Trayectorias Humanas Trascontinentales est la revue numérique scientifique du Réseau International Amérique latine, Afrique, Europe, Caraïbes (ALEC) “Territoires, Populations Vulnérables et Politiques Publiques” dont le siège se trouve à la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Limoges (France).

Derniers numéros

N° 17 | 2024
Retos y perspectivas del derecho a la salud en un mundo globalizado
Challenges and perspectives of the right to health in a globalized world

Sous la direction de Laura Cortes Sanabria

Publié en ligne le 09 avril 2024

La santé est un droit humain universel et, par définition, une extension évidente de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Selon l'Organisation mondiale de la santé, ce droit renvoie au "meilleur état de santé susceptible d'être atteint". Toutefois, pour atteindre cette maxime, il faut une interrelation avec d'autres droits de l'homme, tels que les droits à l'alimentation, au logement, au travail, à l'éducation, à la non-discrimination, à l'accès à l'information et à la participation.

Le droit à la santé s’appuie sur des accords et traités internationaux, tels que le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies. Le droit à la santé implique de garantir un accès équitable à des services de santé de qualité, sans discrimination et avec la participation et le consentement éclairé des personnes.

D'un point de vue international, les politiques de santé publique doivent être alignées sur le droit à la santé. Cela signifie que les gouvernements doivent concevoir des politiques qui favorisent l'équité dans l'accès aux services de santé et s'attaquent aux inégalités en matière de santé. En outre, les gouvernements doivent veiller à ce que les politiques de santé respectent et protègent les droits de l'homme, y compris le droit à la santé.

L'accès universel à la santé est un objectif important pour de nombreuses nations dans le monde. Il s'agit de garantir l’accès à des services de santé de qualité, à tous les individus, indépendamment de leur origine, de leur capacité à payer ou de toute autre différence. Les politiques d'accès universel à la santé visent à garantir que tous les individus puissent avoir accès aux soins de santé, aux médicaments essentiels et aux services de prévention.

Cependant, il existe actuellement plusieurs défis à relever pour parvenir à un accès équitable et universel au droit à la santé, en particulier dans le contexte des Objectifs de développement durable à l'horizon 2030, tels que les inégalités et les injustices en matière de santé, les obstacles économiques dus à l'absence de systèmes de financement efficaces, le coût élevé des services de santé, en particulier pour les populations en situation de pauvreté, le manque d'accès géographique, les différences culturelles et linguistiques, le manque d'éducation à la santé, la fragmentation des systèmes de santé, et d'autres encore. Pour relever ces défis, il faut l'engagement et la collaboration des gouvernements, des organisations internationales, de la communauté scientifique, de la société civile et d'autres acteurs concernés.

Ce XVII° numéro de TraHs vise à identifier les obstacles et les défis qui affectent l'accès équitable à la santé dans un contexte mondial, et à mettre en évidence les opportunités et les approches qui peuvent aider à surmonter les défis identifiés. Il s'agit d'évaluer alors les meilleures pratiques et les approches novatrices mises en œuvre dans différentes parties du monde, ainsi que d'identifier les domaines dans lesquels il convient de se concentrer davantage et d'agir.

HS N° 11 | 2023
Tortura (s) en el siglo XXI. ¿Expansión en contextos democráticos?

Sous la direction de Abraham Sánchez Ruiz

Publié en ligne le 16 octobre 2023

Les régimes démocratiques et la communauté internationale ont déployé de grands efforts au cours du XXème siècle pour éradiquer la torture. Or, les Nations Unies et une longue liste d'organismes internationaux affirment qu'elle est toujours pratiquée au XXIème siècle malgré la ratification de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Depuis son entrée en vigueur en 1987 et jusqu'en 2022, 173 pays se sont engagés à prendre des mesures législatives, administratives, judiciaires ou d’autres formes efficaces pour empêcher les actes de torture sur tout le territoire sous leur juridiction.

Les actes de torture, en plus d'être contraires aux droits de l'homme, constituent une atteinte aux valeurs morales de la société moderne, aux engagements et aux progrès du droit international. Ils sont surtout contraires à l'État démocratique et étrangers à ses systèmes de justice. En revanche, dans les autocraties, la torture occupe une place centrale dans les mécanismes de répression contre les opposants ou les dissidents.

Jeremy Waldron dans son livre Tortura, terror y compensaciones: filosofía para la Casa Blanca (2010) nous invite à réfléchir sur les raisons pour lesquelles son interdiction est absolue et constitue un archétype de l'État de droit et de l'esprit démocratique ; la tolérer ou la promouvoir comme une pratique qui se justifie, à notre époque, nous plonge, au contraire, dans la barbarie et la brutalité.

Pour sa part, Luigi Ferrajoli, dans la présentation qu’il fait du livre Privación de la libertad y derechos humanos. La tortura y otras formas de violencia institucional en el estado español et qu’il intitule " La bataille contre la torture: la bataille de la raison” commente que :

"Ce qui caractérise la torture... c'est... sa soustraction à la vue du public, dans un double sens. D'une part, parce que la torture se pratique en secret, dans les casernes, dans les prisons, dans les commissariats, dans le tête à tête entre inquisiteur et enquêté. D'autre part, parce que la torture n'est jamais, je dirais presque par principe, un objet d'étude...".

Et c'est précisément ce que nous avons l'intention de faire dans ce numéro spécial de la revue TraHs ; parler de torture(s) "pour briser, dans les domaines civique, politique, mais aussi scientifique" le "secret", le "silence" et rompre avec l'"invisibilité" qui entourent la torture, en violation des droits les plus élémentaires et de ce qui fait le « le fondement de la démocratie et de l'État de droit".

L'objectif, ici, est de contribuer à la construction de connaissances qui nous permettent d'attirer l’attention sur ce type d'abus et mettre en avant ce que les valeurs démocratiques devraient représenter à partir de réflexions théoriques, d'études empiriques, d'études de cas ou de propositions épistémologiques, par des approches juridiques, sociologiques, psychologiques... des textes sur les contextes d'incidence, des témoignages sur les effets des actes de torture sur les survivants, les groupes vulnérables qui ont subi la (les) torture(s), les méthodes ou la classification des formes de torture et leur application, les cas réussis de prévention, l’attention qui est portée à ces cas, les enquêtes menées, les sanctions infligées ou les réparations, partout dans le monde où existent des conflits, du terrorisme, des organisations criminelles, de la répression et d'autres formes de violence.