Récits des TVL

MYSTERES AUX MONEDIERES 2003-10-17

Dans les monts des Monédières, bucolique en apparence au milieu des bruyères, il est réapparut, l'homme à la pipe. Hallucinant.
Because of the wolf dressed as lamb (Ezekiel 23-05-32 heures des repas).

En gros, l'habit ne fait pas le moine. La pipe ne fait pas le Maigret, vice versa ; et de canard.

Un lutin ? Un elfe, un troll, Interpol, RG ? CIA. RSVP. Il apparaît soudain après le passage de la dépression. Il lui faut de la chaleur et un peu d'humidité, moyennant quoi il a l'expansion rapide.

Parfois, il disparaît tout aussi vite. A-t-il été cueilli par une bergère du KGB à l'opulente poitrine avancée ? Qui sait ?

S'est-il évaporé comme un vieil alcool dans un fauteuil en cuir anglais. J'entends encore pétarader le moteur de la fée Morgane sur fond vert anglais. Il avait mis la casquette écossaise et le kilt à bretelle pour aller avec le piano. Ça se porte beaucoup dans la région pour passer inaperçu.

Attention ! Il se matérialise dans une boite à image magique en pixels d'hologrammes légers comme Bernadette dans la grotte de Lourdes. Alors que c'est vous qui êtes filmé ; la caméra est dans la pipe ! Il a plus d'un inspecteur gadget et d'un Mickey mahousse dans son sac. Des fois même qu'au lieu du piano il a un genre de bazooka sur le dos. C'est pour faire croire qu'il a vu le Gremlin et qu'il revient de chez Nathalie sur la place rouge du sang des cochons. Mais non. Serait-ce alors un filet à papillotes d'un genre nouveau, mi figue mi grenouille, prêt à se transformer de carrosse en citrouille ? Probablement pas. Mais il se dégonfle aussi vite qu'une vesse de loup. Il avance en marmonnant. " C'est peut être ça, cèpe peut-être, ou ne pas cèpes ".

A l'occasion, c'est comme une incantation latine entre deux bouffées de pipe. La fumée s'élève en cumulus au-dessus des chemins à myrtilles comme dans les BD où il y a des locomotives, ou chez les Monty Python, la bouilloire souffle.

Son cerveau bouille (prononcez bou) pour éviter que ça rime. Sinon ça fait bouillie de cerveau. Le bout de cerveau fait un peu pulp fiction, mais c'est un moindre mal pour éviter les dérives de rime (et les safrans aussi). Ajouter deux pincées de cannelle en poudre pour éviter les boules qu'on appelle des grumeaux. Un grumal qui se coince dans la gorge peut vous étouffer. Recracher et ça repart. Je m'égare (c'est Boudeau qui le dit, et il sait de quoi il parle). Je suis pourtant le fil comme un vrai limier.

Et bien sur, c'est encore lui déguisé, la truffe au ras du sol, qui suit la trace de la truffe, et se mord la queue, tel le chien des Baskervilles du Sherlock Holmes moyen. Remarquez vaut mieux ça qu'un Rothweiler enragé. Le fil, donc, n'est pas facile à suivre car il a été enterré.

D'abord, ils ont abattu ses poteaux. C'était comme un réflexe. Chaque fois que les gars du commando en voyaient un, ils tiraient. Poteau. Feu. Nous avions beau leur dire qu'ils repoussaient la nuit, tel le thuya moyen dans les rêves des cheminots . En plus de l'odeur de poudre et de chou brûlé, le bruit des détonations risquait de nous faire repérer. Trop de violence.

Ayant échappé aux tortures barbares et à leurs sbires périgourdins, Sylvie vient du calme de la forêt sylvestre, et lointaine, où s'élèvent les grands fûts des grands crus des grands troncs communs de formations sulfureuses. Si vis pacem para bellum et kalashnikov itou. C'est la guerre partout maintenant.

Les troncs sont truffés de plomb. Mercure, Hermès, Gucci et autres métaux lourds s'accumulent. Ce sont les éléments de l'enquête. Un obscur groupuscule le GRAAL (groupe recherche des anydriques anonymes limousins) s'entraînerait dans les environs à faire du spore.

Ils viendraient des pays de l'Est, portant parfois des bas résilles sur leurs pieds velus. Les repousser est une tache ingrate. Surtout le sol, car il bas. Or, il faut garder la tête haute devant l'envahisseur, et le chapeau sur la tête. Couverture oblige.

Phallus impudicus, fiscus Monédieus donna no bises pas chair. Et Rigout de mouton trop cuit comme carotte.

L'homme à la pipe incantait encore, ou délirait peut-être. Il disait chercher Suzon la bergère, et croyait voir passer de grands papillons multicolores. Il a deux suçons rouges au côté droit.

Il hésite maintenant. A sa droite, l'authentique voie du Tao, à sa gauche la copie, transgénique, frelatée, mauvaise charcuterie de conserve, mais si belle dans sa livrée d'or, d'argent et de diamants, une vraie voie lactée.

Quelle est la vérité ? Où est le droit chemin ? Il commence à jongler avec une insouciance apparente, parente éloignée un peu quand même, parce que tout de même dilemme, ça fait un paquet d'oseille à se mettre dans la soupe ou dans la pipe. Finalement il part en sifflotant, le cœur Bugs Bunny, la carotte à la main. Va-t-il quérir quelque boisson roboriférante ou chercher un subalterne subterfuge. Un Ménardeau watzonizé de particules élémentaires ? Les secrets ne se partagent pas. Le cœur léger comme l'oiseau solitaire au couchant, Colombo file vers un nouvel épisode. Nous l'aimons.

Voilà. Si toutefois, il fallait une morale ou une conclusion à cette histoire, voila bien le mystère, l'imprévisibilité et le charme du personnage. De peur que vous ne jugiez cette fin un peu rose harlequin et qu'en fait de nourriture spirituelle vous restiez sur la votre, je vais quand même vous le dire : il était nucléaire, du latin nucléus, le noyau. C'est pour cela qu'on en parle à la télé.

PS : à l'occasion des 25 ans du pontificat et de la 150ème interview de St Pierre par FR3, ce texte rend à César ce qui lui appartient. Par ailleurs, la directrice des programmes blonde confirme qu'elle ne le rencontre que pour les nécessités de son service


Pascal Legrand

imprimer le récit