Armelle Vardelle distinguée au niveau mondial pour ses travaux sur la projection thermique

Armelle Vardelle, professeure à l’Université de Limoges et chercheuse au laboratoire des Science des Procédés Céramiques et de Traitements de Surface (SPCTS) – Unité mixte de recherche CNRS-Université de Limoges, a été nommée au Hall of Fame par “the American Society of Materials” (ASM). Elle recevra son titre lors de la conférence annuelle de la Thermal Spray Society de l’ASM qui se tiendra à Shanghai du 10 au 12 mai devant un millier de personnalités du monde des matériaux.
C’est la première femme à recevoir cette distinction qui est une reconnaissance de travaux mondialement reconnus sur la projection thermique…


Que représente cette distinction ?

Elle est décernée par l’American Society of Materials, la plus grande association internationale sur les matériaux qui regroupe plus de 30 000 chercheurs.
C’est la reconnaissance d’un travail de recherche et de celui de mes collègues sur la projection thermique. Il y a généralement 3 personnes dans le monde qui sont nommées chaque année.
C’est la 3ème fois qu’un chercheur de l’université d Limoges est nommé, ce qui montre que le SPCTS est un des laboratoires phares dans ce domaine au niveau mondial. Il y a eu Pierre Fauchais et Lech Pawlowski avant moi. L’Université de Limoges est la 8ème université au nombre de publications sur le sujet dans le monde et ses travaux font référence en projection thermique.

En quoi consistent vos travaux de recherche ?

Ils portent plus particulièrement sur la projection plasma, procédé de revêtement de surface qui utilise un plasma thermique, c’est-à-dire un gaz à très haute température (environ 10000 degrés avec une densité d’énergie de l’ordre de 107 J.m-3 ). La particularité de cette technique est la possibilité de réaliser des dépôts relativement épais (jusqu’au millimètre) aussi bien avec des céramiques, des métaux, des alliages, que des cermets. Elle est utilisée pour déposer des revêtements anti usure et anticorrosion mais aussi des revêtements fonctionnels. Les principaux domaines d’application sont l’aéronautique l’aérospatial, l’automobile, les systèmes de production d’énergie et en particulier les turbines à gaz, et les implants médicaux. Tous ces domaines sont en pleine croissance actuellement.

Vous travaillez donc avec des entreprises ?

Oui. Surtout dans les domaines de l’énergie et du transport. Par exemple, avec le Commissariat à l’Énergie Atomique et aux Énergies Alternatives, nous travaillons sur le développement de revêtements pour les centrales nucléaires de la génération IV.
Autre partenaire privilégié : le groupe Safran qui est un équipementier de premier rang dans les domaines de l’Aéronautique et de la Défense. C’est une technologie de surface incontournable dans de nombreuses industries.
Nous faisons également d’autres développements avec les plasmas thermiques. Ainsi, avec une jeune entreprise, nous avons développé un procédé de recyclage de silicium pour, à terme, le réintégrer dans la chaîne de fabrication des cellules photovoltaïques.

Et avec d’autres universités ?
Je suis chercheure associé au Earth Engineering Center de l’Université de Columbia depuis 1995 où je m’intéresse aux centrales énergie-déchets.
Je travaille également avec un collègue de Centrale depuis 1992 sur des travaux de modélisation, avec des collègues au Canada depuis plus de 20 ans, et plus récemment avec le Japon et la Chine…
Je suis souvent invitée à intervenir dans des cycles de conférences à l’étranger, notamment sur le développement durable en traitements de surface. J’ai d’ailleurs initié un cours d’écologie industrielle à l’ENSIL en 2005.
J’ai coordonné récemment avec un autre collège de l’ASM, la conception d’un livre blanc de la projection thermique qui a été traduit dans différentes langues. L’idée était de faire un tour des utilisateurs pour qu’ils disent aux chercheurs ce dont ils avaient besoin. Actuellement, je coordonne la feuille de route ou road map qui fait un bilan sur l’état de l’art de la projection thermique et fait des préconisations pour développer cette technologie. Je travaille avec une trentaine d’auteurs du monde industriel et du monde académique pour la rédaction de ce document.
Je m’occupe aussi du journal Thermal Spray Technology de Springer dont je suis la rédactrice en chef depuis janvier 2016.
Vous êtes vraiment une référence dans ce domaine.
Nous sommes très peu de femmes, dans ce domaine et donc très souvent sollicitées. Et puis j’ai la chance de mener mes travaux au SPCTS qui est un des rares laboratoires à travailler à la fois sur les procédés et les applications.

> Contact : Armelle Vardelle
Tél. : 05 55 43 36 84


Autres Distinctions et prix :
• Fellow of the International Plasma Chemistry Society (2015)
• Award ANOORA 2013 (National Association of Air Force officers) for functional plasma-sprayed coatings on aeronautics structures
• Fellow of ASM International (2012)
5 Best paper Awards and 4 Certificates of Merit in international conferences and journals