Aux lecteurs, contributeurs et collaborateurs des Actes Sémiotiques

Publié en ligne le 31 janvier 2013

Il y a déjà six ans, les Nouveaux Actes Sémiotiques passaient de la forme impri­mée au format électronique.  Cette métamorphose dont la perspective avait inquiété quelques-uns tout en réjouissant d’avance la plupart est désormais chose acquise.  Des textes immédiatement accessibles jusqu’à l’autre bout du monde au lieu d’une publication quasi introuvable : en termes de diffusion, la sémiotique n’a certaine­ment pas perdu au change.

D’autant plus qu’une fois mise « en ligne », la revue a vite trouvé son rythme de croisière.  Style de présentation bien normé, système de rubriques bien cadrées, procédures de lecture « en aveugle » bien réglées et « protocole de rédaction » com­me il se doit : toute cette programmation ignorée des anciens Nouveaux Actes Sé­miotiques (sur papier) mais chère aux instances d’évaluation a fait des nouveaux Nouveaux Actes Sémiotiques une revue enfin à la page.

Quand une routine commence ainsi à s’installer, un peu d’imprévu aide à ne pas s’y laisser complètement enfermer.  L’imprévu, en l’occurrence, est arrivé l’été der­nier.  Après avoir guidé avec efficacité, rigueur et doigté le délicat passage de l’im­primé au numérique — ce pour quoi nous lui exprimons ici notre plus vive recon­naissance —, Anne Beyaert, rédactrice des Actes depuis 2007, s’est retirée à la mi 2012.

C’est maintenant Eléni Mitropoulou qui a charge de la rédaction.

Ce passage de relais ne pouvait aller sans un moment de réflexion sur la vo­cation d’une revue de sémiotique telle que la nôtre et sur les orientations propres à en relancer le développement.  Il nous est alors apparu qu’une nouvelle mutation s’imposait, concernant non plus (en tout cas dans l’immédiat) la face visible des Actes mais, pour autant que ces deux aspects puissent être dissociés, la définition de la politique éditoriale à suivre dans le contexte actuel.

A vrai dire, une revue de sémiotique, en ligne, cela ne va pas tout à fait de soi.  Le plus ouvert de tous les réseaux de diffusion servant de support à la plus ésotéri­que des sciences humaines (ou en tout cas réputée telle), c’est une sorte d’oxymore, presque un paradoxe !  Le moyen de le résoudre n’est évidemment pas de substituer au discours de la recherche celui de la vulgarisation.  Mais puisque nos productions sont désormais potentiellement accessibles à tous, il conviendrait que leur contenu le devienne aussi, un petit peu plus, en dehors du cercle des initiés.  Nous militerons donc plus que jamais en faveur d’une sémiotique aussi exotérique que possible.

Autre fait déterminant, le caractère à tous égards pluriel du type de sémiotique dont cette revue fondée voilà trente cinq ans par Greimas reste le principal organe d’expression.  En même temps que s’affirmait la diversité des courants coexistant en son sein, son aire de diffusion s’est étendue et de nouvelles générations sont ap­parues.  Nous nous devons d’en tenir compte.  D’où deux décisions dont nous sou­haitons qu’elles ne soient pas prises simplement pour l’expression de bonnes inten­tions mais que, prises au mot, elles contribuent au renouveau et à l’ouverture de cette revue.

La première consiste en une refonte de l’organigramme des Actes.  D’une ving­taine de collaborateurs, nous passons à une soixantaine.  Non pas pour faire masse mais pour que la diversité théorique, géographique et générationnelle des forces vives se reflète dans la composition du groupe éditorial.  En remerciant ici nos collègues qui ont accepté de rejoindre l’un ou l’autre des trois comités ainsi mis en place, nous leur renouvelons notre invitation à prendre une part active à la vie de la revue.  Pour donner son plein développement au style de sémiotique que nous vou­lons promouvoir, nous avons besoin de la coopération de toutes les équipes repré­sentées dans ce nouvel aréopage.

La seconde décision en découle.  Elle concerne la conduite à adopter en matière de langues.  Nous devons prendre acte du fait que la sémiotique, y compris « la nôtre », celle de « l’Ecole de Paris » comme persistent à dire quelques-uns alors que l’hétérogénéité des tendances « post-greimassiennes » autorise à s’interroger sur le terme d’« Ecole », a depuis longtemps cessé d’être un article « de Paris ».  Sous ses diverses formes (tensive, subjectale, socio-, modulaire ou catastrophiste), elle se pratique et se fabrique, s’écrit et se parle tout autant à Bologne, à Lima et à Zurich, à Vilnius, à Sienne et à São Paulo, à Turin, à Rome et à Puebla, et cela, bien enten­du, dans d’autres langues que le français.  La traduction, hélas, est une opération lente, coûteuse et qui, pire, n’aboutit le plus souvent, dans notre domaine, qu’à des textes édulcorés et approximatifs.

Nous en concluons que les Actes, revue à vocation fédératrice, se doivent aujour­d’hui d’accueillir en version originale des contributions de valeur écrites dans les principales langues qui sont aujourd’hui celles de la sémiotique dans le monde, à savoir l’italien, l’anglais, le portugais et l’espagnol.

Et finalement, manière de souligner que ces quelques changements s’inscrivent, comme on dit, dans la continuité, nous sommes convenus aussi, avec Jacques Fon­tanille, d’appeler de nouveau les Actes Sémiotiques Actes Sémiotiques, tout court.  

Ce titre, pour une sémioti­que en acte, avait enchanté Greimas quand nous le lui avions proposé : « Voilà qui sonne haut et clair ! ».  Pour mieux innover, et peut-être même rajeunir, nous revenons donc aux sources.  

D’ici peu, l’adresse électronique devra en conséquence changer elle aussi.  Mais Laurent Léger, notre webmaster sans qui rien de tout cela n’existerait, saura faire toutes les manipulations pour que l’ancienne adresse conduise à la nouvelle.

Eric Landowski
27 janvier 2013

Historique

Les métamorphoses

1978

Le Bulletin, n° 1, 2-3, 4-5, 6 (fascicules multigraphiés).
          Direction, A.J. Greimas ; rédaction, A. Hénault.

1979-1981

Bulletin du Groupe de Recherches Sémio-linguistiques, n° 7 à 20 (trimestriel).
          Direction, A.J. Greimas ; rédaction, A. Hénault.
          CNRS, Institut National de la Langue Française.

Documents du Groupe de Recherches Sémio-linguistiques, n° 1 à 30 (10 numéros par an).
          Direction, A.J. Greimas ; rédaction, E. Landowski.
          CNRS, Institut National de la Langue Française.

1982-1987

Actes Sémiotiques-Bulletin, n° 21 à 43 (trimestriel).
          Direction, A.J. Greimas ; rédaction, J.-Cl. Coquet et E. Landowski.
          GRSL, EHESS-CNRS, Institut National de la Langue Française.

Actes Sémiotiques-Documents, n° 31 à 90 (10 numéros par an).
          Direction, A.J. Greimas ; rédaction, E. Landowski.
          GRSL, EHESS-CNRS, Institut National de la Langue Française.

1988

Suspension de la publication.

1989-2006

Nouveaux Actes Sémiotiques, n° 1 à 109  (6 numéros par an).
          Direction, H. Quéré; rédaction, J. Fontanille et E. Landowski.
          Presses de l’université de Limoges.

2007-2012

Nouveaux Actes Sémiotiques, n° 110 à 115 (1 numéro par an).
          En ligne, https://www.unilim.fr/actes-semiotiques
          Direction, J. Fontanille et E. Landowski ; rédaction, A. Beyaert-Geslin.
          Presses de l’université de Limoges.

2013...

Actes Sémiotiques, n° 116 ... (1 numéro par an).
          En ligne, https://www.unilim.fr/actes-semiotiques
          Direction, J. Fontanille et E. Landowski ; rédaction, E. Mitropoulou.
          Presses de l’université de Limoges.

Organigramme

Mis en ligne le 31 janvier 2013

Directeurs de la publication
Jacques Fontanille, Eric Landowski

Responsable de la rédaction
Eleni Mitropoulou

Conseil éditorial
Denis Bertrand, Jean-François Bordron, Ivan Darrault-Harris, Paolo Fabbri, Manar Hammad, Anne Hénault, Francesco Marsciani, Didier Tsala, Claude Zilberberg.

Comité scientifique international
Desiderio Blanco, José Luiz Fiorin, Bernard S. Jackson, Gianfranco Marrone, Kestutis Nastopka, Luiz Tatit, Felix Thürlemann.

Comité de rédaction
Juan Alonso, Semir Badir, Ursula Bähler, Pierluigi Basso, Mohamed Bernoussi, Anne Beyaert-Geslin, Jean-Jacques Boutaud, Giulia Ceriani, Marion Colas-Blaise, Nicolas Couegnas, Maria Giulia Dondero, Verónica Estay, Yvana Fechine, Peter Fröhlicher, Nijolé Kersyté, Tarcisio Lancioni, Massimo Leone, Ivã Carlos Lopes, Marcos Lopes, Anna Maria Lorusso, Jocelyne Lupien, Diana Luz Pessoa, Audrey Moutat, Ana Claudia de Oliveira, Claudio Paolucci, Roberto Pellerey, Isabella Pezzini, Maria Pia Pozzato, Óscar Quezada, Luisa Ruiz Moreno, Michael Schulz, Andrea Semprini, Peter Stockinger, Pekka Sulkunen, Lucia Teixeira, Jürgen Trabant, Matteo Treleani, Jean-Didier Urbain, Patrizia Violi, Nicolas Xanthos, Alessandro Zinna.

Publications inaugurales de l’année 2013

mises en ligne le 31 janvier
Actes Sémiotiques, 116, 2013
https://www.unilim.fr/actes-semiotiques/1291

Dossier
Pertinente impertinence, organisé par Eric Landowski et Giulia Ceriani :
contributions de Giulia Ceriani, Peter Fröhlicher, Jacques Geninasca, Stefano Jacoviello, Nijolé Kersyté, Tarcisio Lancioni, Eric Landowski.

Analyses sémiotiques
Óscar Quezada, « Un encuentro no esperado : “Mundo Mezquino” (Caretas, Mayo 20, 2008) ».
Jean-Paul Petitimbert, « Entre l’ordre et le chaos, la précarité comme stratégie d’entreprise ».
Vincent Metzger, « Passion : un film, deux sémiotiques ».

Compte rendus
Catherine Allamel-Raffin, recension de Des images à problèmes. Le sens du visuel à l’épreuve de l’image scientifique, de J. Fontanille et M.G. Dondero (PULIM, 2012).

Travaux du séminaire
Massimo Leone, « Métalangages néobaroques, métalangages néoclassiques ».