Récits des TVL

PREMIER CROSS 2007-04-23

Dimanche matin, après les obligations electorales, un rapide coup de fil à Bruno pour voir où on allait voler. Les conditions semblaient être les mêmes que les 2 jours précédents donc rendez-vous au Nord-ouest à la Moné en début d'après-midi.
Une fois sur place, c'est un peu décevant, on sent tout de suite que ça ne va pas nous décoiffer mais Gilbert, motivé, saute dans sa combinaison, nous fait un beau déco et ... rien ! Quelques aller-retours, il est posé. On se regarde avec Bruno, et on se dit: tant pis, ça fera au moins un plouf, on sait faire. Le temps de se préparer, la faible brise de face passe à l'arrière un moment. Il va falloir faire vite sans quoi on ne va pas plouffer ! Un petit sous-pull sur le tee-shirt, l'appareil photo: pas la peine pour plouffer, et la caméra sur le casque: il faudra plus de temps à la mettre en place qu'à faire ce vol donc on la laisse dans le sac.
Un pet de lapin de face, je pars et Bruno décolle juste après.
Un petit coup sur la forêt à gauche, ça monte un peu, virage, c'est faible mais tant que ça ne descend pas...
Tout d'un coup, ça part. On s'applique, Bruno me mets 200m dans la vue mais bon, je suis au dessus de mon antenne, ça tourne en +3, on y va. Et puis, il faudrait bien décaller un peu pour suivre le thermique et Bruno. Première décision à prendre, difficile pour le pilote de bocal que je suis. Et puis en regardant mon antenne, je m'apperçois qu'elle est loin; un coup d'oeil au vario: 2000m, j'ai une marge confortable pour aller poser ailleurs, on décalle avec le thermique. Une montée rapide en +4 et on se retrouve en haut avec Bruno qui annonce le plaf en radio à 2850, on a même légèrement dépassé la base des nuages. L'atmosphère s'est largement rafraichie et on est entourés de jolis cums. Que faire ? La réponse ne tarda pas à arriver, le père Bruno, motivé comme jamais, lança la phrase qui me fit passer du coté obscur du nuage: on se barre !
Direction sud-est et on avance. Un nouveau thermique nous cueille pendant cette longue glissade, il nous lache vers 2500 et on continue notre route. Une ville un peu plus importante devant nous mais on commence à se trouver un peu bas. Je commence à chercher un aterro sans lignes electriques, sans vaches et tout ce qui est désagréable pour les chiffons. On rame sévèrement dans le coin et tout d'un coup, le vario redevient plus sympa. Je m'applique sans trop y croire mais peu à peu, je remonte. Je vois à chaque demi-tour Bruno qui me parait de plus en plus bas. Je sais qu'il ne va pas lacher le morceau comme ça mais il est mal barré. Je continue mon thermique tranquilement jusqu'à 2500 et Bruno a disparu. Il est toujours en l'air mais je ne le vois pas. Un appel en radio pour faire le point avec lui et je décide de continuer en longeant la N89 pour assurer la récup. Le vario pleure à -4 et je vois mon gaz fondre comme neige au soleil(Il faudra que je pense à demander à nos grands pilotes ce qu'il faut faire dans ce cas).
Au petit coup à gauche, rien! A droite: pareil. Bon, on va recommencer à regarder les champs. Et puis l'histoire ne devait pas s'arrêter là. Le vario repart à la hausse et pour enrouler, vous connaissez la chanson. Le nuage est gros et la base est un peu noire à mon goût mais ça monte. ça commence même à monter fort; direction le bord du nuage et le vario se mets à hurler du +8 intégré sur 10 secondes. Je fais le plaf en un rien de temps et la base du nauge approche sans ralentissement. On attrappe les oreilles et avant que je commence à tirer, ça se calme, ouf ! La 89 est loin dessous et même si je n'ai pas la bonne dérive par rapport au vent, je tire sur Ussel. La fatigue nerveuse commence à se faire sentir et j'ai du mal à me réchauffer. Le plané vers ussel est un régalet en passant au dessus des forets, ça sent le sapin ! (pas la boite, l'arbre !).
J'aurais pu refaire un plaf au dessus d'Isoroy pour sauter ussel mais je n'étais plus trop en état pour continuer. Une approche haute pour choisir un champs près de la route,
ça descend un peu, ça remonte, bref: un quart d'heure de yoyo et un peu d'accélérateur à 50m/sol pour passer la cloture qui voulait me pourrir la Malula. Posé nickel. Je suis complètement épuisé et je dois mettre une demi-heure à plier la voile. Un coup de fil à Gilbert pour le prévenir, un appel à Bruno qui continue son périple vers Bort et il n'y a plus qu'à attendre.
Gilbert est arrivé peu de temps après, et on a continué vers le département du Puy de Dome pour récupérer Bruno, posé une heure après moi.
La journée s'est terminée à Chaumeil à refaire le vol avec les copains.
Ce n'est pas la cérémonie des Césars mais je dois un grand merci à Bruno pour m'avoir fait sortir des paturages rassurants des monédières, merci à celui ou celle qui m'a ramené la Corsa à la fournaise et un immense merci à Gilbert qui a fait au moins 250 bornes pour venir chercher les 2 brebis égarées avec le sourire et la bonne humeur qui le caractérise.
Bilan: 46km, 1h50 de vol, vario +8 -4 et la banane pour un bon moment.
Grégory


Grégory Freysseline

imprimer le récit