’impose comme une thĂ©matique Ă©mergente dans l’étude de l’épidĂ©miologie de la toxoplasmose. Le rĂ´le de facteurs anthropiques dans l’évolution de cette diversitĂ© a Ă©tĂ© montrĂ© dans le cadre de travaux de recherche prĂ©liminaires de l’équipe. Une Ă©tude menĂ©e en Guyane française montre que l’anthropisation d’un milieu aboutit Ă  une modification de la diversitĂ© gĂ©nĂ©tique locale du toxoplasme. Elle met en Ă©vidence la possibilitĂ© d’introgressions de souches sauvages (plus virulentes pour l’homme) dans l’environnement anthropisĂ©, entrainant des risques potentiels en santĂ© humaine.
Ă€ une Ă©chelle intercontinentale, des cas de toxoplasmose sĂ©vère, inhabituelle chez l’immunocompĂ©tent en Europe, ont Ă©tĂ© identifiĂ©s en France mĂ©tropolitaine suite Ă  la consommation de viandes de cheval importĂ©es depuis le continent amĂ©ricain. La globalisation des Ă©changes semble provoquer des situations Ă  risque encore peu explorĂ©es et qui constituent des dĂ©fis nouveaux en santĂ© humaine et animale. La circulation des hĂ´tes qu’elle soit naturelle (migration aviaire), ou anthropique (transport de produits carnĂ©s, de vĂ©gĂ©taux souillĂ©s d’oocystes, introduction d’animaux vivants tels que les chats ou les rongeurs) pourrait ĂŞtre source d’introduction de gĂ©notypes du toxoplasme potentiellement plus virulent et d’échanges gĂ©nĂ©tiques accrus entre population d’un continent Ă  l’autre. Ces hypothèses Ă©voquĂ©es dans la littĂ©rature scientifique restent Ă  dĂ©montrer.

Ce projet de thèse apportera des éléments utiles et indispensables à la compréhension de l’éco-épidémiologie de la toxoplasmose dans les différentes régions d’étude (prévalence, identification de réservoirs, circulation du parasite dans l’environnement, facteurs de risque). Dans la mesure du possible, ce travail tendra vers une meilleure appréciation des risques en santé humaine pour les régions d’étude, et ce par la confrontation des données collectées aux données génétiques et cliniques disponibles pour les cas de toxoplasmose chez l’homme.

——————————————————————————————————————————————–
Expérience souhaitée/profil

Le ou la candidat(e) doit avoir suivi un cursus universitaire dans les sciences de la vie (ex : biologie des organismes), avoir de bonne connaissances en génétique des populations et plus largement en écologie. Des compétences en épidémiologie, parasitologie, biologie moléculaire seraient également appréciées. Il ou elle doit avoir un niveau d’anglais correct et posséder un intérêt particulier pour le milieu tropical, le travail de terrain et une curiosité pour la zoologie (comportement animal, diversité des espèces).

——————————————————————-
Candidature avant le 31 mai 2017
Descriptif complet en francais
Full version in english
——————————————————————-

——————————————————————-

Sous la direction de

Marie-Laure DARDE

Directrice de la thèse
PU PH

Aurélien MERCIER

Co-direction
MCU

——————————————————————-

AFFILIATIONS
Ecole Doctorale n°524 BioSanté
Institut de Recherche FR 3503 GEIST
Faculté de Médecine
——————————————————————-
CANDIDATURE
Le dossier de candidature doit comporter :
– une lettre de motivation (1 page)
– un CV
– un rĂ©sumĂ© du master (1 page)
——————————————————————-
CONTACTS
Le dossier de candidature doit être envoyé avant le 31 mai 2017 à :
– marie-laure.darde@unilim.fr
– aurelien.mercier@unilim.fr

——————————————————————-

--
© UMR Inserm 1094 NET - 2 rue du Dr Marcland, 87025 LIMOGES Cedex - Tél. : 05 55 43 58 20 - Fax : 05 55 43 58 21