Le temple et son territoire : étude archéologique, architecturale et territoriale des temples en briques crues de l’Oasis de Kharga (Egypte) entre le VIe siècle avant et le IVe siècle après notre ère

Thèse préparée par Arnault Gigante sous la direction de Gaëlle Tallet

Les temples en briques crues sont très mal connus en Egypte, sans doute parce que moins bien préservés et moins spectaculaires que les grands sanctuaires de pierre. Il sont pourtant un élément central du paysage antique, un horizon visuel et mental de la plupart des communautés villageoises. Depuis environ un siècle, les expéditions, fouilles et prospections diverses ont permis de répertorier 18 temples construits avec ce matériau sur tout le territoire de l’oasis de Kharga, dans le désert occidental égyptien. Tous ont joué un rôle important dans l’implantation de communautés rurales dans cette région désertique entre le VIe siècle avant et le IVe siècle après notre ère. Construits près des maisons, des terrains agricoles, des zones artisanales et des espaces de stockage des denrées alimentaires, ces temples étaient aussi des bâtiments administratifs qui organisaient et géraient les communautés et les territoires.

A la différence des temples en pierre décorés, il est assez difficile de dater ou d’identifier les divinités vénérés dans ces bâtiments. Les céramiques et les documents écrits (papyri ou ostraca) retrouvés durant les fouilles apportent des informations capitales sur les cultes et sur l’organisation des temples et des villages auxquels ils sont rattachés. Ces documents présentent les temples comme des lieux d’administration d’un territoire dont l’organisation globale et les interactions peuvent être appréhendés au sein de l’oasis. Une hiérarchie des centres cultuels semble s’esquisser dans cette zone géographique : politique, administrative, économique, historique et religieuse. Des lieux de culte plus anciens que les autres, plus riches, construits sur des territoires plus importants, plus éphémères ou plus sujets aux aléas climatiques que d’autres.

Seuls deux de ces temples ont été fouillés, les autres ont soit été simplement observés, soit ont été l’objet de simples recherches de terrain. La documentation des fouilles du village de ‘Ayn Manawir, du site d’El-Deir, des fouilles égyptiennes et des prospections effectuées dans toute l’oasis forment la base de cette étude : analyser ces 18 monuments afin d’en faire ressortir leurs caractéristiques, de les replacer dans leur contexte géopolitique, historique et d’étudier leur lieu d’implantation et l’étendu de leur domaine.

 

 

The temple and its territory: an archaeological, architectural and territorial study of the mud-brick temples of the Kharga Oasis (Egypt) between the 6th century BC and the 4th century AD.

Mud-brick temples are poorly known in Egypt, probably because they are less well preserved and less spectacular than the great stone sanctuaries. Yet they are a central element of the ancient landscape, a visual and mental horizon of most village communities. Over the last century, various expeditions, excavations and surveys have identified 18 temples built with this material throughout the territory of the Kharga oasis, in the Western Egyptian desert. All of them played an important role in the establishment of rural communities in this desert region between the 6th century BC and the 4th century AD. Built near houses, agricultural land, craft areas, and food storage areas, these temples were also administrative buildings that organized and managed communities and territories.

Unlike the decorated stone temples, it is quite difficult to date or identify the deities worshiped in these buildings. The ceramics and written documents (papyri or ostraca) found during excavations provide vital information on the cults and the organization of the temples and villages to which they are attached. These documents present the temples as places of administration of a territory whose overall organization and interactions can be understood within the oasis. A hierarchy of worship centers seems to be emerging in this geographic area: political, administrative, economic, historical and religious. Some places of worship were older than others, richer, built on larger territories, more ephemeral or more subject to climatic hazards than others.

Only two of these temples have been excavated, the others have either been simply observed or have been the subject of simple field searches. The documentation of the excavations of the village of ‘Ayn Manawir, the site of El-Deir, the Egyptian excavations and the surveys carried out throughout the oasis form the basis of this study: to analyse these 18 monuments in order to bring out their characteristics, to place them in their geopolitical and historical context and to study their location and the extent of their domain.

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