Antibiorésistance : Les prochains défis de la recherche

Avec le témoignage de Marie-Cécile Ploy - Directrice de RESINFIT

Lancement d’un programme prioritaire de recherche de 40 millions d’euros
pour lutter contre la résistance aux antibiotiques

Un article paru sur le site de l’Inserm le 24 janvier 2018, dans lequel Marie-Cécile Ploy – Directrice du laboratoire RESINFIT (Anti-Infectieux : Supports moléculaires des résistances et innovations thérapeutiques, UMR Inserm-CHU 1092 témoigne. Les thèmes de recherche de RESINFIT sont en lien direct avec ce programme de recherche : Étude du support moléculaire des résistances aux antimicrobiens : axe résistance aux antibiotiques, avec le modèle intégrons  ; axe résistance aux antiviraux avec le modèle du cytomégalovirus.

Pour combattre l’antibiorésistance, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation lance un programme prioritaire de recherche doté de 40 millions d’euros, dont la coordination a été confiée à l’Inserm. Il fait suite à la feuille de route interministérielle établie en 2016 pour faire face à cet enjeu de santé publique. Un enjeu majeur car, « selon une étude du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies publiée en novembre dernier (publi), 33 000 décès seraient attribuables à l’antibiorésistance en 2015, en Europe. Plus inquiétant encore, le fardeau est plus important chez les enfants de moins d’un an et les personnes âgées de plus de 65 ans, et d’ici cinq ans, il sera supérieur à celui du sida, de la tuberculose et du paludisme réunis ! » , alerte Evelyne Jouvin-Marche*, directrice scientifique adjointe à l’institut thématique de l’Inserm Immunologie, inflammation, infectiologie et microbiologie. En outre, avec 5 500 décès par an, la France est le sixième pays européen le plus affecté. D’où la décision de passer à la vitesse supérieure en matière de recherche pour lutter contre ce fléau.

Mais la bataille s’annonce complexe. La raison principale : les bactéries résistantes sont partout, chez l’Homme, l’animal et dans l’environnement. Bilan : lutter contre antibiorésistance nécessite une approche globale dite One Health, littéralement « une seule santé ». Les défis à venir sont donc nombreux et pour les relever, le programme prioritaire se décline en quatre axes de recherche « qui seront menés de front et de manière interdisciplinaire, c’est-à-dire en santé humaine, animale, mais aussi en incluant l’environnement et les sciences humaines et sociales, précise Evelyne Jouvin-Marche. Une interdisciplinarité qui sera d’ailleurs un des défis du programme. »

> Retrouvez l’intégralité de l’article paru sur le site de l’Inserm le 24 janvier 2018