Les petits cailloux de Simon Jeanjean | Jean Péchenart

Avant-propos

p. 3-8

Sommaire

Texte

« Simon Jeanjean m’était conté »

Il n’y a aucune raison pour que l’on se souvienne de Simon Jeanjean (1886-1964), pas plus que de sa famille dont la dernière représentante, sa fille Geneviève, est décédée en 2014 à l’âge de 94 ans. Pas plus qu’il n’y a de raison pour que l’on se souvienne de qui que ce soit au monde au-delà d’une certaine durée, à l’exception de quelques célébrités dont les noms figurent sur les plaques nommant les rues et dans les dictionnaires. Simon Jeanjean n’a pas son nom dans Wikipedia. Fils unique qui ne connut jamais sa mère, il n’aspirait à rien plus qu’à une famille et à une descendance nombreuse. Mais ce ne fut pas le cas. Aucune de ses filles n’ayant eu d’enfant, la famille s’est éteinte.

Note de bas de page 1 :

Le lien personnel fort qui me lie aux personnages de cette histoire – et la subjectivité du point de vue – justifie l’usage ici du « je » préféré au « nous » académique. Le « nous » sera réservé à son usage courant, implicitement collectif.

Or je1 me souviens de lui. Geneviève fut ma marraine et s’est occupée de moi lorsque j’étais tout jeune. Sa sœur Monique et elle – « mes marraines », inséparables – habitaient chez leurs parents, au 21 rue de la Chine Paris 20ème ; j’y allais passer des week-ends, ma marraine m’emmenait au cinéma et aussi en vacances. J’y côtoyais ce vieil homme aux lunettes très épaisses et au visage empâté qui me faisait penser à Michel Simon. Mais j’ignorais à peu près tout de la vie de cet homme, de sa femme Blanche et des deux sœurs aînées Denise et Madeleine. Je n’en ai acquis une première idée que très récemment, de la bouche de Geneviève et Monique, que j’ai interrogées et qui m’ont raconté ce qu’elles en savaient. Leur histoire m’a impressionné. Je leur ai fait promesse de la « sauver » en quelque sorte de l’oubli, sous la forme d’un document écrit. Et j’ai commencé à m’en acquitter, sous la forme d’une première mouture très approximative que j’avais pensé intituler « Simon Jeanjean m’était conté », et dont je leur avais lu le début.

Il y avait là de quoi bâtir un roman, tout en revivant au plus près quelques séismes – guerres, bouleversements et évolutions politiques, économiques et idéologiques – du siècle passé. L’idée de départ est d’arracher à l’oubli un personnage et une famille qui par ailleurs semblent fort bien s’accommoder d’un statut social les vouant à une certaine invisibilité. Cette question sera discutée et relativisée, s’agissant au moins du patriarche Simon, que l’on découvre, à suivre ses traces, à la fois autodidacte, adepte d’un ensemble de pratiques culturelles relevant des classes modestes, dépourvu de toute ambition politique au sens où on ne le voit jamais briguer quelque position dominante que ce soit (quoique défendant pied à pied tous ses droits, et soucieux d’une juste reconnaissance de ses mérites sous forme de médailles), et continuant d’entretenir un fonds d’archives hérité de sa famille. Un fonds qui prend avec lui une dimension impressionnante. Et qui reste à la fin, comme une bouteille à la mer.

« Les Jeanjean et Jean »

Note de bas de page 2 :

Alain Corbin, Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot : sur les traces d’un inconnu (1798-1876), Flammarion, 1998.

Note de bas de page 3 :

Ibid., p. 181.

Cette histoire-ci n’a donc en commun avec celle, par exemple, d’un Louis-François Pinagot exhumé par Alain Corbin2, que le fait de nous emmener « sur les traces d’un inconnu ». Corbin écrit en effet : « Je doute, à titre d’exemple, que les étapes de la Révolution qui nous sont familières […] aient constitué, dans l’esprit de Louis-François Pinagot, les cadres de la représentation de la fin du XVIIIe siècle »3. Sans doute pourrait-on en dire autant d’une majeure partie de la population, à toutes les époques. Mais ce n’est en rien le cas de Simon Jeanjean. Né à Metz en Lorraine allemande, dans un milieu catholique revanchard, « monté » à Paris à l’orée du XXe siècle, témoin de la Première Guerre Mondiale en tant que poilu du rang, ce qu’il eût pu éviter en raison de son état de santé (d’où un tour de France des hôpitaux et des dépôts d’éclopés), puis acteur de la Seconde, dans la Résistance, non seulement sa destinée singulière le porte en dehors des sentiers battus, mais il n’a de cesse, tout au long de sa vie, de se tenir au plus près de la vie politique de son temps, en s’engageant quotidiennement, dans le cadre de son travail, à l’église, au syndicat (CFTC) et dans les rangs des démocrates-chrétiens (PDP puis MRP). Et s’engageant pour sa famille aussi, ses quatre filles qu’il aime et protège sans cesse.

De tout cela j’ai pu recueillir pour commencer une version orale par la voix des deux vieilles dames, bien après le décès de mes propres parents, notamment de ma mère dont elles étaient les amies très proches – à la vie à la mort on peut le dire, et leur amitié est un élément important de cette histoire. Cette narration, plus ou moins approximative comme il en est de toute légende familiale, resterait très insuffisante – sauf à la développer en fiction romanesque – si elle n’avait pu s’appuyer sur le fonds d’archives. Celui-ci dormait dans des rayonnages et des cartons, pieusement empilés au grenier de leur maison de Lardy (Essonne), mais sans qu’elles en sussent grand-chose. Le premier document, retrouvé assez rapidement d’après leurs indications, a été l’album de cartes postales, surchargé à en faire craquer toutes les coutures, où se trouvait principalement, au verso des cartes et dans le désordre, la correspondance du poilu Simon Jeanjean. Je me suis jeté à corps perdu dans la reconstitution de ce puzzle. L’évocation des Jeanjean, issue d’un simple témoignage personnel, a été l’occasion d’une aventure documentaire excitante.

Note de bas de page 4 :

Institution de bienfaisance à l’usage des jeunes filles, qui sera présentée en son temps, ainsi que le mouvement des Scouts et des Guides de France, auxquels on n’échappera pas.

D’un point de vue plus personnel, l’histoire du père Jeanjean, généreusement renseignée à travers ces deux sources – interview et archives – me renvoyait, par contraste, à un silence dès lors assourdissant de mes parents concernant leur passé, de mon père surtout qui ne se confiait guère. On pourrait supposer que l’expérience littéraire, qui nous amène entre autres choses à explorer au plus profond notre univers intérieur, donne aptitude à en faire part aux autres. Ce ne fut évidemment pas le cas pour mon père. Simon Jeanjean, comptable doué d’un solide esprit de géométrie, sut raconter beaucoup mieux, beaucoup plus généreusement sa vie à ses filles – même à considérer quelques souvenirs atroces qu’il ne pouvait pas dire et qui ne s’épanchèrent jamais qu’en cauchemars nocturnes – que ne le fit jamais, trente ans plus tard, l’excellent professeur de lettres qu’était Jacques Péchenart. Homme très bon au demeurant, doué de mille qualités indéniables. Il y a donc une part de compensation, pour moi son fils, à me plonger dans l’histoire des Jeanjean qui est un peu un miroir de la mienne. Je m’efforcerai donc de m’en tenir ici à ne raconter des Péchenart que ce qui entre effectivement en jeu dans l’histoire des Jeanjean (au premier chef : la rencontre de ma mère avec Monique et Geneviève Jeanjean, dans le Centre de vacances de l’Initiative4, aux Sables d’Olonne, lors de l’été 1939), tout en assumant ce point de vue délibérément subjectif. D’où un deuxième titre donné à ce projet : « Les Jeanjean et Jean ».

Les sources – le Fonds Jeanjean (Université de Limoges)

Note de bas de page 5 :

Convention en date du 30 septembre 2011

Note de bas de page 6 :

https://www.unilim.fr/jeanjean/index.php. « 14 x 9 » désigne la dimension standard des cartes en centimètres. Ce sont généralement des photographies en noir et blanc. L’utilisation de cette source, quotidienne et détaillée, induit évidemment une focalisation plus proche sur les années de la Grande guerre que sur le reste de l’histoire.

L’étude qui suit est avant tout le résultat d’une recherche approfondie à partir du « Fonds Jeanjean ». Dans un premier temps, Monique et Geneviève Jeanjean m’ont fait don de leurs archives que je ne connaissais pas. Elles m’ont autorisé par écrit à en disposer entièrement, puis à en faire don à l’Université de Limoges5. Le traitement – inventaire, classement et conservation, puis numérisation et mise en ligne pour une partie – en a été confié au Service Commun de la Documentation (SCD) où j’étais employé en tant que conservateur. Le fonds est constitué notamment du fameux album de cartes postales – accessible en ligne sous l’intitulé « 14-18 en 14 x 9 : l’album de cartes postales de Simon Jeanjean »6 – entre autres archives de la famille.

Note de bas de page 7 :

Film de Akira Kurozawa (1950), d'après la nouvelle du même titre de Ryunosuke Akutagawa (1915).

Cette première base de données en ligne est donc le reflet d'un état de la recherche bien antérieur au présent travail, celui-ci complétant ou parfois infirmant le commentaire avancé dans celle-là. Au fil même du récit, suivant pas à pas les petits cailloux semés par Simon Jeanjean, il pourra arriver qu'une découverte archivistique vienne contredire une version précédente de l'histoire, plusieurs versions s'enchaînant alors à la manière de Rashomon7 ou de Jacques le Fataliste, ou plutôt comme il en est inéluctablement de toute connaissance historique, vouée à évoluer.

Ainsi, de nombreux albums de famille de la famille Jeanjean (globalement postérieurs à l'album de cartes postales et constitués de photographies « maison ») ont été ajoutés au fonds Jeanjean dans un deuxième temps, enrichissant considérablement la connaissance des périodes couvertes, à partir des années 1920. En tout état de cause, l'image prend ici une place importante, tantôt en tant qu’illustration, tantôt en tant qu’objet d’analyse ou de méditation. L’image, et plus généralement les documents des archives familiales, leur découverte progressive, sont eux-mêmes le sujet de ce travail. D’où un va-et-vient fréquent entre l’histoire des Jeanjean, et l’histoire de la découverte progressive des détails de l’histoire à travers un ensemble de sources croisées, à savoir principalement :

Note de bas de page 8 :

Premier exemple : (2733) au début du chapitre I, numéro désignant la carte de visite collective des trois « tantes marraines » de Simon Jeanjean.

  • Mes propres souvenirs ;

  • Les souvenirs des deux filles cadettes de Simon Jeanjean, Monique et Geneviève (ma marraine), relatés dans une Interview d’une durée d’une heure et demie, réalisée principalement le 7 juin 2006. Accessible en ligne sous forme sonore et transcrite ;

  • Les archives (venant parfois corriger les approximations du souvenir ou de la tradition orale), classées dans le Fonds par types de documents, et partiellement accessibles en ligne sur le site internet. Les références en seront données au fil du texte sous forme d'indices numériques entre parenthèses.8

Petite bibliographie

Note de bas de page 9 :

Ou quelle que soit leur position à l'écran en l'absence de pages. La présentation mise en page de façon traditionnelle sera réservée à la version "PDF".

Telles sont les sources directes. En outre différents auteurs, historiens, philosophes, poètes, romanciers (etc.) ont pallié mes lacunes, nourri ma documentation et ma réflexion, et donné lieu à d'autres citations que celles tenues de la bouche ou des archives des protagonistes. Ils seront mentionnés, comme il est d'usage, dans des notes dites de bas de page9 (facultatives). La liste suivante, de Alain Corbin à Georges Perec, de Roland Barthes à Paul Déroulède, faisant d'ailleurs la part belle au roman sans exclure quelques titres pour la jeunesse, souligne le caractère éclectique, sinon hétéroclite du propos (vous voici prévenus), et donne un aperçu des sujets abordés au fil des chapitres :

  • Maurice Agulhon. Le cercle dans la France bourgeoise, 1810-1848. Étude d'une mutation de sociabilité. Armand Colin, 1977 (Cahiers des Annales ; 36). [chapitre III]

  • Henri Amouroux. La grande histoire des Français sous l’Occupation, tome I, Le peuple du désastre, 1939-1940. Robert Laffont, 1976. [ch. XIII]

  • Jeanne Ancelet-Hustache. La Tour aux loups. Desclée de Brouwer, 1961 (coll. Belle humeur, à partir de 8 ans). [ch. XIII]

  • Louis Aragon. Aurélien. Gallimard, 1944. Le Livre de poche, 1964. [IX]

  • Roland Barthes. La Chambre claire, note sur la photographie. Cahiers du Cinéma, Gallimard, Le Seuil, 1980. [VI].

  • Belleville, un quartier divers / Tania da Rocha Pitta. Sociétés, n° 97, 2007. [IX]

  • G. Bruno. Le Tour de France par deux enfants. Belin, 1877. [II]

  • Bruno Cabanes. La victoire endeuillée : la sortie de guerre des soldats français, (1918-1920). Le Seuil, 2004 (l'univers historique). [VIII]

  • Louis-Ferdinand Céline. Voyage au bout de la nuit. Denoël, 1932. [X]

  • Gabriel Chevallier. La Peur. Stock, 1930. Nombreuses rééditions. [V]

  • Yves Combeau. Toujours prêts : histoire du scoutisme catholique en France. Le Cerf, 2021. [X]

  • Ellen Constans. Ouvrières des lettres. PULIM, 2007 (Médiatextes). [VI]

  • Alain Corbin. Le monde retrouvé de Louis-François Pinagot, sur les traces d’un inconnu, 1798-1876. Flammarion, 1998. [Avant-propos]

  • Maurice Crubelhier. Les citadins et leurs cultures, in La ville de l'âge industriel, Le Seuil (Histoire de la France urbaine). [III]

  • Albert Dauzat. Les noms de famille de France : traité d'anthroponymie française, 3e éd. Librairie Guénégaud, 1977. [I]

  • Philippe Deitz. Histoire des luminaires, histoire des hommes. Editions du Perron, 2009. [III]

  • Paul Déroulède. Chants du Soldat, 141ème édition, Calmann-Lévy, 1892 (1ère éd. 1872) (Fonds Jeanjean n° 3669). [XI]

  • Jean Échenoz, Quatorze. Minuit, 2012. [IV]

  • L'Essor du portrait In Jean-Marc Ferrer, Étienne Rouziès, Une histoire de la photographie à Limoges, 1839-1914. Limoges, Les Ardents éditeurs, 2011, p. 19-25. [I]

  • Marie-Ève Férérol. Naissance et développement de La Bourboule, ville thermale neuve française exemplaire. Espaces et sociétés, 2012/3, n° 151. [V]

  • Francisque Gay. Pour en finir avec la légende « Rouges-chrétiens » : mémoire confidentiel. Éditions de « L’Aube », 1937. (Fds Jeanjean n° 3603). [XIII]

  • Ivan Jablonka. En camping-car. Le Seuil, 2018 (Librairie du XXIe siècle). [XX]

  • Régis Jauffret. Papa. Grasset, 2020. [XVI]

  • Les Jours heureux : le programme du Conseil national de la Résistance de mars 1944. La Découverte, 2010 (Cahiers libres). [XVII]

  • Patrick Kamoun. Un siècle d’habitat à « bon marché ». Informations sociales, 2007/5, n° 141, pages 14-23. [X]

  • Bernard Marrey. Louis Bonnier : 1856-1946. Bruxelles, Mardaga, Institut français d'architecture (coll. Architectes), 1988. [X]

  • Xavier de Montépin. La Porteuse de pain. Le Petit Journal, 1884-1885. Nombreuses rééditions et adaptations. [VI]

  • Emmanuel Mounier. Le Personnalisme. PUF, 1949 (Que sais-je ?). [XIII]

  • Georges Perec. Je me souviens. Hachette, 1978. [XII]

  • Georges Perec. La Vie mode d’emploi. Hachette, 1978. [IV]

  • André Rauch. Les vacances et la nature revisitée in L'avènement des loisirs : 1850-1960 / sous la dir. D'Alain Corbin. Aubier, 1995, p. 83-117. [VI]

  • Aline Ripert, Claude Frère. La carte postale, son histoire, sa fonction sociale. CNRS ; PUL, 1983 [VI]

  • François Roth. Alsace-Lorraine, histoire d'un « pays perdu », de 1870 à nos jours. Nancy, éd. Place Stanislas, 2010. [II]

  • Marc Sangnier. Le Pacifisme d’action, 4ème éd., Foyer de la Paix, 1936 (Fds Jeanjean n° 3602). [XIII]

  • Olivier Sirost. Du campement au camping, Techniques & Culture, 56, 2011, p. 98-113. [XX]

  • Alain-Gérard Slama. Vichy était-il fasciste ? Vingtième siècle, 1986, 11, p. 41-54. [XVI]

  • Voltaire. Article « Torture » du Dictionnaire philosophique, 1769. [VII]

  • Alfred Wahl, Les problèmes de l'option des Alsaciens-Lorrains (1871-1872). Thèse soutenue à l'université de Strasbourg, 1972. [II]

  • Miguel de Zamacoïs (1866-1940). Les Bouffons. Paris, Librairie théâtrale, 1907. [V]

Note de bas de page 10 :

Non seulement Gustav-Theodor Fechner (1801-1887) qui me vient tout d'abord à l'esprit, mais Blaise Pascal (1623-1662), génie doué tout autant d'esprit de géométrie que de finesse.

Ces écrits m'ont permis d'ancrer mon récit dans son contexte socio-historique et de l'illustrer, soit que leur lecture se soit imposée au fil de mes recherches, soit qu'ils fissent partie d'un bagage intime propre à mon univers personnel, à vrai dire plus littéraire que scientifique (deux domaines que l'on oppose généralement, mais où les plus grands penseurs surent exceller conjointement10).

Remerciements

Enfin je tiens à remercier quelques personnes sans l'amitié et le soutien desquelles ces Petits cailloux n'auraient pu aboutir. Aboutir à quoi ? J'avais espéré que ce serait à un livre de papier, un épais volumen imprimé que vous eussiez acheté ou emprunté, classé dans les rayons d'une bibliothèque et lu sans hâte, avec images à contempler, digressions diverses à déguster ou à enjamber à votre guise, histoire à découvrir – un hier qui paraît déjà lointain – vécue par quelques personnages attachants, au premier rang desquels (et desquelles) l'impressionnant Simon Jeanjean.

Oublions ce regret, puisque la forme ici choisie permet une lecture enrichie, dotée de liens hypertexte et d'une abondance d'images.

Note de bas de page 11 :

Revues en Open Access : https://www.unilim.fr/revues

Merci donc aux Presses Universitaires de Limoges d'avoir accepté d'en faire leur premier livre publié en ligne et en accès ouvert. Merci à Laurent Léger, orfèvre en la matière, qui étend ici une compétence déjà éprouvée s'agissant des revues et des articles11, et avec qui j'ai eu le plaisir de travailler sur ce nouveau projet. Merci à Frédéric Pirault, et à Hélène Layotte pour sa relecture attentive.

Merci à Clotilde Druelle-Korn pour ses encouragements, pour son attention constante, ses conseils et sa préface.

Merci à mes amis et à mes proches. À Hervé Pernot tout d'abord, lecteur et relecteur infatigable. Sans les mille remarques et avis – dictés tant par sa grande culture historique que par sa longue expérience de cinéaste – avis qu'il m'a prodigués en vue d'abord d'une première version de cet ouvrage, puis de celle-ci, nouvelle mouture revue et adaptée autant que possible à ce nouveau support, j'en serais peut-être encore à me cogner la tête contre les murs après en avoir arraché les derniers cheveux, ce qui point n'est à conseiller pour les jeunes auteurs, quel que soit leur âge.

Merci, pour leurs avis, aux autres lecteurs, Geneviève Charles, Isabelle et Michel Barsacq, à Joss (bien sûr !), et à mes frères et sœurs dont les souvenirs ont complété les miens.

Note de bas de page 12 :

Charles Perrault, Le Petit Poucet.

Lorsque les enfants se virent seuls, ils se mirent à crier et à pleurer de toute leur force. Le Petit Poucet les laissait crier, sachant bien par où il reviendrait à la maison ; car en marchant il avait laissé tomber le long du chemin les petits cailloux blancs qu'il avait dans ses poches. Il leur dit donc : « Ne criez point, mes frères. Mon Père et ma Mère nous ont laissés ici, mais je vous remènerai bien au logis : suivez-moi seulement. »12

Ce livre est dédié à la mémoire de Jo Melot et de Françoise Péry.