Thèse soutenue d’Emilie BERTRANPETIT
Sur l’origine de Toxoplasma gondii : approches phylogénétique et spatialement-explicite pour la détermination de l’origine géographique d’un parasite ubiquiste
Toxoplasma gondii, protozoaire ubiquitaire chez les mammifères et les oiseaux, est l’agent Ă©tiologique de la toxoplasmose, une maladie posant un rĂ©el problème de santĂ© publique dans le monde avec environ 200 000 nouveaux cas de toxoplasmose congĂ©nitale chaque annĂ©e. Il a Ă©tĂ© montrĂ© que la sĂ©vĂ©ritĂ© clinique de la toxoplasmose variait en fonction des rĂ©gions gĂ©ographiques, avec en particulier l’AmĂ©rique du Sud qui paie le plus lourd tribu de cette maladie. Malheureusement, les mĂ©canismes de ces disparitĂ©s gĂ©ographiques sont encore peu compris et l’origine gĂ©ographique ainsi que l’histoire Ă©volutive du pathogène sont encore incertaines. Une collection mondiale de 168 isolats de T. gondii recueillis dans 13 populations de 5 continents a Ă©tĂ© sĂ©quencĂ©e pour cinq fragments de gènes (140 single nucleotide polymorphisms Ă partir de 3153 bp par isolat). La phylogĂ©nie basĂ©e sur les mĂ©thodes de Maximum de vraisemblance avec une estimation de l’âge du plus rĂ©cent ancĂŞtre commun (TMRCA) et des analyses gĂ©ostatistiques ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es afin d’infĂ©rer l’origine hypothĂ©tique de T. gondii. Nous montrons que les souches actuelles de ce parasite ont vraisemblablement Ă©voluĂ© Ă partir d’un ancĂŞtre Sud-AmĂ©ricain il y a environ 1,5 million d’annĂ©es et avons reconstruit la propagation mondiale du pathogène qui a suivi. Cette Ă©mergence est beaucoup plus rĂ©cente que l’apparition de la forme ancestrale de T. gondii il y a environ 11 Ma et est postĂ©rieure Ă l’arrivĂ©e des fĂ©lidĂ©s dans cette partie du monde. Nous proposons que la lignĂ©e ancestrale de T. gondii ait Ă©tĂ© introduite en AmĂ©rique du Sud avec les fĂ©lidĂ©s et que l’évolution de l’infectivitĂ© orale des kystes tissulaires Ă travers le carnivorisme ainsi que la diversification des fĂ©lidĂ©s dans cette rĂ©gion du monde a permis l’apparition d’une nouvelle souche ayant une capacitĂ© de transmission beaucoup plus efficace que la lignĂ©e ancestrale, ce qui lui a permis de la supplanter et d’avoir une distribution pandĂ©mique.
Toxoplasma gondii, a protozoan found ubiquitously in mammals and birds, is the etiologic agent of toxoplasmosis, a disease causing substantial Public Health burden worldwide, including about 200,000 new cases of congenital toxoplasmosis each year. Clinical severity has been shown to vary across geographical regions with South America exhibiting the highest burden. Unfortunately, the drivers of these heterogeneities are still poorly understood, and the geographical origin and historical spread of the pathogen worldwide are currently uncertain. A worldwide sample of 168 T. gondii isolates gathered in 13 populations was sequenced for five fragments of genes (140 single nucleotide polymorphisms from 3,153 bp per isolate). Phylogeny based on Maximum likelihood methods with estimation of the time to the most recent common ancestor (TMRCA) and geostatistical analyses were performed for inferring the putative origin of T. gondii. We show that extant strains of the pathogen likely evolved from a South American ancestor, around 1.5 million years ago, and reconstruct the subsequent spread of the pathogen worldwide.This emergence is much more recent than the appearance of ancestral T. gondii, believed to have taken place about 11 My ago, and follows the arrival of felids in this part of the world. We posit that an ancestral lineage of T. gondii likely arrived in South America with felids and that the evolution of oral infectivity through carnivorism and the radiation of felids in this region enabled a new strain to outcompete the ancestral lineage and undergo a pandemic radiation.
——————————————————————————————————————————————– Mots clĂ©s : Toxoplasma gondii, origine gĂ©ographique, monde.
Soutenue le 19 décembre 2016
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Emilie BERTRANPETIT
Docteure bertranpetit@gmail.com
Sous la direction de
Daniel AJZENBERG
Directeur de thèse MCU PH
Sébastien DEVILLARD
Co-direction UMR CNRS 5558
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